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A la Maison de la culture du Japon, le précieux bestiaire japonais de l’époque Edo

L’établissement parisien consacre une exposition à la symbiose entre bêtes et humains dans la capitale nippone aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles.

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Deux élégantes en kimono de soie observent, dans une boutique emplie de ballots de riz, une demi-douzaine de souris blanches. L’un des rongeurs a pris ses aises dans les plis du long vêtement de l’une des deux femmes, sans provoquer le moindre signe d’effarement. Au contraire, la présence des bestioles semble très naturelle. Cette scène figure sur une estampe de Yoshu Chikanobu (1838-1912), que l’on peut découvrir dans l’exposition « Un bestiaire japonais. Vivre avec les animaux à Edo-Tokyo (XVIIIᵉ-XIXᵉ siècle) », présentée à la Maison de la culture du Japon, à Paris. Le propos est de rappeler, à travers des gravures, documents et objets du quotidien, d’un point de vue historique et culturel, la manière dont vivaient en harmonie humains et animaux à Edo (aujourd’hui Tokyo).

Un spectaculaire double paravent, copie d’une œuvre anonyme, montre en vue aérienne la ville, siège du shogunat, et ses faubourgs, au début du XVII siècle. Une mégapole peuplée d’environ 1 million d’habitants sur un territoire urbain mais riche en collines, rivières, et ouvert sur la mer, partagé avec une grande variété de bêtes – chiens, chats, lapins, bœufs, cerfs, etc. Et de nombreux rongeurs, dont la présence était tolérée. « On pensait alors que les souris étaient des envoyées du dieu de la prospérité, explique Shuko Koyama, cocommissaire de l’exposition, conservatrice au Tokyo Metropolitan Edo-Tokyo Museum, dont sont issues toutes les pièces présentées. En avoir chez soi était donc de très bon augure. Les commerçants les gardaient, ainsi que les rats, et même les nourrissaient. »

Bonne cohabitation

Dès l’entrée de l’exposition, une citation du naturaliste américain Edward S. Morse (1838-1925), arrivé au Japon en 1877 pour y enseigner, illustre l’étonnement que pouvait susciter chez des étrangers la bonne cohabitation entre les humains et les bêtes : « Au cours de mes nombreuses courses en pousse-pousse, j’ai remarqué avec quel soin les conducteurs évitaient chats, chiens et poules présents sur la route », écrit-il, surpris aussi d’entendre des Japonais s’adresser à leurs animaux en utilisant le suffixe honorifique san, équivalant à « monsieur » ou « madame ». Précieux en raison de toutes les tâches qu’il remplissait, le cheval était une espèce particulièrement protégée : gravé sur un écriteau en bois, un décret signé du shogun Tsunayoshi Tokugawa (1646-1709) punit de peine de mort toute personne qui maltraiterait l’un de ces animaux.

Shuko Koyama, co-commissaire de l’exposition : « On pensait alors que les souris étaient des envoyées du dieu de la prospérité »

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