Photo Renaud Joubert
Par Julie PASQUIER - j.pasquier@charentelibre.fr, publié le 26 septembre 2022 à 19h51.
Julie Piatti est la nouvelle responsable du pôle prévention, tranquillité et sécurité publique à la Ville. L’ex-commandant de gendarmerie ne lâchera pas le terrain.
Elle a rangé l’uniforme au placard. Ex-commandant de gendarmerie, Julie Piatti, 41 ans, vient de prendre la tête du pôle prévention, tranquillité et sécurité publique à la Ville d’Angoulême. 70 agents sous ses ordres, de la police municipale au Gesta. Et un dossier chaud à gérer dès ce mois d’octobre : le nouveau plan de stationnement, qui entrera en vigueur ce samedi, accompagné de la mise en service de la voiture Lapi (lecture automatique des plaques...
Elle a rangé l’uniforme au placard. Ex-commandant de gendarmerie, Julie Piatti, 41 ans, vient de prendre la tête du pôle prévention, tranquillité et sécurité publique à la Ville d’Angoulême. 70 agents sous ses ordres, de la police municipale au Gesta. Et un dossier chaud à gérer dès ce mois d’octobre : le nouveau plan de stationnement, qui entrera en vigueur ce samedi, accompagné de la mise en service de la voiture Lapi (lecture automatique des plaques d’immatriculation). Une arme redoutable : cette petite Renault Zoé électrique blanche, en liaison directe avec les horodateurs, aura pour mission de traquer les automobilistes qui ne paient pas leur stationnement… et les essais sont prometteurs pour la Ville.
« On va faire ça progressivement, il y aura beaucoup de pédagogie », rassure Julie Piatti, qui aura d’autres chats à fouetter d’ici la fin de l’année. Et notamment le déploiement de nouvelles caméras de vidéo-surveillance. Elles sont attendues au Champ-de-Mars, entre autres, où la situation a été tendue tout l’été. « Il y a eu une forte mobilisation de la police municipale et de la police nationale sur ce sujet, avec une présence accrue, juge la nouvelle cheffe de la sécurité. C’est un sujet compliqué qui nécessite des actions multipartenariales. Il va falloir des actions de fond. On ne lâchera pas le terrain. »
C’est valable pour le Champ-de-Mars mais aussi pour les quartiers « de reconquête républicaine ». « Des quartiers sensibles, avec les difficultés qui vont avec », estime la responsable. Tout en ajoutant : « Une ville sans délinquance n’existe pas. Et Angoulême est assez agréable à vivre. Quand on a vécu en région parisienne, en tout cas, c’est un cadre de vie précieux. »
« Une grande expérience opérationnelle »
Née à Marseille, Julie Piatti a étudié le droit, à Aix-en-Provence, en vue d’une carrière judiciaire. Elle a, finalement, intégré l’école des officiers de la gendarmerie. Dans son CV : un master 2 en droit et stratégie de la sécurité, mais aussi un diplôme universitaire en criminologie. À 26 ans, elle a commandé la brigade d’Ambarès-et-Lagrave, au nord de Bordeaux, et sa trentaine de gendarmes ; pendant quatre ans, elle a aussi commandé la compagnie d’Evry-Courcouronnes, dans l’Essonne. 200 militaires, une activité intense et des moyens colossaux. « Je me suis éclatée. Professionnellement, c’était très enrichissant », dit celle qui a aussi travaillé, durant cinq ans, à la direction générale de la gendarmerie nationale, à Issy-les-Moulineaux, et qui a enseigné, jusqu’au printemps dernier, la sécurité publique à l’école des officiers de Melun.
Une ville sans délinquance n’existe pas. Et Angoulême est assez agréable à vivre.
Maman d’un petit garçon, Julie Piatti a quitté la gendarmerie pour des raisons « familiales et personnelles ». Sautant sur « l’opportunité de ce poste », à Angoulême, pile dans la région qu’elle visait. « Elle correspondait parfaitement à ce qu’on cherchait, dit, de son côté, Jean-Philippe Pousset, adjoint à la sécurité. Elle possède une grande expérience opérationnelle, en maintien de l’ordre notamment ; elle a une compétence complète en prévention, c’est un sujet qui la passionne ; et une compétence parfaite en management. »
Elle aura à mener « des projets stratégiques, politiques, poursuit l’élu. Avec beaucoup de changements, des habitudes qui vont devoir être modifiées. On avait besoin de quelqu’un qui sache aller au-devant des habitants, qui sache organiser des réunions de concertation, qui sache parler. Elle a toutes ces qualités. »