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Au Centre Pompidou-Metz, la circulation des modèles, d’un artiste à l’autre

Une exposition est consacrée aux différentes manières de reproduire, de copier, ou de s’inspirer d’une œuvre, aux XXe et XXIe siècles.

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Répéter est une très vieille habitude des arts. On ne parle pas ici des comédiennes et comédiens qui répètent leur rôle, mais de celles et ceux qui se saisissent d’une forme déjà existante pour la refaire, à l’identique ou avec des variations. Les sculpteurs romains copiaient volontiers les statues de leurs prédécesseurs grecs, et ceux de la Renaissance les ont maintes fois copiés à leur tour. Puis est venu le néoclassicisme, et ainsi de suite.

En toutes époques, la circulation de modèles, des icônes à la peinture galante, a suscité des répétitions à l’infini et le développement du commerce des objets d’art a évidemment contribué à systématiser le procédé. Quand un tableau avait du succès, son auteur pouvait être tenté d’en faire une ou des répliques pour ses amateurs. Ingres lui-même ne s’en est pas privé. Puis est venu le temps des répétitions par séries de motifs : meules de Monet, baigneuses de Cézanne, dunes de Mondrian. La nécessité n’était plus commerciale mais esthétique.

L’exposition « La Répétition », proposée par le Centre Pompidou-Metz, ne remonte pas si loin dans le temps, ne traitant que du XXe siècle et du début du XXIe. La raison de cette limitation est technique : il s’agissait de trouver un thème pour organiser la présentation à Metz d’un choix d’œuvres prises dans les collections du Musée national d’art moderne (MNAM) conservées au Centre Pompidou-Paris. Elle pourrait établir un record de durée, puisqu’elle est annoncée jusqu’au début de 2025, s’apparentant ainsi à un dépôt à long terme accordé par le MNAM à l’institution lorraine.

Eric de Chassey, qui en est le commissaire, ayant choisi ce thème, a donc pris au musée de quoi constituer de courts chapitres, chacun sous le signe d’une attitude différente indiquée par un verbe à l’infinitif : « Insister », « Compter », « Accumuler », « Redoubler », etc. Les collections parisiennes étant abondantes, la variété des matériaux et des styles est assez grande, et quelques œuvres majeures sont de la partie.

L’une d’elles est la composition abstraite Shining Forth (to George), peinte par Barnett Newman (1905-1970) en 1961 en mémoire de son frère mort peu auparavant, dont les visiteurs ont été privés, pendant un quart de siècle, en raison d’un accident survenu en 1990 – un jet d’huile de moteur sur toile blanche. Elle est confrontée à un polyptyque de Djamel Tatah de près de huit de mètres de long : sept figures féminines et masculines debout, réparties sur quatre zones monochromes de tonalités très différentes. La relation entre les deux œuvres est manifeste, mais il ne s’agit pas de répétition : les figures du Tatah et les lignes du Newman sont toutes différentes entre elles et les relations entre l’œuvre figurative et l’abstraction épurée sont de l’ordre de l’orchestration et, si l’on peut dire, de la traduction d’une langue dans une autre, sans perte de sens.

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