France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Après l’exécution d’un premier manifestant, des dizaines de condamnés risquent la mort en Iran

Selon Amnesty international, vingt-huit personnes dont trois mineurs, arrêtées depuis le début de la contestation risquent le même sort.

Article réservé aux abonnés

Des rues aux couloirs de la mort, la répression franchit un nouveau cap en Iran après l’exécution, jeudi 8 décembre à l’aube, de Mohsen Shekari, un manifestant de 23 ans arrêté à la fin du mois de septembre. C’est le premier condamné exécuté depuis le début du soulèvement qui a suivi la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, 22 ans, à l’issue de sa garde à vue dans la capitale iranienne pour un voile jugé « mal porté » par la police des mœurs.

Mohsen Shekari avait été jugé pour « inimitié à l’égard de Dieu ». Soit le fait de « prendre les armes avec l’intention d’enlever la vie, les biens ou l’honneur de personnes afin de susciter la peur ou créer un climat d’insécurité ». Le code pénal iranien ne précise pas comment un acte doit être commis pour créer ce « climat d’insécurité », laissant aux juges le soin d’interpréter cette disposition. Mizan, l’agence de presse du pouvoir judiciaire, qui a annoncé son exécution, l’a qualifié « d’émeutier qui, le 25 septembre, a bloqué le boulevard Sattar-Khan à Téhéran ». Il aurait supposément « poignardé » et légèrement blessé un bassidj, un membre des milices territoriales qui dépendent du corps des gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime.

L’exécution de Mohsen Shekari intervient après trois jours de mobilisation sur les campus universitaires et de grèves de commerçants qui ont touché une cinquantaine de villes. Des rassemblements et des tentatives de manifestations à Téhéran ont à nouveau été réprimés par les forces de l’ordre.

« Corruption sur terre »

Présenté une première fois devant un tribunal le 1er novembre, Mohsen Shekari a été condamné à mort le 20 novembre et exécuté dix-huit jours plus tard. Jusqu’au bout, ce jeune employé d’un café de la capitale s’est accroché à l’espoir d’être épargné. « Ils m’ont condamné pour me faire peur », expliquait-il à ses codétenus de la section 241 de la prison d’Evin, au nord de Téhéran. L’un d’eux, libéré depuis, se rappelle que Mohsen Shekari espérait que sa peine serait ramenée à « dix ans d’emprisonnement si le milicien retire sa plaine ». La famille du jeune homme, qui n’avait pas été informée de la confirmation de sa condamnation à mort par la cour suprême, recherchait son corps jeudi dans les morgues et les cimetières de la ville, les autorités ayant refusé de le leur rendre.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés

Le 5 décembre, le chef de l’autorité judiciaire, Mohseni Ejei, a confirmé que certaines des peines de morts prononcées contre les contestataires avaient été validées par la cour suprême et que des exécutions auraient lieu prochainement. Le même jour, le corps des gardiens de la révolution a félicité le pouvoir judiciaire pour sa « fermeté » et l’a invité à accélérer les procédures à l’encontre des manifestants accusés de « corruption sur terre » ou d’« inimitié à l’égard de Dieu ». Le recours à ces deux accusations marque une volonté d’appliquer rapidement la peine capitale contre les manifestants et les détenus politiques.

Il vous reste 41.16% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes
  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.