Tunisia
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Tunisie : Abir Moussi et les autres

Il y a aujourd’hui comme conjuration anti-Abir Moussi au sein des partis dits modernistes ou laïques et ceux de la gauche centriste ou radicale, qui traduit leur hypocrisie politique vis-à-vis de l’islam politique et leur vaut aujourd’hui d’être vomi par une majorité de Tunisien(ne)s.  

Par Lotfi Maherzi *

Abir Moussi est la seule personnalité politique arabe à avoir publiquement condamné le meurtre de la jeune Iranienne tuée par la police des mœurs pour un voile mal portée, elle est la seule à rendre publiquement hommage au courage des Iraniennes et Afghanes victimes de la répression des mollahs et de la dictature talibane, la seule à insister sur le grignotage des acquis de la femme tunisienne, dégradés durant la décennie de l’islam politique, menacés aujourd’hui par la constitutionnalisation de la chariâ et de la «oumma islamia» et balayés par la non-parité prévue par la nouvelle loi électorale.

Une ligne claire et sans concession

La présidente du PDL a également été la seule à exiger la dissolution de la section tunisienne de l’Union internationale des oulémas musulmans, organisation déclarée terroriste par la communauté internationale, présidée par le cheikh Youssef Qaradaoui, l’ancienne éminence grise des Frères musulmans décédé récemment, tristement connu en Algérie pour ses prêches à la télévision encourageant un islam radical qui a inspiré une décennie plus tard le FIS dans sa terrible et folle barbarie terroriste.

La célèbre avocate a été la seule personnalité politique de l’opposition à combattre le régime infâme du «tawafoq» (ou consensus) bricolé par les islamistes d’Ennahdha et l’ancien président Béji Caïd Essebsi puis consenti par l’ensemble des gouvernements qui, par électoralisme et lâcheté, ont pactisé avec l’islam politique contribuant ainsi à mettre à genoux la Tunisie.

Abir Moussi a été la seule à dénoncer la réalité sombre de la gouvernance d’Ennahdha et son échec cataclysmique d’une décennie de mensonges et de sabotages conduisant la Tunisie à plus de pauvreté, de chômage et de corruption.

Elle a été aussi la seule, au lendemain du coup de force constitutionnel du 25 juillet 2021, à alerter les Tunisiens contre les projets hasardeux, populistes, solitaires et fermement conservateurs de Kaïs Saïed et à dénoncer la réalité d’une constitution et d’une loi électorale promulguées par ce dernier et dont l’objectif masqué est de changer la vie des Tunisiens dans le domaine vital de leur système républicain et de leur identité culturelle et religieuse.

Enfin, Mme Moussi a été la seule aussi à avoir débusqué ces faiseurs de sondages et d’opinion commandités par des lobbys de l’ombre guidés par des intérêts économiques et politiques.

La poubelle de l’Histoire est trop pleine

Les dirigeants des autres partis dits modernistes ou laïques et les figures de la gauche radicale, syndicale et médiatique ne voyant rien de la face hideuse des dictatures possibles, ont préféré rester dans une indifférence quasi générale, préférant participer consciemment ou pas à une machine de détestation envers Abir Moussi. Il y a comme une hypocrisie à entendre cette nébuleuse bien-pensante, sortie subitement de son silence complice, dénoncer, aujourd’hui, les dérives autoritaires présidentielles tout en épargnant leurs alliés d’Ennahdha qui ont voté en masse pour Kaïs Saïed et qui ont une lourde responsabilité dans le chaos politique actuel.

Le noyautage des institutions républicaines, les assassinats politiques, l’obscurantisme galopant et l’hostilité à l’égalité des sexes, à la liberté de conscience et à la laïcité, sur lesquels est construite toute la stratégie des islamistes, sont tellement accessoire pour eux, qu’ils se sont définitivement discrédités aux yeux des électeurs qui les exècrent et le leur disent désormais ouvertement.

* Universitaire.