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A Arcueil, les vampires en colloque

Depuis 20 ans, il mène la cartographie du monde vampirique sur son site web vampirisme.com. Mais en ce début 2023, son actualité est à chercher du côté des librairies : Adrien Party signe "Vampirologie", une somme de près de 800 pages consacrée aux suceurs de sang (éditions Actu SF). Une sortie marquée par l'organisation de la "Journée du vampire", le 4 février prochain à Arcueil (94). Outre Adrien Party, de nombreux spécialistes de Dracula et ses héritiers prendrons la parole au cours de thématiques égrainées au long de la journée : les vampires dans l'oeuvre de Stephen King ou celle d'Anne Rice, les vampires de la télé (Buffy...) ou dans les mangas. Sans doute que ce colloque permettra aussi de montrer que la créature de la nuit a souvent eu dans l'histoire un rôle de "paratonnerre", cristallisant les crises de son temps.

Les "sépultures de vampires"

Sciences et Avenir : Le vampire est un personnage de fiction. Pourtant, le thème surgit parfois dans des travaux d'archéologues ! 

Adrien Party : Oui, on entend régulièrement parler de "sépultures de vampires" à propos de squelettes découverts à l'occasion de fouilles. L'une des trouvailles les plus célèbre a été faite à Venise. Il s'agissait d'un corps découvert dans une fosse commune du 16e siècle, avec une brique enfoncée dans la mâchoire. Cette annonce, faite pendant un colloque de médecine légale en 2009, avait connu un fort retentissement médiatique. Il a eu depuis d'autres occurrences, comme ce squelette de femme déterré dans un cimetière du 17e siècle, en Pologne. Il était entravé par une faucille au niveau du cou, et un cadenas était fixé à son pied.

Vampirologie Crédit : Actu SF
"Vampirologie", par Adrien Party, édité chez Actu SF. 734 pages, 22,90 euros.

Les vampires de Osamu Tezuka

Brique, faucille, cadenas... Ces objets pouvait avoir pour fonction d'empêcher la personne décédée de revenir dans le monde des vivants pour leur nuire.

Oui, et cela illustre ce que pouvaient être les "vampires" avant l'avènement du thème dans la littérature. Ces découvertes posent la question du bouc émissaire, autrement dit la difficulté de l'humain à faire face à des phénomènes qu'il ne peut pas expliquer. Très particulièrement durant des périodes d'épidémie. Les corps de "vampires" pourrait être ceux de personnes mortes de maladie, par exemple le choléra, pendant des catastrophes sanitaires que la société des siècles passés ne pouvait pas comprendre. Empêcher les "vampires" de se relever de la tombe était une façon de conjurer le sort.

Après la publication de "Dracula", tout change. Même s'il ne faut pas réduire l'image du vampire au livre de Bram Stoker, publié en 1897.

Effectivement, et l'exemple du manga est intéressant à cet égard. Car le livre "Dracula" a été traduit tardivement au Japon, vers 1950. Aussi les représentations du vampire, par exemple dans l'oeuvre d'Osamu Tezuka, le créateur de "Astro Boy" et auteur de "Vampires", sont plutôt influencées par les représentations cinématographiques du monstre, particulièrement celles d'Universal (le "Dracula" de Tod Browning avec Bela Lugosi dans le rôle titre date de 1931). Nous en parlerons justement à la première "Journée du vampire", du 4 février prochain.