Ce projet va permettre de rendre le secteur industriel du pays compétitif sur l’échelle internationale, améliorer l’attractivité de la Guinée pour les investissements dans le secteur des industries manufacturières, et ainsi favoriser le développement socioéconomique du pays.
La réalisation de ce gigantesque projet industriel, financé à hauteur de 31 millions 500 mille dollars américains, dont 28 millions du prêt de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), devra prendre fin le 31 juillet 2024.
L’AGESPI a organisé, le 20 septembre, des ateliers de consultation des différentes parties prenantes à ce projet pour échanger avec elles, entre autres, sur leurs besoins et attentes ainsi que les mécanismes de satisfaction de ces besoins et attentes.
Les impacts de ce projet sont nombreux et sont aussi d’ordre positif, selon la Ministre en charge du Commerce, de l’Industrie et des PME, Rose Pola Pricemou: « La zone industrielle de Fandjé a été identifiée comme un investissement porteur de croissances et de richesses. Son aménagement est inscrit dans la lettre de mission du ministère comme un objectif spécifique à réaliser dans les meilleurs délais. Les activités qui seront réalisées sur ce site permettront la création d’emplois décents en faveur des jeunes Guinéens, une amélioration de la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière et une meilleure contribution au développement économique de notre pays ».
Pour le Premier ministre, Dr Bernard Goumou, ce projet est l’un de ceux qui étaient dans les oubliettes du défunt régime: « Le projet d’aménagement de la zone industrielle de Fandjé est à l’exemple de ces nombreux projets endormis que l’action patriotique du CNRD a réveillé pour dynamiser une autonomie, plusieurs fois frappée par les crises sanitaires et la mal gouvernance. »
Le projet a été officiellement lancé le 21 septembre 2022 dans le district de Fandjé en présence de nombreux citoyens de la localité et des autorités locales.
Le Dr Saliou Diallo, Coordonnateur de l’unité d’exécution du projet d’aménagement de la zone industrielle de Fandjé, explique comment ce site va être aménagé : « Ce financement permettra d’aménager cette zone industrielle sous deux formes. Il y aura une partie du domaine de 16 ha et demi qui sera aménagée sous forme de terrain nu et il y a l’autre partie qui va accueillir des infrastructures multimodales composées de l’aménagement extérieur notamment le bâtiment administratif à usage commercial industriel. Nous allons aménager sur ce site, des stations-service, un centre de maintenance, de contrôle des charges. Nous allons aménager 3 km de route bitumée à l’intérieur du site. Il sera également aménagé des centres de traitement d’eau, une station d’épuration, une centrale électrique d’environ 6 mégawatts, le siège de l’agence de gestion du parc industriel (AGESPI), un hôtel 3 étoiles ainsi que plusieurs autres bâtiments administratifs et le bloc administratif de douane, de police, ainsi qu’un site de sapeurs-pompiers pour les premiers secours. »
Abordant dans le même sens, Biro Kaba, Directeur général de l’AGESPI, ajoute que « ce futur parc industriel qui sera implanté va comprendre des bâtiments industriels répartis d’industrie, des terrains nus, des bâtiments administratifs et des bâtiments de service de sécurité et de protection civile. »
Il va également offrir, dit-il, plusieurs commodités qui sont notamment des infrastructures aux normes internationales ; des terrains subventionnés, une offre de bâtiments à l’occasion pour de très petites et des petites entreprises ; la fourniture d’électricité et d’eau à des prix assurant la compétitivité des utilisateurs, un guichet unique administratif, surtout une connectivité logistique optimal ; un service d’entretien des infrastructures notamment la voirie ; des espaces verts ; l’éclairage et autres ; des parkings et un service de sécurité permanent.
« Des banques aussi vont s’y installer, des assurances, des bureaux de poste, des services de restauration, des instances d’animation et de loisir, des services de logistique et de maintenance, des services d’hygiène et de santé », a-t-il ajouté.
Le préfet de Forécariah, le Colonel Mohamed V Camara, a rassuré les partenaires de la sécurité des personnels et de leurs biens au sein du site, avant d’ajouter qu’un dérapage ne sera toléré : « Les Guinéens n’ont pas besoin de beaux discours. Nous voulons des actes concrets sur le terrain. Sur ce, j’invite la population de Forécariah, particulièrement celles de Maférinyah et de Fandjé de veiller à ce projet. Je m’engage fortement à sécuriser les personnels et leurs biens sur ce site. Tout dérapage sera sanctionné sans hésitation. »
Il a ensuite invité les bailleurs de fonds à veiller à ce que la jeunesse de Forécariah soit employée et surtout de payer les contributions au Fonds de développement local (FODEL).
C’est grâce à l’appui financier de la BADEA (un prêt de 28 millions de dollars américains) que ce projet va être exécuté. Cet accord de prêt avait été signé le 26 février 2020 en marge de la réunion du conseil d’administration de la Banque à Conakry. Pour Hatem JEBRI, Représentant de la BADEA en Guinée, « ce projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie de la BADEA 2022-2030 et principalement dans le Pilier A : Développement des infrastructures. »
Il a ensuite fait savoir que son institution, depuis le démarrage de ses activités en 1975, a appuyé les efforts de développement en Guinée à travers une enveloppe globale de financement de 267,58 millions de dollars. Ce montant, selon lui, a permis de financer 59 opérations dont 30 projets, une opération d’appui d’urgence et 28 opérations d’assistance technique, c’est-à-dire des dons non remboursables.
Améliorer l’attractivité de la Guinée pour les investisseurs dans le secteur des industries manufacturières et d’augmenter le nombre d’entreprises opérant dans le secteur avec plus de 85 unités industrielles prévues, c’est l’objet de ce projet d’aménagement de la zone industrielle de Fandjé, a déclaré le Chef de cabinet du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, Morlaye Soumah.
« Il va permettre de créer environ 5 750 emplois directs avec des effets multiplicateurs et améliorer la compétitivité industrielle, de rivaliser les exportations industrielles qui permettront d’augmenter les recettes fiscales et la valeur ajoutée du secteur manufacturier dans le pays, de générer les débouchés pour la production agricole en permettant aux producteurs de commercialiser leurs récoltes aux unités industrielles installées dans la zone », a-t-il conclu.