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17 coups de couteau dans le Gard : un crime gratuit pour "assouvir mon fantasme", explique l'accusé jugé en appel

Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en janvier dernier à Nîmes, Mathieu Danel, qui revendiquait avoir commis un crime gratuit, conteste désormais la préméditation. 

Il balaie la petite salle de la cour d'assises de Mende de ses yeux clairs, et semble avoir un impalpable sourire aux lèvres. "Pourquoi avez-vous fait appel, M. Danel ?" demande la présidente. "À cause de la peine ?" 

Prononcée en janvier dernier par la cour d'assises du Gard, la peine infligée à Mathieu Danel, 27 ans, est l'une des plus lourdes prévues par le Code pénal. Réclusion criminelle à perpétuité, 22 ans de sûreté. À l'échelle, ont estimé les jurés, de l'acte incroyable commis par cet étudiant drômois, le 19 juin 2019 à Villevieille, près de Sommières.

Une déposition qui a marqué les gendarmes

Ce grand barbu costaud y a lardé de 17 coups de couteau Claire Régnier, 39 ans, qu'il avait prise en stop, sans raison apparente. "Cela n'a rien de personnel, cela aurait pu être quelqu'un d'autre" lui lance-t-il alors qu'elle hurle : "Je ne veux pas mourir". Mathieu Danel s'est constitué prisonnier deux jours plus tard, et sa déposition a marqué les gendarmes de Vauvert.

"Il nous a déclaré que depuis un an il avait envie de tuer quelqu'un pour voir la sensation que cela pouvait procurer. Il avait acheté à Décathlon une dague avec une lame de 21 centimètres, il avait l'intention de s'en servir au cas où il aurait l'occasion de tuer quelqu'un. S'il avait aimé tuer un être humain, il ne se serait pas rendu et aurait continué à tuer."

Autres phrases qui ont marqué les enquêteurs : "Si je ne l'avais pas fait, je n'aurai jamais su. Pour faire un parallèle sexuel, il faut essayer certaines choses pour savoir si ça donne du plaisir ou pas."

 Je l'avais laissée dans ma voiture au cas où l'occasion d'assouvir mon fantasme se présenterait.

Le gendarme a été marqué par la froideur de cet homme qui en garde à vue "a mangé tous ses repas avec grand appétit" et "n'a jamais parlé de la victime", expliquant même vouloir "abréger ses souffrances" en "enfonçant la lame jusqu'à la garde" dans la jugulaire de Claire.

 "Dans sa déposition il n'y a pas de sons, de cris, d'os qui craquent" s'indigne Me Anthony Chabert, partie civile pour la famille de Claire, qui n'a pas voulu se retrouver une nouvelle fois face à "quelqu'un de complètement déconnecté".

"Pourquoi avoir acheté cette arme ?" demande la présidente, qui fait montrer aux jurés cette dague aux dimensions impressionnantes. "Pour compléter ma collection, j'aimais bien son apparence. Je l'avais laissée dans ma voiture au cas où l'occasion d'assouvir mon fantasme se présenterait." Mais malgré ces éléments qui semblent limpides, Mathieu Danel affirme qu'il a fait appel pour une raison de fond. "Je n'ai pas prémédité cet acte. Il n'y a pas eu de préméditation."