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Andres Valencia, ce Californien de 10 ans dont les tableaux valent de l’or

Les coups de crayon d’Andres Valencia ne terminent pas exposés sur la porte d’un frigo, comme c’est souvent le cas pour les enfants de son âge. On peut les voir aux murs de galeries d’art. Il y a même des chiffres à plusieurs zéros sous les toiles du garçon de 10 ans. “Ses peintures surréalistes ont été achetées par des collectionneurs aux portefeuilles bien garnis, comme [le producteur de musique] Tommy Mottola et [la promotrice immobilière] Jessica Goldman Srebnick” lors de l’édition 2021 d’Art Miami, une foire d’art contemporain organisée conjointement avec celle d’Art Basel, indique The New York Times, qui lui consacre un portrait, lui aussi, un peu surréaliste.

En juin 2022, 35 œuvres de celui que le quotidien britannique The Times a qualifié de “petit Picasso” ont été vendues par la galerie Chase Contemporary, dans le quartier new-yorkais de SoHo. Elles ont été vendues entre 50 000 et 125 000 dollars. Près de 160 000 dollars, taxes comprises, ont aussi été offerts pour un tableau signé de sa main au cours d’une vente aux enchères organisée à Hong Kong. Ce n’est pas tout, énumère The New York Times. Son travail est parti pour 230 000 dollars lors d’un gala de charité qui s’est tenu à Capri, en Italie.

Un destin tout tracé

Andres Valencia à la galerie Chase Contemporary, en août 2022.
Andres Valencia à la galerie Chase Contemporary, en août 2022. ELLIOTT JEROME BROWN JR. / NYT

“Mon fils est un artiste, mais c’est avant tout un enfant”, tente de rassurer sa mère, la créatrice de bijoux Elsa Valencia, interrogée par The New York Times. “Ce qui ne veut pas dire qu’elle et son mari, Lupe Valencia, un avocat de 50 ans qui gère aussi la carrière du boxeur professionnel cubain Frank Sánchez, n’ont pas joué un grand rôle dans la réussite soudaine de leur fils”, relève le quotidien américain.

La carrière d’Andres Valencia a commencé à 4 ans, quand ses parents l’ont vu s’escrimer sur une feuille de papier dans leur salle à manger, à San Diego, en Californie. Le garçon voulait copier les graffitis de Retna, un artiste californien qui faisait partie des anciens clients de son père. “Ça m’a pris des années”, raconte-t-il au New York Times. Ses premiers dessins ont été vendus à des amis de la famille contre 20 dollars. Parmi eux, il y avait le propriétaire de la galerie Chase Contemporary, Bernie Chase.

Andres Valencia s’est amusé à faire monter les enchères auprès de ce généreux parrain, lequel assure que les parents n’étaient pas ravis de leur petit jeu. C’est aussi Chase qui a placé les tableaux du garçon à Art Miami. Séduit à l’idée “gratifiante” de voir un petit phénomène de 10 ans se faire une place dans ce milieu très sélectif, le directeur de l’événement, Nick Korniloff, a choisi de ne pas afficher son âge sur les cartels. Mais il s’est fait un plaisir de le chuchoter dans les allées.

Dur, dur de durer

Bien aidé par l’attachée de presse new-yorkaise Nadine Johnson, le bouche-à-oreille a fonctionné. L’actrice et mannequin Sofía Vergara et l’acteur américain Channing Tatum ont acheté des tableaux d’Andres Valencia. Et V, le chanteur du groupe BTS, a partagé un de ses portraits cubistes avec ses 50 millions d’abonnés sur Instagram.

“Les artistes mineurs sont rares mais pas inexistants”, observe The New York Times. Le quotidien cite l’exemple de Lola June, une enfant de 2 ans dont les gribouillages ont été vendus entre 250 et 1 500 dollars. Mais on peut aussi penser à Alexandra Nechita, connue à 12 ans, ou Marla Olmstead, qui a cédé ses premières œuvres à 4 ans contre plusieurs milliers de dollars. Le père de cette dernière est toutefois suspecté de l’avoir aidée à tenir le pinceau.

“Trop de gens voient [les œuvres de] ces nouveaux artistes comme une espèce d’actifs qui serait à l’abri de l’inflation”, juge Alexander Shulan, propriétaire de la galerie new-yorkaise Lomex. “Mais n’importe quel jeune artiste va voir sa vie changer radicalement avec le temps, donc il est assez ridicule d’imaginer qu’investir dans les œuvres d’un peintre de 24 ans vaut le coup sur la durée, sans parler d’artistes plus jeunes, voire d’enfants.”