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RDC: le procès de François Beya rouvre, sa défense demande un jugement civil et non militaire

En République Démocratique du Congo (RDC), nouvelle audience vendredi 10 juin à la prison centrale de Kinshasa, dans le procès de François Beya : l’ancien conseiller spécial en matière de sécurité est accusé de « complot » contre le Président Felix Tshisekedi. C'est avant tout une guerre de forme, avant d'aborder le fond de l’affaire : sa défense a récusé la compétence de la Haute cour militaire à juger le « Monsieur sécurité » du président, autrefois incontournable.

Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa

La cour a commencé par rejeter les précédentes demandes de liberté provisoire en présence de François Beya, qui avait le crâne rasé toujours dans sa tunique de prisonnier.

Il est apparu affaibli sans se débarrasser de ses lunettes, ni de son masque anti-covid 19, tout au long de l’audience. Les avocats de François Beya avaient évoqué des « raisons humanitaires » pour formuler les demandes de liberté provisoire, soutenant qu'il est « très malade » et a « perdu son poids » après quatre mois de détention.

Déroulant leurs arguments pendant plus de quatre heures, les avocats ont estimé que la Haute cour militaire n'était pas compétente pour juger François Beya, qui selon eux devrait être déféré devant une juridiction civile.

Ils ont également plaidé pour la nullité des procès-verbaux établis par l’Agence nationale de renseignement et des pièces obtenues par le parquet militaire en violation des procédures légales et du secret des correspondances. Des éléments de forme pour lesquels le procureur militaire n’a pas répliqué dans l’immédiat. Même chose pour les juges de la haute cour, qui préfèrent se prononcer dans une semaine.

L’enjeu est de taille pour la défense, car les arrêts de la juridiction ne peuvent faire l’objet d’appels. Le procureur militaire a pour sa part plaidé pour que le procès se déroule à huis clos, car « certains faits et révélations qui sortiront dans ce dossier sont susceptibles de troubler l’ordre public », affirme-t-il.

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