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Législatives : vers une abstention record au 1er tour (France)

Le taux de participation aux élections législatives, ce dimanche, s'annonce historiquement bas. (Illustration) Collage Le Parisien

Plus de la moitié des Français inscrits sur des listes électorales ont boudé les urnes ce dimanche, soit davantage que lors des élections législatives précédentes.

Les scrutins se suivent, la tendance se poursuit : de moins en moins de Français se rendent aux urnes. Nouvel exemple ce dimanche, lors du premier tour des élections législatives. Seuls 47 à 47,5 % des Français inscrits sur les listes électorales auront voté ce dimanche, d’après de premières estimations des instituts de sondages Ipsos et Harris Interactive. C’est moins que lors de tous les scrutins précédents sous la Ve République : 48,7 % en 2017, 57,2 % en 2012, 60,4 % en 2007, 64,4 % en 2002, 67,9 % en 1997, etc. Dès la mi-journée et à 17h, les premiers taux de participation communiqués par le ministère de l’Intérieur étaient à des niveaux historiquement bas.

Les experts interrogés ne sont pas étonnés. « On a toujours une forte partie des Français qui s’éloignent de la vie politique et qui n’y croient plus tellement, qui sont lassés. Ensuite, on a de nouveau eu une quasi non-campagne ; notamment en raison du contexte international toujours très lourd avec la guerre en Ukraine », développe le politologue Olivier Rouquan. « On a à la fois l’effet d’une campagne des législatives assez atone, sans véritable marqueur fort à part l’union de la gauche et le clivage entre Mélenchon et Macron, et le fait que la plupart des électeurs estiment que l’Assemblée nationale n’a pas forcément beaucoup de pouvoir face au président de la République », abonde Luc Rouban, directeur de recherches au CNRS et au Cevipof.

On retrouve ces grands motifs conduisaient une majorité de Français à s’abstenir dans une enquête de la Fondation Jean-Jaurès et de Destin commun, parue vendredi : la perte de confiance dans la politique, le « fossé » croissant entre citoyens et élus, ou encore les « carences démocratiques » (freins administratifs, manque d’information, etc.).

« Pas forcément le marqueur d’un désintérêt total pour la politique »
« Contrairement aux idées reçues, l’abstention n’est pas forcément le marqueur d’un désintérêt total pour la politique. Elle témoigne surtout d’un sentiment de déconnexion de la classe politique », selon Laurence de Nervaux, co-autrice de l’enquête et directrice du laboratoire d’idées et d’actions Destin Commun. « On a une tendance à la montée de l’abstention. C’est un reflet de la crise de confiance actuelle des électeurs envers la politique », analysait récemment Pascal Perrineau, politologue et professeur à Sciences-po.

Cette tendance n’est pas propre aux élections législatives. Lors de la dernière présidentielle également, un record historique d’abstention depuis 1969 avait été atteint. Aura-t-on de nouveau un taux de participation historiquement bas dimanche prochain ? Au second tour en 2017, seuls 42,64 % des Français inscrits sur les listes électorales avaient voté. Soit 6 points de moins qu’au premier tour.

Par Nicolas Berrod

Source: https://www.leparisien.fr/

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