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À Quimper, Lorient et Concarneau, des centaines de pêcheurs unis pour la « journée filière morte »

La filière pêche ne relâche pas la pression. Après une première journée de mobilisation, jeudi, à Brest, plusieurs actions symboliques ont été organisées, ce vendredi, en Bretagne. Dès 10 h, un cortège funéraire a circulé entre Pont-l’Abbé et Quimper. Une soixantaine de véhicules ont mené une opération escargot sur la RD785. Direction le tribunal de commerce de Quimper. Là-bas, environ 200 professionnels ont déposé un cercueil en bois portant l‘inscription « Mort pour l’Europe ».

« Pour le Pays bigouden, c’est 2 000 emplois directs »

Armateurs, mareyeurs, chantiers navals, fabricants de filet, directeurs de criée… Étaient présents. Pour beaucoup, du jamais vu depuis les grandes manifestations de 1994. Plusieurs élus bigoudens avaient fait le déplacement après avoir fermé leurs mairies en signe de solidarité. « Notre soutien est total, la pêche est vitale pour le Pays bigouden, c’est 2 000 emplois directs », lâche Cyrille Le Cleac‘h, maire de Plobannalec-Lesconil. Lionel Morveen, patron du Kerflous, hauturier du Guilvinec, n’est pas allé en mer depuis dix jours. « Je souhaite poursuivre le mouvement mais on ne tiendra pas encore très longtemps », explique le marin âgé de 43 ans.

QUIMPER (29) : 200 personnes, patrons pecheurs et elus du pays bigouden essentiellement, ont manifeste ce 31 mars devant le tribunal de commerce de Quimper. Ils ont symboliquement depose un cercueil e
Ce vendredi matin, les pêcheurs ont déposé des bilans symboliques devant le tribunal de Quimper. (Photo Lionel Le Saux/Le Télégramme)

À ses côtés, Sébastien Le Prince, vice-président du comité des pêches du Finistère exposent les revendications : « Nous demandons la suspension du plan cétacés, que l’État s’oppose fermement à l’interdiction de pêche dans les aires marines protégées et une aide à 20 centimes par litre de gazole pour les armements dont le plafond des aides est bloqué ». L’armateur réclame aussi un « rendez-vous à Bruxelles » et « de toute urgence ».

À midi, ce vendredi 31 mars, des pêcheurs lorientais et d’autres professionnels du secteur manifestent dans le centre-ville de Lorient pour l’opération « Ports morts ».
À midi, ce vendredi 31 mars, des pêcheurs lorientais et d’autres professionnels du secteur manifestent dans le centre-ville de Lorient pour l’opération « Ports morts ». (Le Télégramme/Stéphane Guihéneuf)

« La mobilisation continue »

À Concarneau, les pêcheurs ont exprimé leur colère sur les ronds-points de la ville. Des brasiers ont été allumés et ont été nourris jusqu’à 17 h, causant d’importants dégâts sur les giratoires. À Lorient, près de 300 personnes se sont retrouvées solidairement derrière un même cercueil pour l‘enterrement symbolique de la filière pêche. « C’est un moment rare. C’est très fort ce qui se passe aujourd’hui », constate Philippe Lannezval, président du Groupement des pêcheurs artisans lorientais. Sans heurts mais pas sans bruit, la filière a dit ses craintes et sa colère. Cette dernière s’est exprimée dans certaines grandes surfaces avant d’éclater devant les bureaux de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) où, peu après midi, des pêcheurs ont allumé un feu et lancé quelques poissons sur le bâtiment. Tous se sont mis en marche pour déposer, peu avant 13 h, le cercueil devant sous-préfecture où une délégation a été reçue. La suite ? Des réponses sont attendues, ce samedi matin, au Guilvinec lors d’une réunion interprofessionnelle. En attendant, « la mobilisation continue ».

Pneus, palettes, bacs de criée... Le feu provoqué au giratoire du Lin, à l'entrée de la criée, a été alimenté tout ce que les pêcheurs ont pu trouver dans la déchèteroie de la criée.
Pneus, palettes, bacs de criée… Le feu provoqué au giratoire du Lin, à Concarneau, à l’entrée de la criée, a été alimenté avec tout ce que les pêcheurs ont pu trouver dans la déchetterie de la criée. (Photo Le Télégramme/Olivier Desveaux)
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