Guinea
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Religion : l’église de Guinée reçoit 30 évêques de  la conférence épiscopale réunie de la sous-région

Cette année, c’est l’église de Guinée qui a reçu la conférence épiscopale réunie de la sous-région ( CERAO). Pour la sous-région ,c’est la 10eme. Mais pour la Guinée, c’est la première fois qu’elle reçoit la CERAO. Selon le chargé de la communication de la CERAO, père Georges, cette réunion qui se tiendra  du 2 février au 9 février, doit accueillir, 30 évêques, venus de différents pays anglophones, francophones, lusophones de l’Afrique de l’Ouest.

Le thème choisi pour cette année est « Défis du terrorisme pour l’évangélisation en Afrique de l’Ouest.  » Et le message que ces hommes de Dieu veulent traduire au peuple de Guinée en ces jours, est un message de paix. L’archevêque métropolitain de Conakry, le Nonce Apostolique de Guinée et du Mali ainsi que le président de la Conférence épiscopale de Guinée, sont très heureux d’accueillir cette conférence en Guinée. 

« Par la voix de son humble serviteur, elle est heureuse de les accueillir fraternellement et elle saisit cette opportunité pour les présenter ces vœux de bonne et heureuse année 2023. Chers confrères, concrètement l’archidiocèse de Conakry vous souhaite prioritairement cette année une bonne santé que physique capable de supporter le rythme infernal de notre ministère épiscopal dans une Afrique saturée de mauvaises nouvelles. L’archidiocèse souhaite aussi que l’Esprit Saint élève chaque jour nos débats du présent conseils permanents. Et qu’il nous conduise à prendre des orientations pastorales fécondes qui permettront aux églises  catholiques de Guinée de faire un pas de géant sur les nobles chemins de la fraternité, de la réconciliation,de la paix et du développement », a déclaré Monseigneur Vincent Koulibaly, archevêque métropolitain de Conakry. 

Abondant dans le même sens, Monsieur Raphaël Guilavogui, président de la conférence épiscopale de Guinée a renchéri par ces mots: « Chers membres de conseil de présidence de la CERAO, en choisissant la Guinée pour la tenue de ce 10eme conseil permanent, vous avez fait le bon choix. Oui le bon choix car vous avez ainsi choisi de donner plus de visibilité à notre institution sous-régionale qui est la CERAO. En choisissant de venir à Conakry, vous avez voulu ainsi faire connaître un des maillons faibles de notre institution sous-régionale, à savoir la confiance épiscopale de Guinée qui est l’une des plus petites conférences épiscopales de notre région. Elle se compose seulement de 3 diocèses. Il est vrai que l’église, famille de Dieu, en Guinée, est minoritaire mais elle n’en est pas moins dynamique », a souligné Monseigneur Raphaël Guilavogui, président de la conférence épiscopale de Guinée.

Pour sa part, monsieur Alexis Touabili, Président de la CERAO a indiqué que le choix du thème n’est pas fortuit : « Il est né d’une expérience concrète, celle de l’église en Afrique de l’Ouest confrontée par les réalités du terrorisme et aucun de nos pays de la sous-région n’est à l’abri de ce fléau.Cela a été fortement évoqué lors de notre 4ème ensemblée plénière. En écoutant quelques-uns de nos confrères nous partager les expériences vécues dans leurs diocèses et dans leur pays, nous avons alors compris que l’église de l’Afrique de l’Ouest est confrontée à un fléau qui pourrait constituer un véritable obstacle et à sa vie et à sa mission. Devant une telle réalité, comment ne pas rappeler que Vatican 2 dans sa déclaration sur la liberté religieuse a clairement souligné le droit de toute personne humaine d’adorer Dieu selon ce que lui dite sa conscience…Comment pourrons-nous rester indifférents devant de tel fléau? Nous formons  un seul corps. Tous ensemble considérons donc ce problème comme l’un des plus grands défis à notre mission. Il convient de noter que notre conférence a été très tôt sensibilisée à ce problème. C’est dans ce sens que nous avons déjà organisé plusieurs ateliers stratégiques sur la question. Nous espérons que notre rencontre de ces jours-ci portera beaucoup de fruits dans ce sens. Ce qui nous permettrait de construire notre mission en dialogue et en harmonie avec tous nos frères et toutes nos sœurs des autres religions et des autres confessions religieuses. Oui le défi est énorme mais n’ayons pas peur. Nous devons restons debout car la position normale de l’église c’est de rester debout. Debout et marche malgré la violence des vents,  malgré les remous des eaux profondes et cela sans l’esprit de vengeance et d’affrontement…mais le cœur plein d’amour pour tous », a-t-il évoqué. 

Prenant la parole, Monseigneur Jean Sylvain Emiem Mambé, Nonce Apostolique de Guinée et du Mali,a lancé un message fort à l’endroit des personnes plus précisément les chrétiens qui pensent que le terrorisme est lié à l’islam. Il leur demande donc de desislamiser le terrorisme. « Presque tous les jours malheureusement les mass médias nous relatent les nombreuses tragédies causées par ces forces qui répandent le fondamentalisme religieux,l’extrémisme et le terrorisme dans nos pays membres de la CEDEAO. Je voudrais ici m’incliner solennellement devant la mémoire de toutes les victimes de cette tragédie spécialement les prêtres,les religieux, les religieuses. Puisse le seigneur le Dieu miséricordieux,toujours fidèle, les accueillir des bras dans le royaume préparé pour les martyrs. J’ai aussi une pensée spéciale pour toutes ces personnes enlevées, je suis meurtri par la souffrance par ces populations innocentes qui sont obligées d’abandonner leurs village, laissant derrière elles toute une vie de dur labeur face à ce phénomène de terreur et d’insécurité créé par le terrorisme. Comment mettre en œuvre la mission de l’église ?

Quelle vie pastorale adopter face aux populations déplacées? Quel regard porter sur le dialogue et la coexistence avec les autres communautés religieuses et surtout avec nos frères musulmans ?Je n’ai nullement la prétention de vous indiquer les pistes d’actions (..) Je voulais seulement encourager vos beaux travaux en soulignant brièvement la vision du pape François sur ce phénomène et la position de l’église universelle. Premier point, desislamiser le terrorisme dans notre subconscient.Même si l’honnêteté intellectuelle nous oblige à ne pas lier la charge religieuse il est impératif de desislamiser ce phénomène en refusant d’une part d’en faire le prolongement logique de la doctrine musulmane et d’autre part en dissociant les musulmans ordinaires des terroristes.C’est ce que voulait signifier le pape François lorsqu’il s’adressait aux journalistes dans l’avion qui le ramenait à Rome après les JRJ de 2016 en Pologne.  Il disait :  » je n’aime pas parler de violence islamique. (…)Non,les musulmans ne sont pas tous violents ». Les catholiques ne sont pas tous violents.Il n’est pas juste d’identifier l’islam avec la violence. C’est pas juste c’est pas vrai. Comme on le voit, le Saint Père refuse tout amalgame entre violence et islam ou islam et terrorisme. Il s’avère donc important que nos fidèles gardent  toujours à l’esprit que si les terroristes attaquent nos communautés,attaquent des églises ,tuent des innocentes personnes ,enlèvent des prêtres, des religieux, religieuses et bien d’autres personnes même de confessions musulmanes,la véritable corrélation entre le terrorisme et l’islam n’est pas nécessairement une question de musulmans contre les chrétiens. Le pape considère contrairementle le dieu d’argent d’être à la base du terrorisme… », a-t-il lancé. 

Cette rencontre durera donc 7 jours. Pendant cette réunion, ces évêques prieront intensément pour la paix et la stabilité dans la sous-région, plus particulièrement pour les pays déjà touchés par la terreur.

Christine Finda Kamano 

62271696