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Affaire McKinsey : Bruno Le Maire reconnaît «des abus» du gouvernement

«Je le reconnais bien volontiers, nous sommes allés trop loin, depuis des années», sur le recours aux cabinets de conseil. Invité ce dimanche sur France 3, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a joué la franchise. «C’est ce gouvernement, les gouvernements précédents, des majorités précédentes… On avait pris sans doute trop l’habitude de dire “l’administration n’est pas capable de faire ce travail, on va externaliser et demander à des cabinets de conseil”» comme McKinsey, a-t-il ajouté. En mars, le gouvernement avait été épinglé dans un rapport sénatorial qui avait fait l’effet d’une petite bombe pendant la campagne.

Deux enquêtes ont été ouvertes jeudi par la justice sur l’intervention des cabinets de conseil dans les campagnes électorales d’Emmanuel Macron en 2017 et 2022, pour tenter de savoir si celles-ci n’auraient pas indûment bénéficié de financements en retour de contrats publics. «Je ne commente pas les procédures judiciaires en cours», a dit Bruno Le Maire sur France 3. «Ce qui compte, c’est ce que nous faisons pour répondre aux abus qui ont eu lieu sur le recours à des cabinets de conseil extérieurs», a-t-il ajouté.

Réduire le recours

«Je pense qu’il y a eu effectivement une dérive, que cette dérive a été corrigée», notamment par une circulaire de la Première ministre Elisabeth Borne demandant au gouvernement de réduire de 15 % le recours aux cabinets de conseil.

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Selon lui, Bercy a réduit de 34 % le recours à ces sociétés entre le 1er semestre 2021 et le 1er semestre 2022. «Je pense que c’est la même tendance ailleurs», a-t-il encore dit, à propos des autres ministères. «Il y a eu certainement des abus. On doit d’abord s’appuyer sur son administration, surtout quand on a une administration de la qualité exceptionnelle du ministère de l’Economie et des Finances, réduire le recours aux cabinets de conseil».

Interrogé sur BFMTV sur ces déclarations de son ministre de tutelle, le ministre délégué chargé des Comptes publics, Gabriel Attal, a pour sa part évoqué «des exemples qui avaient été donnés effectivement sur certaines missions qui avaient été réalisées et dont on ne comprenait pas trop l’objet ou ce que ça apportait».

Bruno Le Maire a écarté toute trace politique que pourrait laisser cette affaire, «à partir du moment où la justice fait son travail, que nous tirons les leçons des abus, et je ne crois pas que ce soit le sujet de préoccupation majeure des Français». «Je ne crains rien», avait de son côté déclaré Emmanuel Macron vendredi lors d’un déplacement à Dijon.