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A chacun sa part pour économiser l’énergie cet hiver, et au-delà

A chacun sa part pour économiser l’énergie cet hiver, et au-delà
«La baisse de la consommation d’énergie doit s’inscrire dans le temps long. Ce n’est pas un effet de mode, le temps d’un hiver. C’est une nouvelle manière de penser et d’agir», a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne.

Photo AFP

publié le 6 octobre 2022 à 21h33, modifié à21h33.

Le gouvernement a présenté jeudi son plan de sobriété, basé sur le volontariat, pour passer l’hiver sans coupure. Mais aussi pour arriver aux plus vastes économies exigées par l’urgence climatique.

“Il y a urgence à agir, le combat ne s’arrêtera pas à l’hiver 2022-2023 », a déclaré jeudi la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher dans un pavillon du Parc des Expos avec vue sur Paris et la Tour Eiffel, dans une grand-messe avec ministres, patrons et autres responsables. La ministre a sonné la « mobilisation générale » pour atteindre dans deux ans « 10 % de réduction de consommation énergétique », par rapport à 2019, une « première marche » pour atteindre la trajectoire de 40 % préconisée pour 2050 par les experts du climat.

Des services publics aux entreprises, en passant par le sport, le logement et les transports, cela doit dans l’immédiat permettre d’affronter un hiver énergétique sous vigilance renforcée, puisque EDF produit moins d’électricité qu’auparavant en raison de réacteurs nucléaires à l’arrêt, et que le gaz russe n’arrive plus ou presque en Europe.

Les mesures principales incluent l’appel à moins chauffer et moins éclairer, l’encouragement au télétravail dans les administrations, ou encore l’incitation financière au covoiturage.

Une sobriété «choisie» loin de l'«écologie punitive»

Une sobriété qui sera « choisie », loin de l'« écologie punitive », car ce plan est le fruit d’un « travail de concert » avec l’ensemble du monde économique, a insisté Agnès Pannier-Runacher.

« Si la nation toute entière arrive à tenir cet objectif, qui est purement volontariste - il ne faut pas de décret de loi, de choses compliquées -, si on se mobilise tous pour le tenir, dans les pires scénarios on passe l’hiver », a assuré Emmanuel Macron en défendant le plan devant des entrepreneurs.

Un demi-siècle après le premier choc pétrolier et sa fameuse « chasse au gaspi », les Français, ménages comme entreprises, vont ainsi devoir réapprendre à réduire leur consommation électrique aux heures de pointe, matin et soir, et à brûler moins de gaz tout au long de l’hiver, pour économiser les réserves.

Pas de police

En tête des préconisations figure le fameux maintien de la température intérieure à 19°C, dans le code de l’énergie depuis 1978, mais « il n’y a pas d’obligation dans le sens où il n’y aura pas de police des températures », selon Agnès Pannier-Runacher. Est aussi demandé le décalage de 15 jours du début et de la fin de la période de chauffe.

Du côté de l’Etat, qui consomme autant d’énergie que Paris et se veut « exemplaire », on cible aussi le bâti (deux tiers de sa consommation, 194 millions de m2), les véhicules et les achats responsables.

« Les changements, nous ne reviendrons pas dessus », a promis le ministre de la Fonction publique Stanislas Guérini, en annonçant 150 millions d’euros supplémentaires pour les équipements énergétiques, la formation de 25.000 cadres aux enjeux de la transition, et une revalorisation de 15 % de l’indemnisation télétravail (à 2,88 euros par jour).

Pour autant, le télétravail n’a d’intérêt sur le chauffage que s’il permet de fermer des bâtiments pendant plusieurs jours de suite. Quant aux entreprises privées, leurs représentants ont exprimé jeudi leurs réserves sur le sujet. Les partenaires « n’ont pas souhaité avancer sur la généralisation du télétravail », a dit le président délégué du Medef, Patrick Martin, relevant des doutes sur le bilan énergétique d’une telle mesure, et évoquant plutôt la climatisation ou des « ambassadeurs de la sobriété » en entreprise.

Pour les collectivités, le gouvernement a annoncé une enveloppe de 220 millions d’euros pour les aider à agir sur l’éclairage public et les piscines, notamment. « Avec 10 millions de candélabres, dont 10 à 20 % équipées en LED, et qui représentent 40 % de la facture électrique des collectivités, on voit bien les enjeux », a illustré le ministre de la Cohésion des territoires Christophe Béchu.