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A Paris, l’offensive de Gabriel Attal contre Anne Hidalgo préfigure la bataille de 2026

Le ministre des comptes publics, à qui l’on prête l’intention de viser la conquête de la capitale lors des prochaines élections municipales, dénonce la « gestion financière calamiteuse » de la maire socialiste de Paris.

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C’est une comparaison violente, quoique assez ésotérique à première vue, qui devrait poursuivre Gabriel Attal, ministre délégué chargé des comptes publics, un bon moment. Mercredi 23 novembre, sur France Inter, il s’en est pris à la gestion budgétaire de la ville de Paris en dénonçant un « système délirant », celui des « loyers capitalisés », qui a été mis en place au sein de la municipalité « en 2015 », lorsque François Hollande était président de la République. « La réalité, c’est qu’il y a plus d’un milliard d’euros désormais d’endettement en plus pour la Ville de Paris lié à ce système, s’est emporté M. Attal. Honnêtement, ça relève du Ponzi. »

Anne Hidalgo a considéré la charge suffisamment grave pour annoncer qu’elle porterait plainte en diffamation contre le ministre « pour les propos outrageants qu’il a tenus et qui mettent en cause la probité de la ville ». Une plainte qui ne pourra être déposée, au nom de la Ville de Paris, avant une délibération et un vote lors du prochain conseil de Paris, qui aura lieu du 13 au 16 décembre.

Deux définitions sont indispensables pour comprendre la polémique. L’appellation absconse des « loyers capitalisés » permet à la mairie de demander aux bailleurs sociaux gérant des logements qu’elle a préemptés le versement de l’intégralité des loyers, en une seule fois, sur des baux souvent de plusieurs dizaines d’années. Ces fonds sont supposés permettre à la Ville d’investir sur le long terme. Sauf qu’une dérogation exceptionnelle lui a été accordée afin que cette manne, environ un milliard d’euros depuis 2016, lui permette d’équilibrer son budget de fonctionnement. Quant au principe de la « pyramide de Ponzi », c’est un système frauduleux dans lequel les intérêts des investisseurs sont payés avec le capital des nouveaux arrivants, sans que l’argent ne soit jamais réellement placé, enrichissant l’auteur de l’arnaque au passage.

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Tout en précisant qu’il ne comparait pas Anne Hidalgo à Bernard Madoff, arrêté en 2008 pour une vaste escroquerie de ce type, Gabriel Attal, en tant que ministre compétent, affirme avoir mis fin à ce système « car ce n’est pas sain ». Il a légèrement rétropédalé, dimanche 27 novembre, sur BFM-TV : le système Ponzi « n’est pas forcément une arnaque ». Mais il assume viser « une gestion financière calamiteuse avec des pratiques qu’[il] continue de dénoncer ». Le tribunal jugera si la métaphore est diffamatoire.

« Elle matraque les Parisiens »

Cette acmé verbale parachève une passe d’armes qui s’éternise entre le ministre et la maire de Paris, depuis que cette dernière a décidé, le 7 novembre, d’augmenter la taxe foncière de 52 %, en rupture avec sa promesse électorale, en 2020, de ne pas toucher aux impôts locaux. Pour justifier une telle mesure contrainte, elle accable le gouvernement : « Les contribuables payent 720 millions d’euros pour le budget de l’Etat », alors que la dotation globale de fonctionnement reçue en retour « s’élève à 40 000 euros ». En réponse, Gabriel Attal a réitéré, sur BFM-TV, qu’il était en droit de tancer la maire de Paris : « Je suis ministre du budget. Elle matraque les Parisiens pour équilibrer son budget et elle dit que c’est à cause de l’Etat… »

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