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Assaut du Capitole : Le chef de la milice d’extrême droite Oath Keepers reconnu coupable de « sédition »

C’est une charge pénale extrêmement rare. Au procès des Oath Keepers, la milice d’extrême droite accusée d’avoir participé à un complot pour maintenir Donald Trump au pouvoir lors de l’assaut du Capitole, le leader du groupe, Stewart Rhodes, a été reconnu coupable de « sédition » par un jury de Washington, mardi. Une première pour des accusés du 6 janvier 2021, qui est passible de 20 ans de prison.

Sur cinq miliciens, un autre a été reconnu coupable de « sédition » mais trois autres y ont échappé. Tous les accusés ont en revanche été reconnus coupables d'entrave à une procédure officielle. Leur peine sera prononcée au printemps 2023. Les avocats de Rhodes ont annoncé qu'il avait l'intention de faire appel.

870 arrestations

Le 6 janvier 2021, ces miliciens avaient attaqué le temple de la démocratie américaine avec un millier d'autres partisans de Donald Trump, au moment où les élus certifiaient la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle. 

Depuis ce coup de force qui a choqué le monde, plus de 870 personnes ont été arrêtées et une centaine ont écopé de peines de prison, notamment les auteurs de violences contre les policiers. Mais, jusqu'ici, personne n'avait été reconnu coupable de «sédition». Ce chef d'inculpation, qui émane d'une loi adoptée après la guerre de Sécession pour réprimer les derniers rebelles sudistes, implique d'avoir planifié l'usage de la force pour s'opposer au gouvernement. Il se distingue de l'insurrection, au caractère plus spontané.

« Un général sur le champ de bataille »

Pendant le procès, les procureurs ont montré que les Oath Keepers avaient acheté des armes et des équipements de combat, et les avaient stockés dans un hôtel près de Washington. Le Jour-J, casqués et équipés de tenues de combat, ils étaient entrés dans le Capitole, en formation de combat. Stewart Rhodes était lui resté à l'extérieur, mais selon les procureurs, il avait dirigé ses troupes avec une radio «comme un général sur le champ de bataille».

A la barre des témoins, ce tribun, reconnaissable à son cache-oeil noir, a nié «avoir planifié» cette attaque et a soutenu que la «mission» des Oath Keepers était d'assurer la sécurité de la manifestation convoquée par Donald Trump pour dénoncer des «fraudes électorales» (dont l'existence n'a jamais été établie).