Tunisia
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Agir localement pour l’écocitoyenneté : les recettes de l’Aere

L’Association d’éducation relative à l’environnement de Hammamet (Aere) est une association locale très active. Elle enchaîne depuis sa création en 2001 les projets de qualité. Ses fondateurs privilégient la proximité qui favorise l’intérêt et les possibilités d’initiatives concrètes.

Par Salem Sahli *

A titre d’exemple, en l’espace de quelques mois, l’Aere a conçu et réalisé une exposition virtuelle sur l’écosystème marin méditerranéen intitulée «Sauvons la Méditerranée», initié la création du réseau associatif local de Hammamet, pris une part active aux travaux de la Conférence des parties du projet Resmyle, mobilisé des centaines de jeunes lors de la campagne «J’adopte un arbre», organisé un campus euro-méditerranéen pour la création d’un circuit de découverte du Centre culturel international de Hammamet et un autre pour l’élaboration d’un guide des bâtiments patrimoniaux de Hammamet, achevé la création d’un éco-école pilote, créé l’éco-incubateur «Demarri» pour accompagner les jeunes éco-entrepreneurs…  et édité de nombreux supports didactiques sur le patrimoine naturel et culturel de la ville de Hammamet.

Investir dans la jeunesse et l’interculturel

Le capital de sympathie dont l’association jouit n’est aucunement le fruit du hasard. Et pour cause : ses actions, même les plus modestes, obéissent à une pédagogie de projet et visent à obtenir l’implication effective du citoyen, condition sine qua non pour leur réussite.

De plus, dans ses projets de proximité, l’Aere réserve toujours une place importante aux actions de terrain qui se soldent par une réalisation concrète de proximité au profit des bénéficiaires et qui a un impact immédiat sur leur cadre de vie.

 «C’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le monde à la température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque des dents», écrivait à juste titre Georges Bernanos).

Chantiers internationaux, campus euro-méditerranéens, manifestations de jeunesse… sont autant d’évènements qui permettent aux jeunes de cultures différentes de se rencontrer, de partager idées et expériences et de participer à un projet de développement local.

Ces activités à l’adresse des jeunes favorisent l’exercice local de la citoyenneté et permettent aux jeunes volontaires débordant d’enthousiasme et d’énergie positive de s’impliquer davantage sur le terrain et d’apporter leur propre pierre à l’édifice que nous voulons tous construire : celui d’un monde plus juste, plus humain et plus agréable.

L’éducation à la citoyenneté, une question globale

Education à l’environnement, éducation sportive, éducation artistique, éducation à la santé, éducation scientifique, éducation civique, éducation religieuse… doivent se croiser, se conjuguer pour que les élèves d’aujourd’hui deviennent des éco-citoyens demain.

Lorsqu’on invitera le professeur d’histoire, d’arabe, de mathématiques, d’économie… à faire de l’éducation à l’environnement, alors là on entrera vraiment dans la dimension environnementale globale. Les puristes disent systémique.

De l’école au quartier et du quartier à la ville, le but n’est pas de donner aux enfants et aux jeunes des connaissances théoriques, mais bien de les amener à appréhender autrement leur quartier et leur ville avec l’appui de ceux qui sont des repères dans la vie de quartier (écoles, associations, commerces, services municipaux…).

N’est-ce pas là la meilleure façon de réveiller en eux une citoyenneté endormie et de mettre en place une gestion du cadre de vie plus performante ?

Surtout ne pas oublier d’évaluer les activités entreprises

Trois questions méritent d’être posées à ce propos : Quel est l’environnement envisagé ? Il faudrait avoir travaillé aussi bien dans l’environnement naturel que dans l’environnement anthropique. Quel sont les objectifs éducatifs ? Développer des connaissances, des savoir-faire, mais aussi des savoir-être, des compétences transversales (apprendre à apprendre) et des comportements environnementaux. Enfin, quelles sont les méthodes pédagogiques employées ? Au minima, a-t-on évité la simple «transmission de matières».

Et pour quels résultats? Au minimum, susciter l’intérêt et accroître la sensibilisation (le Smic) ou mieux, changer le comportement. Mais quand les attitudes reposent sur des principes, des valeurs et des dimensions morales, alors nous pourrons dire que l’éducation à l’écocitoyenneté a atteint son but ultime.

* Président de l’Aere.