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Angoulême : prison ferme et sursis pour une expédition violente chez les voisins

Angoulême : prison ferme et sursis pour une expédition violente chez les voisins

Par J.-F. B., publié le 6 février 2023 à 19h38.

Ils étaient étrangers à l’agression des jeunes voisins dans un appartement d’Angoulême. Ils sont venus y prendre part. Le tribunal a condamné.

Une belle bande de bras cassés, embarqués dans une expédition qu’ils auraient pu qualifier de punitive, chez les voisins de palier gênants, dans le bâtiment de l’avenue De Lattre, à Angoulême, face à la gare d’Angoulême. Parce qu’ils ont entendu du bruit dans l’appartement d’en face, le 1er février au matin, Adam A., 21 ans, Roger P., 23 ans et Aimé G., 18 ans...

Une belle bande de bras cassés, embarqués dans une expédition qu’ils auraient pu qualifier de punitive, chez les voisins de palier gênants, dans le bâtiment de l’avenue De Lattre, à Angoulême, face à la gare d’Angoulême. Parce qu’ils ont entendu du bruit dans l’appartement d’en face, le 1er février au matin, Adam A., 21 ans, Roger P., 23 ans et Aimé G., 18 ans, se sont retrouvés à la barre et dans le box de la correctionnelle, en comparution immédiate, ce lundi.

Ça leur a valu du sursis et une relaxe. Quatre mois probatoires pendant deux ans pour le premier, six mois de sursis pour le deuxième, rien pour le troisième, au bénéfice du doute.

Ce jour-là, ils n’avaient rien à faire dans l’histoire qui s’est dessinée dans l’immeuble. C’est Jean-Philippe Djedje, 40 ans, qui a tapé au carreau de l’appartement. Il y a un peu vécu avec la locataire, qui l’hébergeait. Elle était absente, ses deux jeunes fils n’ont pas voulu ouvrir. Il s’est énervé, il fallait qu’il récupère un sac, avec, jure-t-il juste quelques affaires personnelles. Il a été le plus lourdement condamné : deux ans ferme et maintien en détention.

« La colère », explique-t-il, qui lui a fait péter la porte de l’appartement, hurler sur les deux jeunes, les frapper, casser un terrarium dans le salon, engueuler les serpents qui s’en sont échappés… « Ma réaction a été disproportionnée », a-t-il fini par admettre à l’audience, en reconnaissant, a minima, les violences subies par les deux frères.

“Tous les jours on appelle les flics”

Mais il n’a pas expliqué le comportement des trois autres qu’il connaît à peine, réveillés en sursaut alors qu’ils récupéraient d’une nuit passée en boîte de nuit à Bordeaux. Le flou quand il a fallu expliquer pourquoi ils étaient à leur tour entrés chez les frères, pourquoi ils les avaient frappés, volé une enceinte, un téléphone, deux cartes d’identité. « Parce qu’ils n’arrêtent pas de faire le bordel, qu’ils mettent la musique », a expliqué Roger P., qui ne vit pas là. « Tous les jours, on appelle les flics », a insisté Aimé G. Lui non plus ne vit plus là. Il a interdiction de résider chez sa mère depuis son placement sous contrôle judiciaire dans le cadre d’un trafic de stups.

Tous les trois ont voulu minimiser, raconter en substance qu’ils n’avaient fait que passer, attirés par le barouf de l’altercation, alors qu’ils ne connaissent pas vraiment les deux frères.

Anne Medioni, la procureure, n’a pas vraiment fait la même lecture du dossier. Entendu, le cas de Jean-Philippe Djedje : « Une crise de folie, de fureur, pour un sac de vêtements de et de parfums qui l’a rendu incontrôlable ». Et comme il est sous le coup d’un suivi socio judiciaire depuis une condamnation à neuf ans de prison aux assises, qu’il ne semble guère s’en soucier, elle a réclamé 24 mois ferme.

Pour les trois autres, elle a considéré qu’il s’agissait de violences en réunion, que tous y avaient participé, même sans distribuer de coup. « Il leur a suffi d’être présents, de menacer, d’intimider ». Elle a requis la prison ferme pour Adam A. du sursis et du TIG pour les autres.

Ces trois-là que leurs avocats auraient bien vus relaxés. Roger P. « parce qu’il n’a rien à voir avec cette histoire. et qu’il n’a fait qu’emprunter le téléphone et l’enceinte », pour son avocate, Bernadette Thibaud-Descamp. Aimé G. parce qu’il n’y a « rien du tout », selon son avocat, François Xavier Laperonnie. « Il est en caleçon, personne ne le met en cause ». Adam A. « Parce qu’il n’est pas entré dans l’appartement, qu’il a juste ramassé deux cartes d’identité dont il n’aurait rien pu faire », a plaidé Me Agathe Le Chippey. Le tribunal a juste un peu nuancé.