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A Bordeaux, la souffrance des « petits » du monde viticole : « on est arrivés à une situation catastrophique »

La capitale girondine a été le théâtre, mardi 6 décembre, d’une manifestation de viticulteurs frappés par une crise majeure de surproduction.

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« C’est notre maison ici ! Alors, on fait quoi ? On va crever ? » Mardi 6 décembre, le premier arrêt de la manifestation des viticulteurs girondins, à l’appel du collectif Viti33 se tient devant le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), dans la capitale girondine. Un mannequin a été suspendu à un arbre devant l’entrée, symbolisant les suicides des cultivateurs. Des pieds de vignes sont déposés symboliquement devant l’entrée, avant d’entamer une minute de silence pour ces vies perdues.

« Tous les jours, il y a un suicide dans l’agriculture », rappelle Didier Cousiney, le président du collectif, qui appelle à obtenir, au plus vite, « un plan d’arrachage primé, volontaire et définitif » pour soutenir la filière. Car, pour le viticulteur installé au Pian-sur-Garonne (Gironde), le secteur est aujourd’hui au pied du mur, et une opération sauvetage est désormais vitale.

« La taxe Trump qui a touché nos exportations vers les Etats-Unis et la Chine, le Covid et la fermeture des bars et restaurants, le dérèglement climatique avec la grêle, le gel et le stress hydrique, l’inflation qui fait que les Français regardent leurs budgets de plus près, la crise énergétique… » : dans le cortège, la sénatrice girondine Nathalie Delattre (Parti radical) énumère l’ensemble des problématiques auxquels doit faire face la filière viticole girondine depuis plus de deux ans. A cela s’ajoute le manque de repreneurs pour les exploitations, et des viticulteurs de plus en plus vieillissants – plus de la moitié a dépassé les 55 ans, et un gros tiers les 60 ans.

« Je n’ai plus de solutions »

Tous ces maux ont engendré une surproduction importante des vins de Bordeaux : aujourd’hui, 1 million d’hectolitres ne trouvent pas preneur. « Cette crise de la surproduction, on l’a depuis 10-15 ans déjà, et peut-être que la profession n’a pas eu le courage de l’affronter », estime Mme Delattre, également viticultrice à Langoiran (Gironde). Pour soutenir la filière viticole, les élus de tous bords se sont mobilisés en nombre, mardi. Selon la sénatrice, « l’arrachage n’est toutefois pas la solution magique. Il faut accompagner la restructuration, et trouver des solutions propriété par propriété ».

Les viticulteurs girondins n’étaient pas descendus dans la rue depuis 2004. A l’époque, 8 000 personnes avaient manifesté à Bordeaux et dans plusieurs villes de France. Frédéric Salagnac s’en rappelle. Les problématiques de surproduction étaient déjà au cœur des revendications. « A ce moment-là, le prix du tonneau chutait, mais, là, on est arrivés à une situation catastrophique », explique le viticulteur de 64 ans, qui exploite 75 hectares à Sauveterre-de-Guyenne (Gironde). « Aujourd’hui, on nous offre 700 euros du tonneau, alors qu’il faut compter environ 1 200 euros pour le produire », déplore le viticulteur.

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