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« Anima bella » : l’amour filial en partage

Après « Il figlio, Manuel », en 2018, Dario Albertini poursuit sa thématique de l’inversion des relations parent-enfant.

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L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

Dans le petit village près de Rome où elle vit à la ferme avec son père, Gioia (Madalina Maria Jekal) s’est construit, à juste titre, une réputation de bienfaitrice. Outre ses moutons sur lesquels elle veille comme une mère, l’adolescente prend soin des administrés, en allant collecter chaque jour de l’eau thermale à la source La Miracolosa (réputée pour ses propriétés thérapeutiques) qu’elle livre ensuite à ceux qui en ont besoin. Ici, la religion rassemble et les croyances vont bon train, elles adoucissent le quotidien, soudent la communauté.

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C’est à l’intérieur de ce tableau quasi biblique que s’enracine d’abord Anima bella, deuxième volet d’une trilogie sur l’inversion du rapport parent-enfant commencée en 2018 avec Il figlio, Manuel – le précédent film de Dario Albertini, qui suivait les tribulations d’un jeune garçon de 19 ans obligé à veiller sur sa mère tout juste sortie de prison. La thématique est ici reprise et prolongée à travers le personnage d’une héroïne de 18 ans contrainte de quitter la campagne pour accompagner son père, Bruno (Luciano Miele), accro au jeu, dans un centre de désintoxication situé à Civitavecchia.

Un cadre hors du temps

Dans Anima bella, on retrouve donc, filmée avec le même réalisme mâtiné de poésie, la région du Latium où se situait déjà Il figlio, Manuel. Une région dont la campagne s’est hérissée de vilaines constructions industrielles durant la vague de spéculation immobilière locale de la fin des années 1980. Aujourd’hui laissées à l’abandon, elles font planer des fantômes, créent un cadre étrange, hors du temps, figé entre deux mondes aux frontières incertaines. Dario Albertini en saisit la beauté par la douceur des sentiments qu’il met en scène, et par la patience de sage dont il fait preuve dans l’observation de ses personnages. De chacun d’eux, il tire ainsi une grâce sans mièvrerie, de chaque situation, une image en clair-obscur dépourvue de misérabilisme.

La jeune Gioia, apparue comme une petite fée dans son cadre bucolique au début du film, se métamorphosera en petite combattante dans les rues sombres et inconnues de la ville. Celle-ci entraîne la deuxième partie du film dans un rythme plus sec et une esthétique électrique tremblante que la gamine, par sa simple présence, semble tenir en respect. N’ayant peur de rien, pédalant comme une championne pour livrer ses pizzas et gagner de quoi payer sa modeste chambre d’hôtel, rendant visite à son père pour l’aider à ne rien lâcher, l’adolescente trace son chemin, s’érige en petite héroïne du quotidien, « grandit » sous nos yeux avant de prendre ce bel élan final qui ouvre à tous les possibles.

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