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Annexions russes en Ukraine : le « oui » l'emporte, selon les autorités prorusses

Les référendums d’annexion dans les régions séparatistes de Donetsk et Louhansk et celles sous occupation russe de Kherson et Zaporijia se sont achevés.

Source AFP
Tenus depuis vendredi dans les regions separatistes de Donetsk et Louhansk et celles sous occupation russe de Kherson et Zaporijia, les referendums d'annexion par la Russie ont ete denonces comme des  simulacres  par Kiev et ses allies. (image d'illustration)
Tenus depuis vendredi dans les régions séparatistes de Donetsk et Louhansk et celles sous occupation russe de Kherson et Zaporijia, les référendums d'annexion par la Russie ont été dénoncés comme des « simulacres » par Kiev et ses alliés. (image d'illustration) © ALEXEY KUDENKO / Sputnik / Sputnik via AFP
Publié le 27/09/2022 à 07h06 - Modifié le 27/09/2022 à 23h20

La Russie a achevé, mardi 27 septembre, l'organisation des référendums d'annexion dans quatre territoires totalement ou en partie sous son contrôle en Ukraine, suscitant la colère tant de Kiev que des Occidentaux, qui ont promis une réponse forte en cas d'incorporation. Tenus depuis vendredi dans les régions séparatistes de Donetsk et Louhansk, dans l'est du pays, et celles sous occupation russe de Kherson et Zaporijia au sud, ces scrutins ont été dénoncés comme des « simulacres » par l'Ukraine et ses alliés. Ces cinq régions représentent un peu plus de 20 % de la surface de l'Ukraine.

Les pays du G7 ont juré de ne « jamais reconnaître » leurs résultats, tandis que Washington a promis une réplique « rapide et sévère » par la voie de sanctions économiques supplémentairement à ces annexions, qui suivent le schéma de celle de la Crimée en mars 2014. La Chine, partenaire le plus proche de Moscou, sans aller jusqu'à dénoncer les scrutins, a, elle aussi, appelé à respecter « l'intégrité territoriale de tous les pays ».

Ces critiques et menaces n'ont pas stoppé Moscou, qui a organisé dans l'urgence la semaine dernière ces scrutins sur fond de succès militaires ukrainiens, ouvrant des centaines de bureaux de vote dans les quatre territoires et en Russie pour faire voter les déplacés. Les autorités ont assuré que des « résultats provisoires » devraient être annoncés au plus tôt mardi soir ou dans les jours qui suivent. Le Parlement russe devra ensuite voter un texte formalisant l'intégration des quatre régions à la RussieVladimir Poutine a assuré mardi 27 septembre que ces votes visaient à « sauver les populations » locales, Moscou justifiant son invasion en accusant Kiev de nazisme et d'orchestrer un prétendu génocide de russophones.

Le « oui » l'emporte

Les autorités d'occupation prorusses de la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mardi soir la victoire du « oui » lors d'un « référendum » d'annexion par la Russie, un scrutin dénoncé comme illégitime par Kiev et les pays occidentaux. L'administration d'occupation de la région a affirmé que 87,05 % des électeurs avaient voté pour le rattachement à la Russie, après le dépouillement de 100 % des votes. Un peu plus tôt, les autorités d'occupation prorusse de la région de Zaporijjia (93,11 %) ont aussi annoncé la victoire du oui à l'annexion par la Russie tout comme les régions ukrainiennes de Lougansk (98,42 %) et de Donetsk (99,23 %). 

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L'Ukraine « agira pour défendre son peuple » dans les régions occupées par Moscou, qui ont voté mardi lors de « référendums » dénoncés par Kiev en faveur de leur annexion à la Russie, a affirmé dans la soirée le président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Nous agirons pour protéger notre peuple: à la fois dans la région de Kherson, dans celle de Zaporijjia, dans le Donbass (et aussi) dans les zones actuellement occupées de la région de Kharkiv et en Crimée », a déclaré Volodymyr Zelensky dans une vidéo postée sur Telegram, sa première réaction après l'annonce des résultats par les autorités prorusses.

Moscou a réitéré ses menaces nucléaires au dernier jour des votes

Depuis, rien ne semble arrêter Moscou. Au dernier jour de ces référendums d'annexion, la Russie a de nouveau menacé de faire usage de l'arme nucléaire. L'ancien président et numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev a assuré que Moscou défendrait ces nouveaux territoires qu'elle entend incorporer à l'issue de ces scrutins, « y compris avec les armes nucléaires stratégiques ». « Je vais le répéter encore une fois pour les oreilles sourdes : la Russie a le droit d'utiliser des armes nucléaires si nécessaire », a-t-il ajouté.

Interrogé sur le fait que ces déclarations représentent la position officielle du Kremlin, son porte-parole, Dmitri Peskov, a rappelé la doctrine militaire russe qui prévoit la possibilité de frappes nucléaires si des territoires considérés comme russes par Moscou sont attaqués. Or, après les référendums, « dans ces territoires, il y aura des changements cardinaux du point de vue juridique, du point de vue du droit international et du fait de toutes les conséquences respectives (des mesures prises) pour assurer la sécurité », a indiqué Dmitri Peskov.

Ces menaces nucléaires sont prises au sérieux en Occident tandis que la Russie continue parallèlement de mener une mobilisation de ses réservistes afin de recruter 300 000 combattants pour son invasion de l'Ukraine. 

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Un vote express du Parlement russe pour valider les scrutins

Dans ces scrutins, Moscou a tenu à respecter les apparences d'un processus légitime. Avec la victoire du « oui », le Parlement russe va voter un traité formalisant l'intégration des quatre régions au territoire russe.

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Les agences de presse russes TASS et Ria Novosti, citant des sources parlementaires, ont rapporté pendant le week-end qu'un projet de loi en ce sens pourrait être soumis à la Douma mardi soir, avant une adoption le lendemain lors d'une session extraordinaire. Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, a affirmé vendredi qu'il « soutiendrait » l'intégration des territoires contrôlés par les prorusses à la Russie à l'issue du référendum. Le texte devra ensuite passer devant la chambre haute du Parlement, le Conseil de la Fédération. Une formalité qui pourrait être remplie mercredi ou jeudi, selon les agences russes.

Poutine va prendre la parole

Dans la foulée du processus parlementaire, le président Vladimir Poutine pourrait prononcer un discours dès le 30 septembre pour annoncer formellement l'annexion des territoires ukrainiens, selon plusieurs agences russes. Certains médias évoquent un discours devant les parlementaires réunis au Kremlin, d'autres une allocution devant l'une des deux chambres du Parlement.

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D'après TASS, les sénateurs ont été sommés de réaliser trois tests anti-Covid en prévision d'un « événement important » vendredi, une mesure sanitaire stricte à laquelle doivent se soumettre ceux qui rencontrent le président au Kremlin. Mais il n'est pas exclu que Vladimir Poutine décide de prendre la parole avant cette date.

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