Tunisia
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L’absence de la zone de libre-échange menace la part de la Tunisie dans le marché libyen (2/2)

Le retard de la création d’une zone de libre-échange avec la Libye au sud réduit les chances de la Tunisie de développer ses échanges commerciaux organisés avec son voisin, alors que d’autres puissances économiques se taillent leur part du gâteau libyen.

Plus de 10 ans après avoir annoncé la mise en place d’une zone de libre-échange dans la ville de Ben Guerdane à la frontière tuniso-libyenne, le projet n’a pas encore dépassé la phase des études techniques.

Opportunités ratées

Le marché libyen représente le marché d’exportation le plus important pour les produits tunisiens.

Les observateurs considèrent que le retard dans la mise en place de la zone de libre-échange avec la Libye entraîne la relance du commerce parallèle dans le sud tunisien qui a pris la forme d’un véritable lobby difficilement contrôlable en raison de la complexité et de la bonne organisation de ses réseaux. Il est certain que l’une des raisons les plus importantes du sous-développement économique dans les zones frontalières soit l’incapacité du gouvernement de contrôler ces réseaux.

Les marchandises de contrebande prennent la place de celles échangées dans le cadre du commerce organisé, profitant du faible contrôle dans les zones de transit et de la propagation de la corruption et des pots-de-vin qui dynamisent le marché parallèle dans un contexte marqué par l’absence de solutions de développement dans les régions frontalières et l’inefficacité persistante de lois dissuasives contre les contrebandiers, en plus du retard dans la mise en place de zones libre-échange similaires à la zone de Ben Guerdane, qui n’est pas encore achevée.

Ben Guerdane (600 km au sud-est de la capitale) est l’une des zones frontalières les plus importantes en raison de la grande activité commerciale entre la Tunisie et la Libye.

Le gouvernement compte sur le projet de zone libre-échange pour offrir 2500 opportunités d’emplois directs et 6000 opportunités indirectes, en plus de la création d’un pôle de développement économique dans la région pour réduire la dépendance des jeunes au commerce parallèle outre la lutte contre la contrebande et le terrorisme.

Dynamique attendue

Le choix de la ville de Ben Guerdane pour implanter le projet de la zone libre-échange vient de la particularité de cette région, dans laquelle près de 80% de la population vit du commerce parallèle selon des données non officielles, en plus de son manque d’infrastructures industrielles ou de projets capables de créer des opportunités d’emploi pour les jeunes chômeurs.

Selon les objectifs fixés par le gouvernement, la zone libre-échange devrait être un marché pour le transit de marchandises vers l’Afrique, avec la possibilité de développer une zone industrielle destinée à l’exportation vers divers pays voisins. Les gouvernorats du Sud font partie des gouvernorats tunisiens les moins développés, ce qui fait que le gouvernement tolère, depuis des années, le commerce parallèle pour tenter d’absorber les tensions sociales.

Notons que les échanges de biens entre la Tunisie et la Libye demeurent, globalement, modestes dans la mesure où ils ne représentent qu’environ 1.9% en termes d’importations et 4% en termes d’exportations, en moyenne, sur la période 2001-2020, selon un récent rapport de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ).

L’examen de l’évolution des exportations de biens de la Tunisie vers la Libye et de celles de ses autres fournisseurs montre, selon les données statistiques, que parmi les pays du Maghreb, seule la Tunisie figure, tout de même, dans le groupe des 20 premiers exportateurs vers la Libye et occupe une position satisfaisante.

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