France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Aidons aussi l'hôpital à réduire ses émissions de CO2

Pour la santé comme partout ailleurs, le défi est de conserver un niveau de service optimal, tout en réduisant drastiquement la consommation de CO2. À ceci près que le service en question répond souvent à la nécessité de faire les bons gestes pour sauver des vies et que les personnels de santé sont confrontés à une réalité quotidienne souvent bien plus exigeante que dans d'autres corps de métiers. Par ailleurs, cela répond à une situation paradoxale et qui s'autoalimente, tant l'impact du changement climatique sur la santé est important.

Si l'hôpital neutre en carbone n'est pas encore pour demain, les soignants, inquiets pour l'avenir de la planète et de notre système de santé font déjà énormément : réduction des déchets, consommables et besoins en stérilisation, baisse de l'utilisation de gaz anesthésiques, diagnostics et soins à distance, choix de mobilités douces - la liste ne peut être exhaustive. À côté de ces efforts importants déjà menés, le développement et l'adoption de technologies plus écologiques sont absolument nécessaires pour améliorer l'empreinte CO2 de l'hôpital. C'est notamment le sens du Comité de transition écologique pour les hôpitaux publics créé le mois dernier. Au Royaume-Uni, le National Health Service a déjà fixé un objectif de neutralité carbone en 2040.

Un objectif atteignable ?

Au vu des leviers existants, les opérations neutres en CO2 semblent être un objectif atteignable. Beaucoup de technologies et process sont en cours de développement et de mise en place, souvent à la demande des médecins : diagnostics en télémétrie, hautes technologies en salle d'opération, meilleur flux des patients, etc.

Ces solutions sont aussi souvent bénéfiques pour le patient, lui aussi soucieux de la réduction de son empreinte carbone - un patient atteint de diabète consomme en moyenne trois fois plus de CO2 tout au long de sa vie qu'un patient sans pathologie particulière -, mais également en demande d'une expérience de médecine plus prédictive et personnalisée, incluant davantage de technologies.

Hors de la salle d'opération, un levier décisif réside dans la gestion des flux des patients, aussi bien dans l'utilisation optimale de l'outil hospitalier que dans les visites en médecine de ville. Que ce soit pour la qualité du soin ou la réduction des émissions de CO2, il est impératif de développer des outils de surveillance à distance des patients, toujours plus nombreux à être atteints de maladies chroniques. Les progrès effectués par exemple dans le domaine du diabète de type 2 doivent montrer la voie aux insuffisances cardiaques et respiratoires, sans oublier les maladies chroniques métaboliques et mentales.

Si l'écosystème français de l'innovation médicale est très dynamique, la collaboration entre investisseurs, startups, et grandes entreprises n'a jamais été aussi déterminante pour répondre à l'un des plus grands défis du secteur. En tant qu'investisseur dans la santé, nous avons la responsabilité d'amplifier notre rôle de catalyseur d'innovation et développer, à travers le financement, les solutions qui permettront de réduire l'empreinte CO2 des systèmes de santé. En somme, aidons les personnels soignants à faire de l'expérimentation du Solihull Hospital un non-évènement et non plus un exploit. À quand des milliers d'opérations à zéro émission nette ?