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À Saint-Jean-d’Angély, une « maison commune » pour attirer les futurs médecins

À Saint-Jean-d’Angély, une « maison commune » pour attirer les futurs médecins
La présence de cet internat rural motive Alexandra et Pauline, jeunes internes, à rester sur le territoire.

Photo CL

Par Fabien PAILLOT, publié le 5 décembre 2022 à 18h19.

Dédié aux futurs médecins, un « internat rural partagé » a été inauguré à Saint-Jean-d’Angély. L’idée ? Faciliter le quotidien de ces internes et leur donner envie de s’installer sur le territoire.

On ne s’installe pas sur un territoire que l’on ne connaît pas », martèlent à l’envi les élus charentais-maritime. Le centre hospitalier de Saint-Jean-d’Angély vient d’inaugurer un « internat rural partagé » réservé aux futurs médecins généralistes et hospitaliers. L’État et les collectivités locales...

On ne s’installe pas sur un territoire que l’on ne connaît pas », martèlent à l’envi les élus charentais-maritime. Le centre hospitalier de Saint-Jean-d’Angély vient d’inaugurer un « internat rural partagé » réservé aux futurs médecins généralistes et hospitaliers. L’État et les collectivités locales ont investi 677000 euros pour transformer une bâtisse en sept logements de 28 à 72 m². Des internes pourront s’y installer avec leur famille, d’autres partageront une colocation.

Cette « maison commune », également dotée d’une salle de formation, est une première dans le département. En facilitant l’accueil et l’hébergement des internes à Saint-Jean-d’Angély, les élus et professionnels de santé espèrent ainsi en attirer davantage. « C’est gratuit, les internes vivent ensemble, au centre-ville », résume la maire et conseillère régionale Françoise Mesnard qui milite pour « retrouver une offre de santé équivalente aux zones urbaines pour assurer l’égalité des chances ».

Nous changeons d’hôpital tous les six mois, ça n’est jamais facile de trouver une location. Cette initiative est très encourageante.

L’objectif consiste surtout à convaincre ces internes de rester dans les Vals de Saintonge et d’y exercer leur future spécialité, à l’hôpital ou dans les villes et villages alentours ! « Au bas mot, 75 internes passeront ici ces cinq prochaines années. Si 10 à 20 % d’entre eux décident de rester et de s’installer sur le territoire, nous aurons réussi notre pari », assure Fabrice Leburgue, le directeur général du centre hospitalier de Saintonge dont dépend Saint-Jean-d’Angély. Cette antenne – qui ne formait plus d’internes depuis les années 2000 – entend ainsi rompre avec cette spirale négative. « Nous allons tisser de nouveaux liens avec les facultés. La venue de ces internes est aussi un facteur de redynamisation des médecins déjà en poste », abonde Fabrice Leburgue qui dénonce la désertification médicale et « des inégalités devenues insupportables pour nos concitoyens ».

Bientôt 50% des postes vacants

Venues de Lille et Nice, Alexandra et Pauline ont été les premières à investir cet « internat rural partagé ». Ces internes le confirment : la possibilité de se loger facilement et dans de bonnes conditions à Saint-Jean-d’Angély a considérablement pesé dans la balance. « Je souhaitais venir dans la région et pensais à Saintes. Mais cet internat m’a plu. Ici, j’ai un vrai logement, c’est bien mieux qu’ailleurs », explique Alexandra qui enchaîne les formations partout en France. « Nous changeons d’hôpital tous les six mois, ça n’est jamais facile de trouver une location. Cette initiative est très encourageante, j’envisage carrément de revenir. Le cadre est super et c’est plus facile d’effectuer tout son internat au même endroit », souligne Pauline. À l’hôpital angérien, plus de 50 % des postes pourraient être déclarés « vacants » dès 2023 – ce pourcentage atteint déjà 35 %. Ces quatre dernières années, un seul praticien de moins de 40 ans s’y est installé durablement.