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A-t-on assisté en direct à la plus grosse tricherie de l'histoire du poker?

Temps de lecture: 3 min — Repéré sur The Independent

Après un scandale autour de soupçons de tricherie –via des perles anales connectées– dans les plus hautes sphères du jeu d'échecs, c'est le poker qui se trouve à son tour pris sous le feu des projecteurs en raison de fortes suspicions de pratiques similaires, raconte The Independent. Et la même méthode pourrait bien se trouver au cœur de ce nouveau scandale.

La scène se passe dans un casino de Los Angeles, autour d'une table de «cash game», celles où l'on arrive avec la mise de son choix et dont on repart à sa guise, quand on le souhaite, qu'on ait fait fructifier ses gains ou qu'on ait laissé quelques plumes dans l'affaire. Garrett Adelstein, considéré comme l'un des meilleurs joueurs du monde sur ce genre de table, accuse en effet Robbi Jade Lew, l'une de ses adversaires, d'avoir triché.

Celle-ci a raflé un pot (le nom donné à la somme totale pariée) de 269.000 dollars (soit 273.000 euros) au nez et à la barbe d'Adelstein, à la faveur d'une décision si audacieuse qu'elle n'a pu qu'attirer les interrogations. Le tout filmé et montré en direct sur internet, grâce à un site de diffusion de parties de poker en ligne.

Les faits se sont produits alors que Garrett Adelstein avait en main un 7 et un 8 de trèfle, main moyenne mais pouvant permettre de tirer son épingle du jeu, tandis que Robbi Jade Lew disposait d'un valet de trèfle et d'un 4 de cœur, soit une main terriblement faible. Vint le moment du flop, avec le dévoilement des trois premières cartes (sur cinq) sur le tapis: un 10 de cœur, un 10 de trèfle et un 9 de trèfle.

Adelstein ayant, grâce à sa propre main et aux cartes du tapis, quatre cartes de trèfle consécutives, les probabilités qu'il l'emporte devenaient gigantesques: il lui était possible de réaliser une quinte (cinq cartes de suite), une couleur (ici cinq trèfles) ou même une quinte flush (cinq trèfles consécutifs), soit une main exceptionnelle. Lew, elle n'avait quasiment aucune chance.

La surprise fut totale lorsqu'Adelstein, pariant gros, constata que Lew décida de «payer», c'est-à-dire de mettre la même mise que lui, sans relancer. De la pure inconscience, à tel point que les commentateurs se sont un instant demandé si la caméra n'avait pas mal lu sa main. On ne «paye» que lorsqu'on pense pouvoir avoir un meilleur jeu que son adversaire; si on souhaite bluffer, alors on relance en espérant le voir se coucher.

Vers le détecteur de mensonges?

Les deux cartes suivantes ne donnèrent rien, réduisant finalement à zéro la valeur du jeu d'Adelstein, soudain battu par Robbi Jade Lew –laquelle gagnait alors grâce à son valet, carte la plus forte présente sur l'ensemble de ce tour. Le genre de victoire inimaginable: personne ne parie autant d'argent en n'ayant même pas une petite paire, ni un espoir suffisant de réaliser une belle combinaison in extremis.

Sidération autour de la table: «Je ne comprends pas ce qui est en train de se passer», déclare Adelstein. «Garrett, on dirait que tu veux me tuer», répond Robbi Jade Lew, observant le regard plein de doute et de noirceur de son opposant. Un joueur débutant, qui ne maîtriserait ni les règles ni les jetons, serait éventuellement capable de prendre une décision aussi aberrante que celle de Lew, mais en revanche, il est absolument sidérant qu'une joueuse comme elle, assez expérimentée, puisse avoir fait un tel choix.

La véritable dispute a éclaté hors champ, les accusations de tricherie commençant à voler. Dans une longue déclaration Garrett Adelstein affirma un peu plus tard avoir été «clairement abusé», sans pouvoir apporter la preuve de ses accusations. Robbi Jade Lew portait-elle un système vibrant, comme il le suppose? Le joueur de poker reconnaît que cela est impossible à démontrer. HCL, qui organisait la partie, a proposé d'utiliser un détecteur de mensonges pour tenter de trancher, affirmant ne disposer d'«aucune preuve ni aucune indication» quant à une possible tricherie.

Lew a répondu aux accusations en proposant à Adelstein de le défier autour d'une table de poker, en un contre une: «Après avoir été blanchie, je veux jouer contre toi. Le monde entier va pouvoir me regarder lire dans ton jeu.» Par cette défense, la joueuse sous-entend que si elle a réussi à gagner la main litigieuse, c'est parce qu'elle a réussi à décoder le comportement de son adversaire et qu'elle avait donc compris qu'il n'avait rien d'assez solide en main.