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Pour faire avorter sa copine mineure, A. Faye lui prépare une infusion de persil et de la menthe fraîche (nana) pour tuer le fœtus.

La mineure D.D qui a été engrossée par A Faye, l'accuse, de l’avoir envoûtée en lui donnant de l’eau à boire. Depuis lors, elle n’était plus maîtresse de ses actes. Elle suivait à la lettre les directives d'A. Faye qui l’amenait à chaque fois qu’il en avait envie chez lui pour entretenir des rapports sexuels avec elle. Conséquence, elle est tombée enceinte sans le savoir. Selon toujours la mineure, elle ignorait son état. Le prévenu lui administrait tous les jours une infusion de "persil et de menthe fraîche" qu'il mélangeait avec du "bleu pour linge". Mais le fœtus était toujours intact.  Quelques jours après, le mis en cause lui aurait remis 8 comprimés pour qu’elle avorte. Ce médicament a porté ses fruits, mais la victime avait toujours des maux de ventre. Mis sur un feu roulant par sa mère, elle a avoué sa mésaventure.  C’est ainsi que sa mère a enclenché la procédure judiciaire contre le bourreau de sa fille. Arrêté, A. Faye a été déféré au parquet et placé sous mandat de dépôt le 28 décembre 2022 pour corruption de mineure, mise en danger de la vie d’autrui et avortement.

Le prévenu a été jugé ce vendredi 13 janvier 2023 au tribunal des flagrants délits de Dakar. Âgé de 28 ans, le prévenu a nié les faits qui lui sont reprochés. Mais il a reconnu être l'auteur de la grossesse de la partie civile. "Je savais qu'elle était enceinte, car elle a fait le test chez moi. Elle m'a dit qu'elle ne pouvait pas garder la grossesse. Je reconnais aussi lui avoir fait de l'infusion de nana et du persil », a-t-il expliqué. Par contre, le mis en cause conteste lui avoir remis les 8 comprimés pour avorter. 

Ces allégations ne corroborent pas avec celle de la partie civile. « Je suis née en 2005. Au moment des faits, je n’avais que 17 ans. Nous avons eu des rapports sexuels et je suis tombée enceinte sans le savoir, car j’étais à un mois de grossesse. Le prévenu le savait, car il m'a donné une bouteille de persil et du nana qu’il a infusé et il m'avait demandé de le boire. Quelque temps après, il n’a pas eu de résultats. Il m’a par la suite, remis des comprimés pour que je puisse les prendre là où je travaille », a dit la mineure au moment des faits.

Pourquoi vous avez utilisé les comprimés si vous ne savez pas que vous étiez enceinte ? Questionne le juge. "J'ai utilisé les comprimés en ignorant leur effet", répondit-elle.

Quant à sa maman, elle dira qu’elle n'avait pas constaté un changement de comportement chez sa fille. « Un jour, elle m'a appelée au téléphone pour me dire qu'elle avait des maux de ventre. Par la suite, une de nos voisines répondant du nom de Coumba est venue me confirmer cela. Elle m'a raconté que ma fille avait avorté. Ce jour-là, j'avais perdu connaissance", narre-t-elle.

Invitée à la barre pour éclaircir les déclarations de la maman de la victime, la dame Coumba dira qu'elle a su que D. D était enceinte dans son salon de coiffure d'après les rumeurs des riverains. "Quand elle a eu la confirmation, je suis allé parler avec la partie civile », a-t-elle souligné.

Reprenant la parole, la maman de la victime a fait savoir au tribunal qu’elle est partie par la suite chez le Gynécologue. Et ce dernier lui a dit qu'il y avait des restes dans son ventre. Suffisant pour elle de demander la somme de 500 mille francs pour faire soigner sa fille.

À son tour, le représentant du public renseigne qu’au moment des faits, la victime était mineure. « Le fait de l'inviter chez lui et d’entretenir des relations sexuelles établit largement le délit de corruption de mineur. "L'état de grossesse n'est plus à démonter. Le fait d'avortement est établi », a relevé le parquetier qui requiert deux ans de prison ferme contre A. Faye.

Selon l'avocat de la défense, cette histoire est bizarre. « Ils se sont livrés à un jeu interdit au mineur. Mais dans le dossier, rien ne montre la grossesse de la fille, même le certificat médical ne le démontre pas", a plaidé la robe noire avant de demander la relaxe de son client. 

Finalement, l'affaire a été mise en délibéré jusqu'au 20 janvier prochain.