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A Chasseneuil, Toubois se développe dans le giron de la perle Arbor

A Chasseneuil, Toubois se développe dans le giron de la perle Arbor
Eric Le Mière et Frédéric Eraud, respectivement président et directeur commercial du groupe Arbor, dans les ateliers de Toubois à Chasseneuil-sur-Bonnieure.

Photo Renaud Joubert

Par Céline GUIRAL - c.guiral@charentelibre.fr, publié le 28 novembre 2022 à 17h05.

Entreprise familiale rachetée il y a 10 ans, Toubois, spécialiste du contreplaqué, poursuit son développement sous la houlette du groupe Arbor. Ce dernier vient d’acquérir une sixième PME.

La PME familiale, qui avait connu quelques années difficiles, est désormais le maillon fort du groupe Arbor, holding basée à Nantes et qui vient d’absorber une sixième entreprise (lire ci-contre). Une nouvelle opération de croissance externe pour le groupe et qui s’intègre dans une stratégie, précise le président Eric Le Mière : celle de « maîtriser toute la chaîne de valeur »,du sourcing matière au cœur des forêts, jusqu’au vernissage des ponts de bateaux. Le bois étant le fil rouge de cette multitude d’activités...

La PME familiale, qui avait connu quelques années difficiles, est désormais le maillon fort du groupe Arbor, holding basée à Nantes et qui vient d’absorber une sixième entreprise (lire ci-contre). Une nouvelle opération de croissance externe pour le groupe et qui s’intègre dans une stratégie, précise le président Eric Le Mière : celle de « maîtriser toute la chaîne de valeur », du sourcing matière au cœur des forêts, jusqu’au vernissage des ponts de bateaux. Le bois étant le fil rouge de cette multitude d’activités.

Avec près de 500 salariés et 75 millions d’euros de CA consolidé à juin 2022, Arbor s’est taillé une jolie assise dans le monde du nautisme, avec de prestigieux clients aux noms de Beneteau, Dufour Yachts, Fountaine Pajot ou encore Jeanneau qui surfent sur un marché au top de la vague.

Toubois produit des panneaux décoratifs pour l’intérieur des bateaux, des panneaux techniques pour les planchers de train, les cloisons des TGV, métros et tramways ou encore des réalisations des intérieurs d’hôtels.
Toubois produit des panneaux décoratifs pour l’intérieur des bateaux, des panneaux techniques pour les planchers de train, les cloisons des TGV, métros et tramways ou encore des réalisations des intérieurs d’hôtels.

Photo Renaud Joubert

Toubois, l’entreprise de Chasseneuil jadis fondée par la famille Saulnier, s’affiche aujourd’hui comme le maillon fort du groupe avec quelque 30 M de CA consolidé annuel. Quand il y pose pour la première fois le pied, en 2005, et après quatre années passées au Gabon « chez un actuel concurrent », Eric Le Mière découvre une société quelque peu moribonde, qui a souffert de crises successives. Dix millions d’euros de CA à l’époque. C’est le triple aujourd’hui, avec 122 salariés.

Qu’est-ce que produit Toubois ? « Des panneaux décoratifs pour l’intérieur des bateaux, des panneaux techniques pour les planchers de train, les cloisons des TGV, métros et tramways ou encore des réalisations des intérieurs d’hôtels », égrène Eric Le Mière en parcourant d’un pas pressé ces vastes bâtiments industriels. Les essences d’okoumé, de doucier, de peuplier, de noyer ou encore d’épicéa cohabitent au milieu des lignes de production, des découpeuses, équarrisseuse, brosseuse ou encore d’une machine à commande numérique « que nous avons nous-même conçue pour répondre à nos besoins », commente Frédéric Eraud, directeur commercial du groupe. De nouveaux investissements se sont également faits sur des équipements facilitant le retournage et le convoyage des panneaux au sein de l’atelier, afin d’améliorer le confort de travail ainsi que le flux, parallèlement à la hausse des volumes.

Développement à l’export

Les vastes ateliers « s’organisent quelque peu en deux espaces distincts », explique Eric Le Mière. D’un côté, la conception de panneaux bois et de l’autre, le travail « décoratif ». « Tout cela se rejoint pour en arriver au produit fini ». Aujourd’hui, « nous sommes reconnus et travaillons avec la majorité des acteurs tricolores des chantiers navals », déroule Eric Le Mière qui ajoute « que la prospection à l’export (30 % du CA de Toubois aujourd’hui) fait partie des ambitions de développement ».

Parmi les clients plus discrets, « il arrive que des décorateurs et des agenceurs viennent chercher eux-mêmes leurs essences parce qu’ils veulent telle teinte de bois ». Parmi ces demandes spécifiques, « il nous est également arrivé de fournir Hermès pour de la marqueterie », précise Frederic Eraud.

Se développer de façon harmonieuse.

Pour Eric Le Mière, qui a racheté l’entreprise « par étapes », la démarche se fait également dans le sens de la transition énergétique. Dans l’usine, ne parlez pas de déchets bois, mais bien de « produits connexes ». Ici rien ne se crée, tout se transforme. Une chaudière biomasse vient d’ailleurs d’être installée. Le service R & D de Toubois collabore également avec les équipes de Michelin, à Clermont-Ferrand, pour la mise au point d’une colle bio sourcée.

Avec ces rachats successifs, et cette architecture verticale qui se dessine dans le groupe, « nous avons ce souci de nous développer de façon harmonieuse, en nous engageant dans un chemin qui fait sens pour nous », explique Frédéric Le Mière. Pour qui, depuis une trentaine d’années, le marché du contreplaqué français a souffert d’une exportation massive de produits à bas coût qui l’a « totalement déstabilisé ». Dans ce contexte, Toubois, pépite tricolore, montre de quel bois elle se chauffe.

Un groupe aux assises solides

Les six entreprises du groupe Arbor se complètent dans cette chaîne de savoir-faire. Une façon pour Eric Le Mière de « garantir la fiabilité des approvisionnements à nos clients ». Mais également « de ne plus dépendre de prestataires, ce qui était aussi une demande que nous avions régulièrement ». Au Gabon, la CPL pour « Compagnie des placages de Lowé » produit des placages en Okoumé, un bois local issu d’une forêt éco-gérée. Leroy, à Epernay, est son pendant tricolore pour le peuplier et l’épicéa. L’entreprise Allin, dans les Deux-Sèvres, fabrique des contreplaqués à partir de ces deux essences. Alors que Toubois fait sortir de ces lignes des panneaux techniques et décoratifs, MultiDeck est spécialisé dans l’aménagement extérieur « en milieu marin ». La dernière PME rachetée, en juin, Aplilaq (44) est spécialisée dans l’application de laques, vernis, teintes sur bois et dérivés.