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À Chalais, Frédéric Berton, l’imprimeur militant

À Chalais, Frédéric Berton, l’imprimeur militant
Dans l’atelier, des machines des années 1970 cohabitent avec des presses numériques.

Photo C. G.

Par Céline GUIRAL - c.guiral@charentelibre.fr, publié le 5 octobre 2022 à 10h25.

Le jeune patron a repris l’imprimerie du bourg, il y a douze ans. L’investissement récent dans une presse numérique élargit le spectre de son offre.

Posté au milieu de son magasin, Frédéric Berton présente fièrement la « toute nouvelle presse numérique » qu’il vient d’acquérir aux côtés d’un traceur. Un « modeste investissement de près de 70.000 euros au total », ironise le trentenaire qui a bénéficié de subventions à la fois de la Région et de la Chambre de métiers à hauteur de 30 % pour

Posté au milieu de son magasin, Frédéric Berton présente fièrement la « toute nouvelle presse numérique » qu’il vient d’acquérir aux côtés d’un traceur. Un « modeste investissement de près de 70.000 euros au total », ironise le trentenaire qui a bénéficié de subventions à la fois de la Région et de la Chambre de métiers à hauteur de 30 % pour « faire avancer son activité ». Une modernisation de son outil de production qui lui permet aujourd’hui de proposer des travaux dont il est seul capable dans le Sud-Charente. « Nous pouvons désormais faire de l’ennoblissement en imprimant des teintes or, argent, ou même du vernis », distille l’artisan, qui est « tombé très jeune dans le chaudron ».

Son magasin, installé en plein cœur du bourg, face à la mairie, il l’a repris « il y a douze ans » des mains de Didier Duval. Avant cela, c’est auprès de Francis Jama, le fondateur de l’imprimerie, qu’il a fait ses gammes en tant qu’apprenti, au début des années 1990. « Quand j’étais adolescent, je venais souvent à l’imprimerie, donner un coup de main. Et je repartais toujours avec une pièce », rembobine-t-il, le regard brillant. Formé en bac pro à la Cité des formations professionnelles (Cifop) de L’Isle-d’Espagnac, section industries graphiques, le jeune patron s’applique aujourd’hui à faire tourner sa petite entreprise aux côtés de son employé, Julien.

« Et on ne s’ennuie pas », relate celui qui raconte, souvent, garder la boutique ouverte jusqu’à ce que les commandes soient bouclées, parfois jusqu’à 22h30. « Récemment d’ailleurs, un artisan s’est arrêté très tard dans la soirée. Il a vu de la lumière, il est entré », raconte en riant l’imprimeur. « Il avait besoin d’adhésif, j’ai pris tous les renseignements et le lendemain à la première heure, il avait un devis. »

Frédéric Berton.
Frédéric Berton.

Photo C. G.

Implication dans le tissu associatif

Je consomme à 95 % dans le village et dans ses alentours.

Travaux d’impression (offset, typo, numérique), thermogravure, dorure à chaud, réalisation de cartes de visite, tickets, brochures et autres bâches maxi-format…. En quelques années, Frédéric Berton a entrepris une diversification tambour battant de son offre. Parmi ses clients : des particuliers qui viennent faire réaliser de petits travaux, mais également des collectivités et des entreprises du secteur à l’instar d’Amcor pour qui « nous réalisons une commande quasi mensuellement ». « Je me suis présenté à eux lorsque je me suis installé et depuis, notre collaboration n’a jamais cessé », explique cet amoureux de la haute montagne où il part régulièrement se ressourcer.

Et puis, au-delà de sa casquette d’entrepreneur local, Frédéric Berton entretient une très forte implication dans le tissu sportif et associatif local. Des liens « qui contribuent d’ailleurs, parfois, à nourrir les affaires ». L’artisan revendique également une vision quasi militante de l’économie locale en mode circuit court. « Je consomme à 95 % dans le village et dans ses alentours », poursuit ce fils d’artisans qui accueille chaque mercredi dans son imprimerie des jeunes en situation de handicap. « Et j’adore ça », explique ce père de deux enfants. « Ils viennent, ils entrent, ils découpent des cartes de visite ». Les écoles viennent également régulièrement taper au carreau pour « récupérer des chutes de papier ». « Bien sûr, je ne dis jamais non, mais si en plus ils pensent à moi à l’occasion pour des travaux, c’est encore mieux. » Business local is business local.