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A Boise comme dans tous les Etats-Unis, la bulle immobilière menace d’éclater

Outre-Atlantique, la remontée des taux d’intérêt commence à faire sentir ses effets sur le marché. Le nombre de transactions baisse, les stocks de biens augmentent et les prix refluent. Conséquence : le spectre du krach de 2008 ressurgit.

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Une salle de billard, une terrasse avec barbecue, une piscine et un local pour nettoyer les vélos et les chiens : Luke Evans mène fièrement la visite des parties communes de l’immeuble de trente appartements tout juste livrés par son entreprise familiale. Du balcon, il fait observer les montagnes et, surtout, le terrain vague, où fleuriront bientôt commerces et restaurant. Au fond, l’école est déjà en construction, tandis que la rivière boisée est longée par une piste cyclable.

Boise, capitale de l’Idaho, est en plein essor, et cette vallée, qui servait naguère de ranch, se transforme en zone résidentielle. La cité de 235 000 habitants fait partie de ces petites villes sympathiques, abordables et où il fait bon vivre, qui apparaissaient toujours en tête des classements, mais où l’on n’emménageait pas vraiment.

Puis est venue la crise liée au Covid-19, qui a créé un déclic : parfois surnommée « Zoomville » (en référence à l’application de visioconférence Zoom, très utilisée pour le télétravail), Boise a accueilli les migrants venus de la côte Pacifique : Seattle, Portland et la baie de San Francisco, où les règles du confinement étaient jugées insupportables.

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Cela a fait monter la fièvre immobilière, avec une explosion de la demande, comme dans toutes ces petites villes d’Amérique inconnues des Européens, qui ont vu affluer les urbains des côtes, en Floride, au Texas, en Arizona ou en Caroline du Nord. Dans le comté d’Ada, qui englobe Boise, le prix d’une maison a bondi de près de 60 %, passant de 375 000 dollars (environ 383 000 euros) en avril 2020 à 590 000 dollars en juillet 2022.

Sur l’ensemble des Etats-Unis, l’envolée a été de 45 %. Luke Evans fait visiter l’un des appartements tout équipés : 549 000 dollars pour 93 mètres carrés. Un logement de belle facture, mais à plus de 6 000 euros le mètre carré dans une petite ville aux portes du désert, au pied des Rocheuses.

La tempête menace

Las ! La fête est terminée. La moitié des appartements de Luke Evans, mis en vente depuis juin, ne sont pas encore partis. Cet été, les transactions dans le comté d’Ada affichaient un recul de plus de 20 %, comme dans tout le pays. Fini le temps où une maison partait en trois heures, avec des surenchères de 100 000 dollars.

L’entreprise familiale a mis le pied sur le frein : en 2022, au lieu de livrer une maison par semaine comme elle le faisait avant la pandémie, elle n’en livrera que deux par mois. « En 2023, on prévoit de continuer sur ce rythme », confie M. Evans.

Dans la ville, les panneaux à vendre sont encore peu nombreux, mais la tempête menace. « Le stock a progressé de 150 % en un an, on approche les trois mois », explique l’agente immobilière Sheila Smith. « Les prix sont retombés sous les 500 000 dollars », assure-t-elle. Sur l’ensemble des Etats-Unis, depuis juin, le reflux se confirme : la valeur médiane d’une maison a perdu 6 % en deux mois, passant de 414 000 dollars à 390 000 dollars, selon la National Association of Realtors (l’association des agences immobilières).

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