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Angoulême: pas facile la cohabitation entre cyclistes et automobilistes

Sur son cyclo, Sébastien Hamel, qui emprunte régulièrement la rue de Périgueux, s’est fait une belle frayeur il y a quelques jours. « Je roulais à contresens des autos qui sont...

Sur son cyclo, Sébastien Hamel, qui emprunte régulièrement la rue de Périgueux, s’est fait une belle frayeur il y a quelques jours. « Je roulais à contresens des autos qui sont soumises, dans cette zone, à un sens unique. Il y a un panneau qui indique le double sens pour les vélos mais le marquage au sol est effacé. Alors que j’étais dans mon droit, un conducteur inconscient a fait une embardée vers moi pour me faire comprendre que j’étais en tort, selon lui. »

Double sens pour les vélos, sens unique pour les voitures et absence de marquage au sol. Pas toujours simple de s’y retrouver.
Double sens pour les vélos, sens unique pour les voitures et absence de marquage au sol. Pas toujours simple de s’y retrouver.

Photo CL

Mathieu Lecoq, 41 ans, kiné à domicile, sillonne, lui aussi, les rues angoumoisines au guidon de son vélo cargo. « Je fais entre 25 et 30 km par jour. J’ai remarqué que beaucoup d’automobilistes utilisent leur téléphone au volant. J’ai donc installé un rétroviseur. Quand un véhicule me suit, je jette toujours un œil pour vérifier qu’on m’a bien vu », témoigne-t-il.

Pour autant, le choix de ce mode de transport alternatif lui facilite ses déplacements professionnels. « J’habite dans le centre d’Angoulême et ma clientèle s’étend, au plus loin, en périphérie de la ville. Avec mon vélo, je me gare très facilement, je suis donc sûr d’être à l’heure. » L’utilisation d’un deux-roues représente aussi, pour lui, une belle économie. « Je ne prends ma voiture que pour des déplacements lointains. Un plein par mois me suffit. »

On voit fleurir un peu partout des nouveaux panneaux mais tout le monde n’a pas un code de moins de six mois. Ce n’est pas non plus toujours compréhensible que tous les utilisateurs ne soient pas soumis à la même réglementation.

Hélène Bailly, une habitante de Gond-Pontouvre âgée de 34 ans, est aussi une cycliste du quotidien. Ce mardi matin, malgré les averses qui plombent le ciel charentais et un thermomètre qui peine à dépasser les cinq degrés, elle traverse à bonne allure la route de Vars au guidon de son vélo. Cela fait maintenant cinq ans qu’elle part enseigner en centre-ville à deux-roues. « Avec mon conjoint, on s’est retrouvé avec une seule voiture pour deux, j’ai donc décidé de louer un vélo à la STGA », explique-t-elle.

Très vite, la jeune femme se rend compte que les quelques kilomètres qui la séparent de son lieu de travail sont avalés en quelques minutes. « J’ai fini par abandonner l’idée d’une deuxième voiture et j’ai investi dans un vélo à assistance électrique qui me permet d’arriver au travail sans trop d’efforts. Et surtout, cela m’évite les galères de stationnement à l’arrivée », s’exclame-t-elle.

Une nouvelle signalétique

Les avantages semblent nombreux mais les différents cyclistes interrogés dans les rues pointent tous du doigt l’état des routes dont les nids poules, souvent critiqués par les automobilistes, leur demandent une attention de tous les instants pour éviter de chuter. S’ils font état, dans l’ensemble, d’une bonne cohabitation avec les automobilistes, ils constatent néanmoins un manque de connaissance, chez certains d’entre eux, et des aménagements réservés aux vélos créant parfois un sentiment d’insécurité.

« Rien qu’en 2022, on a créé cinq kilomètres d’aménagement cyclable, appuie Guillaume Chupin, adjoint à la vie quotidienne à la Ville d’Angoulême. On a également mis en place des sas vélo et des panneaux tourne à droite au niveau de plusieurs feux qui leur permettent de passer même quand c’est rouge. » L’élu reconnaît que cette nouvelle signalétique peut surprendre et qu’il faut donc communiquer.

« On voit fleurir, un peu partout, des nouveaux panneaux mais tout le monde n’a pas un code de moins de six mois, note d’ailleurs Thierry Benteyn, responsable territorial chez Mobilians, mouvement de défense des automobilistes. Il faut avouer que ce n’est pas toujours compréhensible que tous les utilisateurs ne soient pas soumis à la même réglementation. Pourtant, face à la mixité des moyens de déplacement qu’on constate aujourd’hui en zone urbaine, il va bien falloir s’adapter. »

Les vélos électriques de plus en plus prisés

Avec ses côtes bien prononcées, circuler à Angoulême impose d’avoir de sacrés mollets. De nombreux utilisateurs se tournent donc vers les vélos à assistance électrique. Le comptage de l’association Vélocité de l’Angoumois montre que leur utilisation est largement en hausse depuis 2019. Möbius, le service de location géré par la STGA qui a commencé en 2014 avec un parc de 70 vélos, en compte maintenant près de 800. La plupart des modèles proposés sont accessibles sur liste d’attente.