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Angoulême: des repas froids servis à la cantine, les parents grognent

Angoulême: des repas froids servis à la cantine, les parents grognent
Les repas froids sont confectionnés par le traiteur Lafaye.

Photo Quentin Petit

Par Mathieu ESCOULA - m.escoula@charentelibre.fr, publié le 4 octobre 2022 à 18h27.

Un mois après la rentrée des élèves de Bel-Air-Grand-Font dans l’ancien institut des profs, rue de Montmoreau, des parents râlent parce que les plats servis sont froids. Une cantine temporaire sera aménagée en novembre.

12h05, mardi. Près de 130 élèves de l’école primaire George-Sand, à Bel-Air-Grand-Font, s’attablent par petits groupes dans une cantine aménagée au sein de l’ancien Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation), rue de Montmoreau. Le site les accueille jusqu’en septembre 2024, le temps de la construction d’un nouveau groupe scolaire dans leur quartier...

12h05, mardi. Près de 130 élèves de l’école primaire George-Sand, à Bel-Air-Grand-Font, s’attablent par petits groupes dans une cantine aménagée au sein de l’ancien Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation), rue de Montmoreau. Le site les accueille jusqu’en septembre 2024, le temps de la construction d’un nouveau groupe scolaire dans leur quartier. Mais, pour l’heure, il n’est pas équipé de cuisine et les repas servis aux enfants sont froids. À table, le menu du jour -salade de tomates et maïs, quiche et semoule au lait- n’est pas boudé. Il y a bien quelques restes, mais comme dans toutes les cantines de France.

Ceux pour qui les repas froids frôlent l’indigestion, ce ne sont pas les enfants mais certains parents à l’instar de Jean-Sébastien Faure, père de trois élèves - deux en CP, une en CE1 -, à la pointe de la contestation : « Ça devait être temporaire. Au final ça va durer plus de deux mois, gronde cet agent de sécurité. Ma patience a des limites surtout quand ça concerne des enfants. »

« Payer pour rien »

Il a lancé, ce mardi, une pétition auprès des autres parents d’élèves afin que la mairie - qui en sera destinataire - trouve une solution pour réchauffer les plats. Une copie sera également envoyée à l’inspection académique, assure-t-il. Ambre Davoine sera l’une des premières signataires. Cette maman s’agace de « payer pour rien » : sa fille, en CM1, ne goûte guère son déjeuner préférant sa collation en sortie de classe qui s’est transformée en « double goûter ».

C’est un service non obligatoire, s’il ne convient pas, les parents sont libres de venir chercher leurs enfants le midi.

« Comment voulez-vous qu’un enfant qui ne mange pas suffisamment reste concentré toute l’après-midi ? », grince Marie Lapasset dont le fils a été victime de diarrhée « pendant trois jours » en raison, selon elle, de la température des plats. Cette autre mère poursuit : « Nous sommes dans un quartier populaire. Dans certaines familles, le déjeuner est le seul repas véritable que les enfants prendront dans la journée. »

« La mesure n’est que transitoire », temporise Stéphanie Garcia, adjointe à l’Enfance et à la Jeunesse. Elle rappelle qu’« historiquement », les élèves de Bel-Air-Grand-Font devaient déménager à Saint-Cybard dans les écoles Victor-Duruy et Mario-Roustan, déjà équipées de cuisines. Face à la bronca des parents d’élèves des deux établissements, la mairie s’était repliée sur l’ancien Inspé.

Un « surcoût » pour la Ville

Problème : la pose d’un modulaire, prévu début octobre pour un montant d’« un million d’euros » - où seront confectionnés les plats -, a été retardée. « Ce type d’opération nécessite du temps et la Ville ne fait pas exception dans le ralentissement de ses achats en raison, entre autres, de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine », développe Stéphanie Garcia.

Selon l’élue, le nouvel aménagement devrait être opérationnel « après les vacances de la Toussaint » soit dès la deuxième semaine de novembre. « Ça veut dire que nos gamins vont manger froid encore un mois entier et qu’il fera peut-être 10 degrés dans une semaine ? », enrage Jean-Sébastien Faure, le père de trois élèves.

Réponse de l’adjointe : « Les plats sont froids mais ils sont de qualité. Nous avons fait le choix de nous fournir chez le traiteur Lafaye (une boucherie - charcuterie réputée de l’agglomération, NDLR), ce qui représente un surcoût de 35.000 euros pour la commune et un coût de huit euros par repas alors qu’ils sont facturés entre 0.92 centime à 4.29 euros » en fonction des revenus des familles. Et l’élue de conclure : « C’est un service non obligatoire. S’il ne convient pas, les parents sont libres de venir chercher leurs enfants le midi. »