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[Analyse] "La décapitalisation bovine est plus rapide que prévu"

"En se basant sur l’évolution du nombre de vaches laitières et allaitantes depuis 2005 et la démographie des éleveurs, l’Institut de l'élevage avait dressé des prospectives jusqu’à 2030, rappelle Eva Grohens, responsable de projet à l'Idele. En 2022, les deux courbes montrent une baisse plus prononcée que prévu. On observe une très forte contraction des cheptels : il y a beaucoup d’arrêts d'activité en élevage allaitant."

- Evolution des cheptels laitiers et allaitants français.

"Des départs en retraite"

"Les départs à la retraite expliquent une grande partie de ces arrêts, suivis par le changement d’activité puis de la réorientation de la production, décrit Eva Grohens. Même ceux qui poursuivent leur activité diminuent leur nombre de vaches. Les éleveurs allaitants adoptent trois stratégies d’évolution différentes. Certains tentent de réduire les charges grâce à une autonomie alimentaire et une réduction du chargement. D’autres privilégient des filières plus rémunératrices avec de la transformation, de la vente directe, etc. et l’engraissement des femelles. Enfin, la troisième orientation est l’investissement sur d’autres activités, qu’elles soient agricoles ou énergétiques (photovoltaïque, méthanisation)."

- Taux de remplacement des départs en retraite.

"Nous envisageons deux hypothèses pour le marché des mâles issus du cheptel allaitant, poursuit-elle. La première est dans la continuité de l’orientation historique en termes d’exportation et d’engraissement. Elle se solde par une baisse de 125 000 broutards exportés et de 94 000 jeunes bovins produits en France. La deuxième hypothèse permettrait de stabiliser la production de jeunes bovins si l'orientation choisie est de maintenir le nombre d’atelier d'engraissement dans le pays. On exporterait alors 219 000 broutards de moins. La question démographique humaine est l’élément clé. Entre 2020 et 2021, le renouvellement des actifs en bovin viande et lait affichait les taux les plus bas face aux autres productions, s’élevant respectivement à seulement 50 et 40 % de remplacement. Le fort besoin en capital de ces élevages est un réel obstacle à l’installation."