INFOGRAPHIES - Avec 1,12 million de participants, la journée de mobilisation du 19 janvier était proche du record de 2010. Les syndicats espèrent enfoncer le clou, ce mardi 31 janvier.
Une mobilisation «puissante» : au soir du 19 janvier, les syndicats ne cachaient pas leur satisfaction, voire leur étonnement, face aux cortèges très fournis dans les rues de nombreuses villes françaises. 2700 personnes à Montluçon, 1000 à Moulins, 11.000 au Havre, 18.000 à Grenoble, 9800 à Metz, 12.000 à Nancy, 23.000 à Lyon, 80.000 à Paris... Les opposants ont été nombreux à battre le pavé, dans l'espoir de faire reculer l'exécutif.
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La journée a-t-elle pour autant été marquée par une participation «historique», selon les mots de la CGT ? Toute comparaison est périlleuse, les méthodes de comptage ayant évolué au fil des décennies. Il faut aussi identifier clairement l'auteur de l'estimation, qu'il s'agisse des pouvoirs publics ou des syndicats, le bilan final pouvant varier d'un facteur de un à cinq, voire plus, entre les deux acteurs. Certaines mobilisations ne bénéficient pas non plus d'un comptage officiel, comme celles des «gilets jaunes», en 2018-2019.
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Une chose est sûre : les réformes des retraites sont promptes à susciter l'ire des Français, qui sont nombreux à descendre dans la rue contre les projets des gouvernements successifs. Ces dernières décennies, les grandes mobilisations sociales ont concerné avant tout ce dossier explosif : ce fut ainsi le cas en 1995, en 2003, en 2010 et en 2019. Avec 1,12 million de participants, la journée du 19 janvier 2023 frôle effectivement un record, détenu par le 12 octobre 2010, avec plus de 1,23 million de participants contre la loi Woerth sur les retraites - trois millions, selon la CGT.
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Un bras-de-fer tendu enclenché
Autre constat, l'opposition au projet de réforme de 2023 démarre sur les chapeaux de roues, avec une mobilisation supérieure, lors de la première journée, aux équivalents des précédentes réformes des retraites. Le nombre de manifestants était même 12% plus important qu'en 1995, et 39% plus élevé qu'en décembre 2019. À titre de comparaison, à l'époque, «seuls» 806.000 opposants avaient battu le pavé, dont 65.000 dans la capitale, contre, respectivement, 1,12 million et 80.000 en janvier 2023.
Du côté des syndicats, on promet que la mobilisation, en ce 31 janvier, sera au moins équivalente, sinon supérieure à celle du 19 janvier. Les retours du terrain et la multiplication des points d'action laissent présager des manifestations puissantes, juge ainsi le patron d'une centrale. Un constat partagé par Solidaires, qui a recensé «268 manifestations et rassemblements», soit «18 de plus» que lors de la première journée.
La grande inconnue reste la pérennité du mouvement social. Tout l'objectif des opposants est ainsi de maintenir une pression maximale sur l'exécutif, et d'éviter de voir la mobilisation faiblir. C'est ainsi ce qui s'était vu en 2019 : entre la première et la deuxième journée nationale, très rapprochées, les cortèges avaient fondu de 450.000 personnes, selon les chiffres des autorités. Si les manifestations s'étaient reprises à l'occasion de la troisième journée, les syndicats n'avaient ensuite jamais réussi à rattraper les niveaux vus en 2010.
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Cette fois-ci, les syndicats, qui ont laissé plus de temps entre les journées de grèves pour labourer le terrain, espèrent bien réussir leur pari. Et pourraient même accélérer le rythme des prochaines manifestations, si l'exécutif ne recule pas. «Son calendrier nous contraint, avec l'arrivée du projet au Parlement», souffle un patron d'organisation, qui espère bien voir les mobilisations croître et se multiplier avant que la discussion à l'Assemblée ne soit trop avancée.
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