Pour lutter contre l’exploitation anarchique de l’or, qui occasionne la destruction de l’environnement en Guinée, notamment à Siguiri, les autorités judiciaires, administratives et communales ont présenté ce lundi 30 janvier plusieurs dizaines de machines au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme qui est en mission de travail dans les régions de la Guinée profonde.
Sur les lieux, les machines saisies sont composées des camions-bennes, des remorques, des 4×4, des chargeurs, des bulldozers, des laveries, des porte-chars, des compresseurs, des motos pompes, un tapis de concasseur, des raccords aspirateurs, des groupes électrogènes petit mode et grand mode, renseigne le Procureur Général près la Cour d’Appel de Kankan. Ceux qu’il faut noter parmi les machines ils y a plusieurs machines qui ont été sabotées par les propriétaires en complicité avec les féticheurs trouvés sur le site de l’exploitation, dans le district de Tinkoba à quelques kilomètres de la commune urbaine de Siguiri.
Après un tour sur les sites qui laissent le visage d’un champ de ruine, le Garde de Sceaux est revenu sur ce qui est fait à date pour limiter cette destruction abusive de l’environnement à Siguiri en violation de toute réglementation. « Les Droits de l’Homme sont composés de droits civils et politiques tels que la liberté d’expression, le droit de manifester et autres… Mais de l’autre côté, il y a ce qu’on appelle le droit au développement et le droit au développement tient compte de ce qu’on appelle le droit de tout peuple de profiter de ses ressources et de son environnement. Mais très malheureusement, les individus hors-la-loi ont décidé de saper l’autorité de l’Etat en violation de toute la réglementation environnementale et minière pour venir envahir, agresser l’environnement au détriment de la génération présente et future. Nous avons donné injonctions au Procureur Général de la Cour d’Appel de Kankan et de Conakry, n’oubliez pas que ce n’est pas seulement de ce côté qu’il y a de l’exploitation anarchique, quand vous prenez du côté de Dubréka, vous avez l’exploitation anarchique des carrières et autres. Donc, du côté de Kankan, la justice est en train de faire son travail. Il y a derrière ces activités, beaucoup d’argent, ce qui fait souvent que le travail que les enquêteurs font sur le terrain en harmonie avec la représentation militaire au niveau de Siguiri, nous tenons encore a rassuré la population de Siguiri que la volonté du gouvernement n’est ni plus, ni moins que la protection de cet environnement-là », rassure le Garde des Sceaux.
Poursuivant, l’ex Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry a fait savoir que le but de cette mission est loin du terrain politique. « Nous ne sommes pas des politiques. On est là pour rectifier ce qui n’allait pas (…) J’ai demandé à ce que le processus continue et que ça soit encadré par les règles de loi, pour qu’il n’y ait pas d’abus, qu’il n’y ait pas un traitement de deux poids, deux mesures. Si les machines ont été saisies et mises sous main de justice, il n’y a pas de raison que d’autres machines ne puissent pas subir la même chose. Il y a les propriétaires de ces machines qui sont en fuite, d’autres ont saboté des machines pour ne pas qu’elles soient mises sous main de justice », dit-il
À en croire Alphonse Charles Wright, « ça prouve que ce sont des cartels, des criminels, des gens hors-la-loi, ils ont des armes, ils ont des cartels qui ont la capacité de financer les bandits, ont la capacité de financer les féticheurs aujourd’hui, ils ont la capacité de manipuler la notabilité et ont même la capacité de rentrer à la présidence et manipuler l’opinion, mais ça ne marchera pas. J’ai dit aux cadres que la main de la justice ne tremblera jamais. Ces menaces ne veulent rien dire, nous avons pris la Guinée nous tous, nous l’avons choisie, personne n’a décidé d’être Guinéen, c’est Dieu qui a voulu qu’on soit Guinéen. On ne peut pas dire que sur toute l’étendue du territoire que c’est Siguiri seulement qui mérite ça, ce n’est pas seulement, mais les autres, c’est fait dans les règles de l’art. l’environnement est protégé, on sait l’impact de l’exploitation sur l’environnement, mais ici à Siguiri, celui qui a les moyens, il peut venir sans aucune réglementation (…) l’exploitation, qu’elle soit artisanale ou industrielle, obéit à une réglementation. Les gens ne peuvent pas être dans les mines sans qu’ils aient même des mesures de protection mais c’est parce que c’est un laisser-aller, c’est tout »
Pour finir, le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Siguiri renseigne qu’à date plus de 80 machines sont saisies par sa juridiction.
Mamadou Yaya Barry depuis Siguiri