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Alpes-Maritimes : la Réserve opérationnelle de Menton a interpellé 9800 personnes à la frontière franco-italienne depuis le 1er janvier

REPORTAGE - Cette réserve opérationnelle, qui compte 60 policiers à la retraite, mobilisable toute l'année, 24h/24, 7j/7, vient en complément du travail de la police aux frontières (PAF) dans la lutte contre l'immigration illégale.

Le Figaro Nice

Le commandant Pascal Barbagelata ne cache pas sa fierté. Ce mardi matin, sur le quai de la gare de Menton-Garavan, il est venu, accompagné de la directrice départementale de la Police aux frontières (PAF) des Alpes-Maritimes, le commissaire divisionnaire Emmanuelle Joubert, présenter le bilan du détachement de la réserve opérationnelle qu'il dirige depuis sa création, en 2020. Et les chiffres sont encourageants.

De fait, ce groupe de 60 fonctionnaires de police affecté à la lutte contre l'immigration irrégulière à la frontière italienne cumule à lui seul quelque 9800 interpellations depuis le 1er janvier sur 30.000 au total, tous services de police confondus dans le département. Constitué d'agents à la retraite issus de tous les services (judiciaire, CRS, BAC...) et originaire des quatre coins du pays, ce détachement a été créé en novembre 2020 à l'initiative du directeur général de la Police nationale, Frédéric Veaux, dans le but de renforcer les unités locales de la PAF. «C'est un outil de plus pour nous dans la lutte contre l'immigration illégale, pointe le commissaire Joubert. Cet effectif supplémentaire nous permet de faire plus d'interpellations en couvrant mieux le territoire.»

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«L'atout de la réserve c'est la continuité des services, 7 j/7 et 24h/ 24. Sur les 60 réservistes mobilisables, neuf se relaient chaque jour sur le terrain. Ils peuvent être envoyés ici, à la gare de Menton, ou au péage de la Turbie voire sur des patrouilles pédestres à la frontière», explique le commandant Barbagelata. «Ce qui fait la force du détachement c'est aussi la multitude de compétences des agents, puisqu'ils viennent tous de services différents. Sans compter qu'ils ont de longues carrières derrière eux, et l'expérience est une richesse», abonde Emmanuelle Joubert.

Un partenariat avec la SNCF

Étant l'une des voies les plus empruntées par les migrants qui souhaitent rejoindre illégalement la France, la ligne ferroviaire Nice-Vintimille est particulièrement surveillée par ces policiers réservistes. Tous les jours, des contrôles sont effectués dans les wagons. «Nous avons un partenariat avec la SNCF. Les trains arrivent quelques minutes plus tôt en gare pour nous permettre de procéder aux contrôles sans mettre en retard les voyageurs, poursuit le chef du détachement mentonnais. Et puis la SNCF diffuse des messages avant l'entrée en gare pour prévenir des contrôles. Ça évite pas mal de problèmes.»

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Ainsi, pour poursuivre sa route, chaque voyageur étranger doit être muni d'un titre de transport valide, de papiers d'identité et d'un visa. «Si toutes ces conditions ne sont pas réunies, on invite le voyageur à sortir du train. On procède d'abord à une palpation de sécurité, puis un relevé d'identité. La personne est ensuite remise à la PAF puis reconduite à la frontière où elle est livrée aux autorités italiennes», détaille encore le gradé.

« Ils tentent leur chance deux ou trois fois par le train, et si ça ne marche pas, ils finissent par faire appel à des passeurs ».

Parmi les individus interpellés, beaucoup sont de jeunes hommes, souvent originaires de Tunisie ou d'Afrique Subsaharienne, et qui veulent relier l'Angleterre. Mardi matin, c'est un jeune Biélorusse, se disant originaire de Minsk, qui est interpellé en gare de Menton. «Ils tentent leur chance deux ou trois fois par le train, et si ça ne marche pas, ils finissent par faire appel à des passeurs», remarque Pascal Barbagelata. En 2022, la PAF en a arrêté plus de 700, essentiellement au péage de la Turbie. En outre, les trains de marchandises sont également passés au crible. «Ils peuvent se cacher sur les toits ou sur les attelages. Il faut être particulièrement attentif à chaque détail», commente l'un des réservistes, un ancien de la BAC.

Pour renforcer le nombre de réservistes opérationnels, notamment sur ces missions de lutte contre l'immigration clandestine, la police nationale a lancé une grande campagne de recrutement en août dernier avec l'objectif de multiplier par quatre ses effectifs d'ici 10 ans, passant ainsi de 6500 à 30.000 réservistes. «La spécificité, c'est que la réserve civile va devenir opérationnelle. Nous allons donc intégrer des volontaires issus de la société civile dans nos rangs», précise le commandant Barbagelata.