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Affaires : ce séparatisme venu d’en haut [Le point de vue de CL]

Affaires : ce séparatisme venu d’en haut [Le point de vue de CL]
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a saisi la justice du cas de Caroline Cayeux, suspectant une « évaluation mensongère de son patrimoine » et une « fraude fiscale ».

Photo AFP

Par Maurice BONTINCK - m.bontinck@charentelibre.fr, publié le 29 novembre 2022 à 21h57.

Retrouvez notre éditorial du mercredi 30 novembre.

Il va bientôt ne rester que le rire tellement cela devient tragique pour notre démocratie et pathétique pour notre vie politique. Le rire comme protection face aux affaires qui s’accumulent puis s’effacent tant elles se succèdent autour du pouvoir et d’Emmanuel Macron...

Il va bientôt ne rester que le rire tellement cela devient tragique pour notre démocratie et pathétique pour notre vie politique. Le rire comme protection face aux affaires qui s’accumulent puis s’effacent tant elles se succèdent autour du pouvoir et d’Emmanuel Macron.

Après les deux enquêtes révélées jeudi autour des cabinets de conseil et de leur influence sur les deux dernières campagnes présidentielles, qu’apprend-on ce mardi ? Une ministre pourtant multimillionnaire est incapable de donner la juste valeur de son patrimoine. Elle l’aurait simplement sous-évalué de… 3,9 millions d’euros. D’où la démission de Caroline Cayeux, un jour avant que la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) signale au procureur cette suspicion de « fraude fiscale ». En comparaison, un autre ministre démissionnaire, Alain Griset, a été condamné en première instance à six mois de sursis pour avoir oublié de déclarer… 130 000 €.

Caroline Cayeux n’est pas la seule révélation de ce mardi chargé d’affaires. Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée que l’on savait mis en examen depuis fin septembre pour « prise illégale d’intérêts », est soupçonné par les juges d’avoir « participé » à des décisions sur l’armateur MSC, lié à sa famille. Le tout entre 2009 et 2016, quand il était haut-fonctionnaire dans des cabinets, dont celui d’Emmanuel Macron à Bercy.

Ce qui est fascinant dans ce ‘nouveau monde’, c’est la légèreté avec laquelle chaque affaire est considérée. Lors de son interrogatoire, Alexis Kohler indique n’avoir « jamais considéré être en situation de conflit d’intérêts » et explique avoir tout fait « dès 2008 » pour se tenir loin des dossiers liés à MSC… En même temps, il reconnaît qu’il aurait dû éviter d’être administrateur d’un client phare de MSC. Un peu responsable mais pas du tout coupable.

Toutes ces affaires n’ébranlent pas le pouvoir. Comme si tout se valait et plus rien n’avait de valeur. Comme si les efforts que le gouvernement va demander aux Français - travailler plus longtemps, trouver un travail plus vite, accepter de voir son pouvoir d’achat rogné par l’inflation, consommer moins d’énergie - ne demandaient pas d’abord une exemplarité de ceux qui nous gouvernent.

Chacune de ces affaires prises avant tant de légèreté facilite grandement le travail de sape des adversaires la démocratie et de l’état de droit. Avec ce sentiment que le séparatisme qui gangrène notre société vient de ces hauteurs inatteignables et coupées du monde.