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Astérix dans « Le Monde », un « livre d’enfants » élevé au rang de mythe

Samuel Blumenfeld

Le héros gaulois est de retour sur les écrans avec la sortie en salle ce 1er février d’« Astérix et Obélix. L’Empire du Milieu » de Guillaume Canet. C’est pour un prix que son nom apparaît pour la première fois le 23 novembre 1961.

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Un héros très discret. Astérix fait son entrée dans Le Monde par la toute petite porte le 23 novembre 1961, à l’occasion des prix de l’Académie du disque français. La version racontée d’Astérix le gaulois, le premier volume de la bande dessinée du scénariste René Goscinny et du dessinateur Albert Uderzo, y est récompensée et seul le nom de l’album est mentionné. Il faut attendre le 10 décembre 1963 pour que le quotidien du soir ne reparle du célèbre personnage. Une page est consacrée aux « livres d’enfants » où sont cités Bécassine, Babar, le Petit Nicolas, « Lucky Luck » (qui désigne bien le célèbre cow-boy Lucky Luke, également une création de René Goscinny) et Astérix : « Astérix le Gaulois, né récemment du journal “Pilote” et de la collaboration de Goscinny et de Carzo ? Il y a de la drôlerie et de l’invention dans ses forces, qui ont pour décor la guerre des Gaules », conclut alors Le Monde.

On est loin encore des roulements de tambour accompagnant chaque nouvel album ou film ­mettant en scène les irréductibles Gaulois, comme aujourd’hui avec Astérix et Obélix. L’Empire du Milieu, de Guillaume Canet, sur les écrans depuis le 1er février. Surtout, la présentation apparaît pour le moins lacunaire. Astérix est né quatre ans plus tôt déjà dans le magazine Pilote. Après Astérix le Gaulois (1961) et La Serpe d’or (1962), le duo Goscinny-Uderzo vient même de publier le troisième volet, Astérix et les Goths, où l’arrière-plan de la guerre des Gaules apparaît plus que lointain. Le lecteur peut aussi corriger que le dessinateur s’appelle bien Uderzo et non « Carzo ». Au-delà de la surprenante coquille, se dessine une époque où la bande dessinée n’était pas encore, pour Le Monde, le neuvième art, mais un dérivé du livre illustré, destiné aux enfants des lecteurs du quotidien du soir.

Un phénomène de société légitimé

Trois ans plus tard, dans son édition du 8 octobre 1966, Le Monde se pose précisément la question de la légitimité du genre sous la plume de la critique littéraire Nicole Zand, à travers une enquête dont le titre résume tout : « Quand les bandes dessinées veulent entrer à l’université… » « C’est sans doute parce qu’ils ne voulaient plus prêter à sourire lorsqu’ils s’adonnaient à leur lecture préférée que quelques amateurs se sont attachés, depuis plusieurs années, à faire accéder “comics”, “fumetti” et autres bandes dessinées à la ­respectabilité », écrit la journaliste du « Monde des livres ». Et cette dernière de citer Astérix, qui a eu droit à plusieurs couvertures de magazine.

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