France
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A Kolmi-Hopen, les masques made in France ne font plus recette

L’entreprise installée dans le Maine-et-Loire avait été célébrée par le président de la République en mars 2020. Après deux années à produire sans relâche, la voilà confrontée à une chute de la commande publique.

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« Il faut produire davantage sur notre sol. Le caractère stratégique de cette production impose d’avoir une souveraineté européenne et de réduire notre dépendance. Heureusement, nous avons gardé l’expertise et je félicite l’entreprise Kolmi qui a su maintenir cette compétence en France contre vents et marées. » Cette tirade d’Emmanuel Macron, personne ne l’a oubliée à Saint-Barthélemy-d’Anjou. Le 31 mars 2020, alors que la France connaissait son premier confinement dû à la pandémie de coronavirus, le président de la République s’était rendu dans cette entreprise du Maine-et-Loire, filiale du groupe canadien Medicom, l’une des dernières à fabriquer des masques sanitaires dans l’Hexagone. Pendant trois mois, du 11 mars au 31 mai, l’Etat français avait réquisitionné toute la production et positionné des chasseurs alpins aux abords pour garantir la sécurité de ce site devenu hautement stratégique.

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Face à cette demande fulgurante, Kolmi-Hopen n’avait pas lésiné, doublant le parc de machines et triplant les effectifs (de 107 à 320 salariés), la production passant d’un fonctionnement journalier au non-stop, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. En juillet 2020, un deuxième site de production avait même été ouvert à quelques kilomètres de là pour délester l’usine mère de la production de charlottes, surchaussures et autres combinaisons. De 350 000 masques produits quotidiennement avant la crise, l’entreprise était vaillamment passée à plus de 3,5 millions de pièces chaque jour. Un bond en avant considérable, alors que depuis trois ans, les résultats en berne laissaient craindre le pire pour la survie même de la société. Pour faire face à ce surcroît d’activité inattendu, Kolmi-Hopen a investi 12 millions d’euros, tablant sur un triplement du chiffre d’affaires (30 millions en 2019).

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Deux ans plus tard pourtant, le soufflé est retombé plus vite que prévu. La production est revenue à son niveau d’avant-crise et l’inquiétude gagne à nouveau les salariés. La direction a décidé de fermer la seconde unité de production et se résout à stocker les machines de masques dans des caisses en bois. « Nous sommes rattrapés par la réalité économique. Le marché est saturé et le Covid a reculé », reconnaît Gérald Heuliez, le directeur général du groupe Kolmi-Hopen et président de Medicom Europe. La commande publique, qui devait garantir une activité pérenne à l’entreprise, n’est pas franchement au rendez-vous. Selon lui, les stocks des établissements hospitaliers sont pleins et certaines institutions, comme l’armée, ont préféré passer commande à des importateurs français de masques… chinois.

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