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[EN DIRECT] Guerre en Ukraine: les forces russes ont bombardé plus de 40 villes du Donbass mercredi

Au 92e jour de l'invasion russe en Ukraine, jeudi 26 mai, l'armée russe cherche coûte que coûte à s'emparer de la ville de Sievierodonetsk, dans l'est de l'Ukraine où Kiev, qui constituerait une conquête majeure pour Moscou.

► Moscou a bloqué le site internet de RFI, qui diffuse des informations dans une quinzaine de langues dont le russe. Une adresse URL alternative permet d'accéder au site en français et en russe. RFI en russe est aussi disponible sur Telegram : https://t.me/RFI_Ru via un VPN et en Russie en français par satellite sur Hotbird.

► Le site de la rédaction russe de RFI diffuse la radio publique ukrainienne (en langue ukrainienne) depuis la page d'accueil.

Les points essentiels :

► Lors du Forum économique de Davos mercredi, le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba a accusé l'Otan de ne « strictement rien faire » contre l'invasion de son pays lancée par la Russie, et préféré saluer les « décisions révolutionnaires » de l'Union européenne. Il a également demandé plus d'armes lourdes.

► La ville industrielle de Sievierodonetsk, à l'ouest de la région de Louhansk, est quasi assiégée par l’armée russe. Mercredi, selon l'armée ukrainienne, plus de 40 villes du Donbass ont été bombardées.

► La Russie a annoncé qu'elle allait permettre aux habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson de demander un passeport russe via « une procédure simplifiée ». L'Ukraine a aussitôt dénoncé une mesure démontrant la volonté de Moscou de mener une annexion pure et simple de ces territoires.

►  Sur le front diplomatique, le président du Conseil européen Charles Michel a déclaré qu'il restait « confiant » en un accord sur un embargo de l'UE sur le pétrole russe d'ici au début du Conseil européen lundi, malgré le blocage hongrois.

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11h32: Moscou va sanctionner des médias occidentaux si YouTube bloque sa diplomatie

Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a indiqué que des médias et journalistes occidentaux seraient expulsés de Russie si la plateforme YouTube bloquait, comme elle l'a déjà fait, ses briefings hebdomadaires. De nombreux sites et réseaux sociaux, y compris YouTube, ont expliqué avoir bloqué, après le début de l'offensive russe en Ukraine, des médias et pages officielles russes car elles tombaient sous le coup de sanctions ou pratiquaient la désinformation. Des actes de censure « russophobes » pour Moscou.

11h21: Commerce des céréales, pour Moscou, c'est l'Occident qui bloque les exportations d'Ukraine avec ses « décisions illégales »

Ce jeudi 26 mai, le Kremlin a balayé les accusations occidentales affirmant que Moscou, depuis son offensive en Ukraine, bloque les exportations de céréales ukrainiennes, ce qui menace d'entraîner une crise alimentaire mondiale. « Nous rejetons catégoriquement ces accusations et accusons à l'inverse les pays occidentaux d'avoir pris une série de mesures illégales qui ont mené à ce blocus », a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Les pays occidentaux « doivent annuler ces décisions illégales qui font obstacle au fret des navires, qui font obstacle à l'exportation des céréales », a poursuivi M. Peskov, en référence aux sanctions occidentales contre Moscou.

11h04 : Deux soldats russes jugés pour avoir bombardé une ville de l'est de l'Ukraine

Deux soldats russes sont jugés à Kotelva, jeudi 26 mai 2022.
Deux soldats russes sont jugés à Kotelva, jeudi 26 mai 2022. AP - Bernat Armangue

Deux soldats russes ont plaidé coupable jeudi d'avoir bombardé une ville de l'est de l'Ukraine, lors du deuxième jour de leur procès pour crimes de guerre.

Lors du procès qui se tient au tribunal de district de Kotelevska, dans le centre de l'Ukraine, les procureurs ont requis douze ans de prison contre Alexander Bobikine et Alexander Ivanov. Un avocat de la défense a demandé la clémence, affirmant que les deux soldats avaient suivi les ordres et s'étaient repentis.

Les deux soldats ont reconnu faire partie d'une unité d'artillerie qui a tiré sur des cibles dans la région de Kharkiv depuis la région de Belgorod, en Russie. Le bombardement a détruit un établissement scolaire dans la ville de Derhachi, selon les procureurs. « Je suis totalement coupable des crimes dont je suis accusé. Nous avons tiré sur l'Ukraine depuis la Russie », a déclaré Alexandre Bobikine à la cour lors des débats retransmis en direct.

L'audience a duré moins d'une heure. Le verdict est attendu le 31 mai.

10h47 : Des journalistes occidentaux seront expulsés si YouTube bloque l'accès à des conférences de presse

Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré jeudi que les journalistes occidentaux seraient expulsés de Russie si YouTube, le réseau de partage de vidéos d'Alphabet, bloque l'accès aux conférences de presse de sa porte-parole. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, qui tient un point presse hebdomadaire portant notamment en ce moment sur l'intervention militaire en Ukraine, a déclaré que le ministère avait mis en garde YouTube contre le blocage de son contenu.

« Nous sommes juste venus et leur avons dit : "Vous bloquez une autre conférence de presse, un journaliste ou un média américain rentre chez lui" », a-t-elle déclaré, citée par l'agence de presse TASS.

« Une autre conférence de presse bloquée, nous désignerons un journaliste en particulier ou un média en particulier qui retournera chez lui. » Ces propos interviennent quelques jours après l'adoption d'une loi permettant au parquet de fermer les bureaux de médias étrangers à Moscou si un pays occidental se montre « inamical » envers les médias russes, une riposte à la fermeture de certains médias russes, tels que RT et Spoutnik, dans certains pays occidentaux.

10h39 : La Turquie négocie avec Moscou l'ouverture d'un corridor pour les exportations de céréales

La Turquie négocie avec la Russie et l'Ukraine l'ouverture d'un corridor via le Bosphore pour les exportations de céréales en provenance d'Ukraine, a déclaré jeudi un haut responsable turc à Reuters. Les ports ukrainiens de la mer Noire sont bloqués depuis l'invasion de la Russie en février et plus de 20 millions de tonnes de céréales y sont bloquées dans des silos. La Russie et l'Ukraine représentent près d'un tiers de l'approvisionnement mondial en blé et le manque d'exportations de l'Ukraine contribue à une crise alimentaire mondiale croissante.

« La Turquie négocie avec la Russie et l'Ukraine pour l'exportation de céréales depuis l'Ukraine », a déclaré le responsable, qui a requis l'anonymat en raison du caractère confidentiel des discussions.

« Avec l'ouverture d'un corridor à partir de la Turquie, il y avait une demande pour que ces céréales atteignent leurs marchés cibles. Les négociations sont toujours en cours », a ajouté la personne. Le bureau du président Tayyip Erdogan n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Andrei Rudenko, aurait déclaré mercredi que Moscou était prêt à fournir un couloir pour les navires transportant des denrées alimentaires en échange de la levée de certaines sanctions occidentales.

10h19 : Londres accuse Vladimir Poutine de prendre le monde en otage en créant une crise alimentaire

La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a accusé jeudi le président russe Vladimir Poutine de prendre le monde en otage en réclamant une levée des sanctions occidentales pour permettre les exportations de céréales ukrainiennes. « Il est tout à fait révoltant que Poutine tente de rançonner le monde et qu'il utilise fondamentalement comme une arme la faim et le manque de nourriture parmi les personnes les plus pauvres du monde », a déclaré Liz Truss lors d'une visite en Bosnie. « Nous ne pouvons tout simplement pas autoriser cela. Poutine doit lever le blocus sur les céréales ukrainiennes », a ajouté la secrétaire au Foreign Office.

In Sarajevo meeting Bosnia and Herzegovina Foreign Minister @BiseraTurkovic. I welcome their strong support for Ukraine.

We must all learn the lessons of history. The UK is committed to peace and security in the Western Balkans, in the face of Russian malign influence. 🇬🇧🇧🇦 pic.twitter.com/PFRUUkC4rj

— Liz Truss (@trussliz) May 26, 2022

09h54 : « Le Donbass ne tombera pas tant que nous serons là »

Aleksander a rejoint les Forces de défense territoriales à Droujkivka, près de Kramatorsk.
Aleksander a rejoint les Forces de défense territoriales à Droujkivka, près de Kramatorsk. © RFI/Sébastien Németh

Moscou, qui a lancé depuis plusieurs semaines une large offensive contre le Donbass, réussit à conquérir peu à peu ce territoire de l’est de l'Ukraine, même si l’armée Ukraine oppose une forte résistance. La grande ville de Sievierodonetsk serait désormais quasi-encerclée, selon son maire.

Les soldats ukrainiens mais aussi les Forces de défense territoriales (FDT) sont mobilisées. À une centaine de kilomètres au sud, dans la ville de Droujkivka, les FDT, composées de civils, apportent notamment de l’aide humanitaire. Aleksander les a rejointes depuis le premier jour du conflit. Il appelle l’Occident à l’aide.

Le Donbass ne tombera pas tant que nous serons là. Bien sûr nous avons des armes, mais ce n’est pas assez. Les Occidentaux nous envoient de l’aide, mais c’est insuffisant. Si nous avions assez d’armes et d’équipement, personne ne pourrait nous empêcher de rester dans le Donbass. L’armée russe n’est pas aussi forte qu’elle le pense. Mais elle est 20 fois plus nombreuse que la nôtre, avec 20 fois plus d’armes et de moyens. Si les occidentaux commencent à avoir peur de nous aider, nous allons perdre peu à peu du terrain car leur armée est trop grosse pour nos forces.

Témoignage d'un civil membre des Forces de défense territoriale

Sébastien NémethJad El Khoury

09h23 : Olaf Scholz « convaincu » que Poutine ne gagnera pas la guerre en Ukraine

Le chancelier allemand Olaf Scholz au Forum économique mondial de Davos, le 26 mai 2022.
Le chancelier allemand Olaf Scholz au Forum économique mondial de Davos, le 26 mai 2022. AP - Markus Schreiber

Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est dit « convaincu » jeudi que la Russie ne gagnerait pas la guerre qu'elle a provoqué en Ukraine, affirmant aussi que le président Vladimir Poutine ne serait pas autorisé à « dicter les termes » de la paix.

« Poutine ne doit pas gagner sa guerre. Et j'en suis convaincu : il ne la gagnera pas », a déclaré le chancelier lors d'un discours prononcé à la réunion du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, estimant que le président russe, qui a lancé l'invasion de l'Ukraine il y a plus de trois mois, « a déjà manqué ses objectifs stratégiques ».

Quel sort pour les prisonniers de guerre ?

Qu’ils soient russes ou ukrainiens, ces combattants sont protégés par une des conventions de Genève sur les prisonniers de guerre, rappellent les défenseurs des droits de l’homme et les spécialistes.

Combien sont-ils ?

Comme dans tout conflit, les données en provenance du terrain sont souvent parcellaires et difficilement vérifiables de manière indépendante. Le nombre de prisonniers de guerre ne fait pas exception. Aucun chiffre n’a été fourni à ce stade.

Sur Marioupol, le ministre de la défense russe Sergueï Choïgou a fait état de « 3 826 prisonniers », dont « 2 439 Ukrainiens faits prisonniers lors de la reddition d’Azovstal » et « 1 387 marines » faits prisonniers précédemment. L’ambassadeur à Moscou de la « république populaire de Louhansk », Rodion Mirochnik a donné jeudi, selon l’agence TASS, le chiffre de 8 000 Ukrainiens prisonniers pour les deux territoires séparatistes, « et chaque jour des centaines s’y ajoutent ».

Côté ukrainien, aucun chiffre de prisonniers russes n’a été communiqué malgré les sollicitations de l’AFP.

Concernant Azovstal, le Comité international pour la Croix-Rouge (CICR) a fait savoir qu’il avait enregistré des « centaines de prisonniers de guerre ukrainiens ».

Quel statut ?

Les soldats de l’armée régulière qui tombent « au pouvoir de l’ennemi » sont considérés comme des « prisonniers de guerre » dont le statut est défini par la IIIe convention de Genève de 1949, qui s’applique aussi dans les cas où la guerre n’a pas été officiellement déclarée. Ce statut concerne « les membres des forces armées ou les miliciens qui font partie de ces forces armées », précise William Schabas, professeur de droit international à l’université Middlesex de Londres. Ces prisonniers, poursuit-il, ont des droits et doivent notamment être protégés contre tout acte de violence ou d’intimidation, contre les insultes et la curiosité publique.

Or, selon les ONG, certains de ces droits ont été bafoués depuis le début du conflit. En mars, Human Rights Watch avait demandé à l’Ukraine de cesser de mettre en scène les prisonniers de guerre russe qui se repentaient devant les médias. L’initiative de Kiev lui avait aussi valu un rappel à l’ordre du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). HRW a également appelé Kiev à enquêter sur de potentiels « crimes de guerre » envers les prisonniers russes, à la suite de la diffusion d’images semblant montrer des soldats ukrainiens leur tirant dans les jambes.

Plus récemment, l’ONG Amnesty International s’est émue du sort réservé « aux prisonniers de guerre ukrainiens d’Azovstal », présentés dans les médias russes « de manière déshumanisante » comme des « néonazis ».

Dans ce contexte, le processus d’enregistrement par le CICR joue un rôle-clé, souligne Julia Grignon, chercheuse à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem). « C’est une garantie, ça veut dire qu’ils ne vont pas disparaître, parce qu’on peut ensuite demander des comptes. »

Quid des échanges ?

Devenu pratique courante, l’échange de prisonniers n’est pas régi par le droit international et prend la forme d’un accord de gré à gré. Depuis le début de l’invasion, plusieurs échanges de militaires et de civils ont déjà eu lieu entre Ukrainiens et Russes, sans être systématiquement confirmés par les deux parties.

Peuvent-ils être jugés ?

« Les prisonniers de guerre ne peuvent pas être jugés pour le simple fait d’avoir pris part au combat, souligne la spécialiste française. En revanche, des soldats qui auraient commis des crimes pendant les affrontements peuvent faire l’objet de poursuites. »

En Ukraine, le premier soldat russe jugé pour crime de guerre depuis le début de l’offensive a été condamné à la prison à perpétuité lundi à Kiev pour le meurtre d’un civil. Côté russe, les autorités ont laissé entendre qu’elles jugeraient les combattants du régiment Azov comme des « criminels nazis ».

« Cela ne serait pas conforme au droit humanitaire, on ne peut pas les labelliser “nazis” ou “terroristes”, il faut les poursuivre pour les actes qu’ils seraient soupçonnés d’avoir commis », selon Mme Grignon.

Quant aux membres de la société privée russe Groupe Wagner, avec lesquels Moscou dément tout lien, ils peuvent être considérés comme des prisonniers de guerre s’ils sont capturés en étant incorporés aux forces russes. Dans le cas contraire, ils sont considérés comme des civils prenant part aux hostilités et ne peuvent pas bénéficier de ce statut, soulignent les spécialistes.

AFP

08h52 : Les images d'un photographe de l'AFP dans le Donbass 

Sur Instagram le photographe de l’AFP, Aris Messinis, a publié des vidéos dans le Donbass, près de la ville de Lyssytchansk où l'on peut entendre siffler les mortiers qui tombent sans discontinuer.

08h22 : Dmytro Kouleba s'est entretenu avec la nouvelle cheffe de la diplomatie française

Le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba, a indiqué dans un post sur un Twitter avoir eu son premier échange téléphonique avec Catherine Colonna, la nouvelle ministre française des Affaires étrangères : « Premier appel avec mon homologue française. Nous avons convenu de la nécessité d'accroître la pression des sanctions contre la Russie, y compris avec un embargo sur le pétrole, et nous avons discuté du statut de candidat à l'UE de l'Ukraine. Nous sommes impatients de l'accueillir en Ukraine », a-t-il écrit.

Перша телефонна розмова з моєю новою французькою колегою @MinColonna. Франція продовжує підтримку. Ми погодилися з необхідністю посилення санкційного тиску на РФ, включно з нафтовим ембарго, та обговорили надання Україні статусу кандидата на членство в ЄС. Чекаю на неї в Україні.

— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) May 26, 2022

08h04 : La Banque centrale russe abaisse son principal taux directeur de 14% à 11%

La Banque centrale russe a abaissé son principal taux directeur de 14% à 11% pour amortir notamment les conséquences du renforcement du rouble, au moment où les autorités bataillent avec les sanctions imposées à cause de l'offensive contre l'Ukraine. « Les conditions externes pour l'économie russe restent difficiles, ce qui réduit considérablement l'activité économique », souligne l'institution monétaire dans un communiqué, évoquant « la dynamique du cours du rouble » et « l'affaiblissement de la pression inflationniste » pour expliquer sa décision.

07h50 : Pour les Roms d'Ukraine, le poids des discriminations alourdit celui de la guerre

Comme Lioudmyla, de nombreux Roms ukrainiens – une communauté estimée à 50 000 personnes dans le recensement et à 400 000 par les associations – disent peiner à accéder à l'aide déployée depuis le début de l'offensive russe, le 24 février. Déplacée par la guerre, Lioudmyla, 59 ans, s'était mise d'accord par téléphone avec les autorités d'une ville de l'ouest de l'Ukraine pour être relogée. « Mais quand je suis arrivée, et qu'ils ont vu ma peau sombre, ils ont refusé de me donner un abri », témoigne-t-elle dans ce reportage de l'AFP. 

Elle qui préfère taire son nom de famille, est, selon ses propres termes, « une success story » pour sa communauté parce qu'elle a fait des études, tout comme sa fille Ilona, juriste. Les deux femmes ont donc négocié ferme, menacé de porter plainte et ont finalement obtenu, après une journée entière de tractations, les clés d'une chambre, où elles ont passé un mois avec la belle-mère d'Ilona et trois enfants. « Si je n'avais pas été éduquée, on se serait retrouvé à dormir dans la rue ou à la gare », estime Lioudmyla qui vient de rentrer chez elle, à Treboukhiv dans la banlieue de Kiev, rassurée par le repli des soldats russes vers le sud et l'est du pays.

« Le principal problème est le logement: les gens ne veulent pas accueillir des familles roms », explique à l'AFP Julian Kondour de l'association Chiricli, en expliquant que des préjugés tenaces continuent d'alimenter une « peur » des Roms en Ukraine, comme dans de nombreux autres pays. L'ONG Human Rights Watch (HRW) a d'ailleurs épinglé mercredi la Moldavie, où de nombreux Roms des montagnes voisines des Carpates se sont réfugiés. Les autorités moldaves les « hébergent délibérément à l'écart des autres réfugiés », a écrit l'association de défense des droits de l'homme, en dénonçant une politique « ségrégationniste ».

07h21 : Après la polémique, la soprano russe Anna Netrebko ovationnée à Paris

La soprano russe star Anna Netrebko a été ovationnée à la Philharmonie de Paris pour son retour sur scène dans une capitale occidentale, après avoir été critiquée depuis la guerre en Ukraine. Le public lui a réservé un accueil triomphal à son entrée sur scène mercredi soir, applaudissant pendant de longues minutes. Souriante et détendue, portant une robe longue noire et blanche, qu'elle a fait voltiger de temps en temps, elle a interprété des morceaux de Rachmaninov, Debussy ou Tchaïkovski, avant de recevoir une standing ovation à la fin du spectacle.

Une des plus grandes voix lyriques au monde, elle avait été parmi les premiers artistes russes à être pointés du doigt après le début de l'invasion de l'Ukraine pour ne pas avoir clairement dénoncé la guerre. Le prestigieux Metropolitan Opera de New York, dont elle était la star, l'a ainsi déprogrammée pour une durée indéterminée et elle avait alors annoncé se retirer temporairement de la scène.

Le 30 mars, elle a condamné « expressément la guerre contre l'Ukraine », ce qui lui a valu d'être retirée de l'affiche dans son propre pays. La soprano n'a jamais ouvertement clamé son soutien au président russe Vladimir Poutine, mais il lui est reproché d'avoir posé en décembre 2015 à Saint-Pétersbourg avec le drapeau des rebelles séparatistes pro-russes et d'avoir remis un chèque d'un million de roubles (environ 15 000 euros) au dirigeant ukrainien pro-russe Oleg Tsarev. Anna Netrebko s'était défendue en expliquant vouloir soutenir les arts, et plus particulièrement l'Opéra de Donetsk auquel l'Ukraine avait coupé tous les financements, et assuré n'avoir « jamais reçu de soutien financier du gouvernement russe » et de ne s'être jamais alliée à « aucun dirigeant de la Russie ».

La soprano russe Anna Netrebko.
La soprano russe Anna Netrebko. APA/AFP/File

06h58 : Environ 8 000 prisonniers de guerre ukrainiens à Louhansk et Donetsk

Il y a environ 8 000 prisonniers de guerre ukrainiens détenus dans les « républiques » populaires autoproclamées de Louhansk et de Donetsk soutenues par la Russie, a déclaré jeudi le représentant de la région de Louhansk Rodion Miroshnik, cité par l'agence de presse Tass, selon Reuters. « Il y a beaucoup de prisonniers. Bien sûr, il y en a plus sur le territoire de la république populaire de Donetsk, mais nous en avons aussi beaucoup, et le nombre total s'élève actuellement à environ 8 000. C'est beaucoup et des centaines de prisonniers s'ajoutent littéralement chaque jour », a déclaré Rodion Miroshnik.

06h41 : La facture de la guerre en Ukraine plane sur les réassureurs

En raison de la guerre en Ukraine, les grands réassureurs mondiaux s'apprête à traverser une zone de turbulences, ce qui les pousse à mettre de l'argent de côté en prévision de litiges attendus notamment autour de l'aviation civile, rapporte l’Agence France-Presse (AFP) dans une dépêche.

La société française Scor, dont l'activité consiste à assurer les assureurs, a par exemple provisionné un montant de 85 millions d'euros « au titre du conflit en Ukraine ». Cette somme pèse lourd dans ses comptes puisqu'elle représente à peu près la perte nette de la société sur les trois premiers mois de l'année. Ailleurs en Europe, les géants de la réassurance ont adopté la même démarche. 

La question de l'indemnisation de la guerre en Ukraine est complexe car elle active plusieurs types de couverture, à commencer par la responsabilité civile, en cas de décès ou d'invalidité, mais qui répond surtout à un marché local. D'autres types de couvertures concernent davantage les grands acteurs mondiaux et leurs clients entreprises comme celle du risque politique ou de celui dit « de guerre ».

L'aviation civile est concernée au premier chef, la Russie étant accusée d'avoir « volé » des centaines d'avions de ligne par de hauts responsables européens. « Il y en a pour environ dix milliards, plus de 500 appareils saisis par les Russes et immatriculés chez eux, cela crée une situation très difficile pour les loueurs européens ainsi que les assureurs », déclarait fin mars le directeur général de l'organisme européen de surveillance du trafic aérien Eurocontrol Eamonn Brennan. De quoi alimenter « une longue bataille entre les loueurs et les assureurs », selon une note publiée jeudi dernier par le cabinet de conseil AlixPartners.

06h14 : « Pour les pays qui ne reçoivent plus nos marchandises, c’est une question de survie alimentaire » 

Alors que l'Ukraine vient de franchir la barre des trois mois de guerre avec la Russie. Quasi immédiatement après le début du conflit, les forces russes ont imposé un blocus du port d’Odessa, dans le Sud-Ouest. Cette infrastructure cruciale pour l’économie du pays et du monde permet d’exporter des millions de tonnes de denrées alimentaires chaque année. Ce blocus était au menu des discussions en début de semaine, entre le secrétaire d’état américain Antony Blinken et son homologue ukrainien Dmytro Kouleba. Les deux hommes ont notamment évoqué les moyens de faire sortir les céréales ukrainiennes du pays. Notre envoyé spécial Sébastien Németh a interrogé Alla Stoyanova, cheffe du département agriculture de l’administration militaire d’Odessa.

► À lire et écouter : Blocus d’Odessa: «Pour les pays qui ne reçoivent plus nos marchandises, c’est une question de survie alimentaire»

Un ouvrier conduit un tracteur pour déplacer des graines destinées à nourrir les animaux dans une ferme du sud de l'Ukraine, dans la région d'Odessa, le 22 mai 2022.
Un ouvrier conduit un tracteur pour déplacer des graines destinées à nourrir les animaux dans une ferme du sud de l'Ukraine, dans la région d'Odessa, le 22 mai 2022. AFP - GENYA SAVILOV

05h49 : Les forces aéroportées russes ont été mal employées, estime le ministère de la Défense britannique

Dans son rapport quotidien, le ministère de la Défense britannique revient sur le rôle des forces aéroportées – connues sous l'acronyme VDV – russes dans le conflit. Ces troupes, pointe l'analyse ont été « impliquées dans plusieurs échecs tactiques notables depuis le début de l'invasion russe », comme la tentative d'avancée sur Kiev via l'aérodrome d'Hostomel en mars, l'enlisement de la progression sur l'axe Izyum depuis avril ou les récentes traversées ratées et coûteuses du fleuve Seversky Donets.

La doctrine russe prévoit d'affecter les forces aéroportées à certaines des opérations les plus exigeantes rappelle le rapport. Le VDV, fort de 45 000 hommes, est principalement composé de soldats professionnels sous contrat. Ses membres bénéficient d'un statut d'élite et d'une rémunération supplémentaire. « Le VDV a été employé à des missions plus adaptées à une infanterie blindée plus lourde et a subi de lourdes pertes au cours de la campagne. Ses performances mitigées reflètent probablement une mauvaise gestion stratégique de ces troupes et l'incapacité de la Russie à obtenir une supériorité aérienne », souligne le ministère qui base ses analyses sur des informations du renseignement. 

Pour les services britanniques, cela « met en évidence le fait que les investissements importants réalisés par Poutine dans les forces armées au cours des 15 dernières années ont abouti à une force globale déséquilibrée ».

5h15 : Le traitement des militaires mobilisés dans les républiques pro-russes critiqué sur les réseaux sociaux russes

Dans son point publié le 25 mai, l'Institute for the the study of war (ISW) relève que sur Telegram, des blogueurs n'hésitent par à critiquer « le Kremlin pour le traitement réservé aux militaires des "républiques" populaires de Donetsk et Louhansk.mobilisés par la forces ». Le think tank américain évoque notamment la vidéo publiée par l'un d'eux dans laquelle un bataillon s'adresse au chef de la république populaire de Donetsk, Denis Puchiline pour dénoncer les mauvais traitements infligés aux forces mobilisées.  

L'ISW pointe également le manque de plus en plus criant d'armement de haute précision côté russe, poussant les forces russes à chercher d'autres méthodes pour frapper les infrastructures critiques et notamment l'utilisation de l'aviation pour soutenir les offensives.

Sur le terrain, les forces russes pourraient commencer leur offensive sur Sievierodonetsk avant d'avoir coupé toutes les lignes de communication terrestres, notamment au sud-ouest et au nord-ouest de la ville, estime l'ISW. Priorité a été donnée aux avancées à l'est et à l'ouest de Popasna. Le think tank américain estime également que « les forces russes sont probablement entrées dans Lyman et pourraient utiliser ce point d'appui pour coordonner leurs avancées au sud-est de Izyum afin de lancer une offensive sur Siversk. 

Pro-Russian milbloggers on Telegram criticized the Kremlin for appalling treatment of forcefully mobilized DNR and LNR servicemen - contradicting Russian information campaigns about progress of the Russian special military operation.
Read the full report: https://t.co/1kucomJwT6 pic.twitter.com/0XOl77g8Q6

— ISW (@TheStudyofWar) May 26, 2022

04h40 : « Nous avons besoin de l'aide de nos partenaires, et particulièrement d'armes »

Dmytro Kuleba, ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine, lors de la 51e réunion annuelle du Forum économique mondial, à Davos, en Suisse, le mercredi 25 mai 2022.
Dmytro Kuleba, ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine, lors de la 51e réunion annuelle du Forum économique mondial, à Davos, en Suisse, le mercredi 25 mai 2022. AP - Laurent Gillieron

Dans certaines régions de l'est de l'Ukraine, où se concentre l'offensive russe depuis des semaines, « l'ennemi est nettement supérieur en termes d'équipement, en nombre de soldats », a reconnu mercredi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Mais, a-t-il aussitôt ajouté dans son message vidéo quotidien, les forces ukrainiennes et tous deux qui défendent le pays « résistent à l'offensive extrêmement violente des troupes russes à l'est ». « Nous avons besoin de l'aide de nos partenaires, et particulièrement d'armes », a-t-il encore dit.

Le même jour, son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a lui aussi réclamé davantage d'armes lourdes. L'Ukraine souhaite recevoir des unités mobiles capables d'envoyer plusieurs roquettes simultanément. « C'est vraiment l'arme dont nous avons grandement besoin », a affirmé Dmytro Kouleba après une série de discussions avec des responsables gouvernementaux et des chefs d'entreprises, réunis dans le cadre du Forum économique de Davos en Suisse. « La bataille pour le Donbass ressemble beaucoup aux batailles de la deuxième guerre mondiale », a-t-il expliqué devant la presse. Selon lui, « certains villages et villes n'existent plus » dans cette région de l'est de l'Ukraine, qui essuie depuis des jours des bombardements intensifs. « Ils ont été réduits en ruines par les tirs d'artillerie russe, par des systèmes russes de lancement de multiples roquettes », a expliqué le ministre, ajoutant que c'était précisément le type d'armes qui manquait à son pays.

« Les pays qui traînent des pieds sur la fourniture d'armes lourdes à l'Ukraine doivent comprendre que chaque journée qu'ils passent à décider, peser différents arguments, des gens sont tués », a martelé à Davos le ministre ukrainien des Affaires étrangères.

04h20 :  « Situation très difficile » à Sievierodonetsk

De la fumée s'élève au-dessus d'un lanceur d'obus 2S1 Gvodika des troupes pro-russes qui tire dans la direction de Sievierodonetsk, le 24 mai 2022.
De la fumée s'élève au-dessus d'un lanceur d'obus 2S1 Gvodika des troupes pro-russes qui tire dans la direction de Sievierodonetsk, le 24 mai 2022. REUTERS - ALEXANDER ERMOCHENKO

Les forces russes se rapprochent chaque jour un peu plus de Sievierodonetsk, ville de quelque 100 000 habitants avant la guerre, dont la prise leur est indispensable pour contrôler totalement le Donbass, un bassin minier déjà en partie occupé par des séparatistes pro-russes soutenus par Moscou. À tel point que « les troupes russes ont avancé pour être si proches qu'elles peuvent tirer au mortier » sur Sievierodonetsk, a assuré mercredi Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région. Selon lui, la ville « est tout simplement en train d'être détruite ». « La situation dans la ville est très difficile. Hier, il y avait déjà des combats en périphérie » de la ville, a poursuivi M. Gaïdaï, qui a estimé que « la semaine prochaine sera décisive ».

Pour autant, a-t-il affirmé mercredi soir, la ville « n'est pas encerclée », contrairement à ce qu'a affirmé un responsable des séparatistes pro-russes. Environ 15 000 personnes s'y trouvent encore ainsi que dans les villages alentour, a-t-il indiqué, ajoutant que l'écrasante majorité d'entre eux ne voulaient pas en bouger en dépit des bombardements incessants. Dans cette région, les villes sur la ligne de front ont été vidées de leurs habitants, les récalcitrants, souvent âgés, passant la plupart de leur temps à se cacher dans des caves.

Dans la ville voisine de Lyssytchansk, la police a pris le relais des services funéraires pour enterrer les morts, a encore dit M. Gaïdaï. Au moins 150 personnes ont dû y être enterrées dans une fosse commune, a-t-il ajouté.

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