Au Louvre, des détenus de la prison de Fresnes goûtent à La Liberté... de Delacroix

«Je ne savais pas que j’aimais l’art.» B. est déjà venu au Louvre. Avec l’école, quand il était petit. Depuis, il n’y avait pas remis les pieds. Il y a dix ans, ce trentenaire a fait «une connerie». Aujourd’hui, il finit de purger sa peine au centre de détention de Fresnes. «Dans les quartiers, on ne grandit pas dans cet univers, témoigne le détenu, cigarette au bec, devant l'entrée du musée du Louvre. C’est dommage, parce que c’est accessible à tous. Et comment voulez-vous ne pas faire d’erreur quand vous vivez dans un pays dont vous ignorez la culture ?»

Depuis six ans, le musée parisien, en collaboration avec la maison d’arrêt de Fresnes, organise des ateliers dans le cadre de programmes de réinsertion. Ils étaient quatre, fin janvier, à déambuler au milieu des touristes venus admirer les chefs-d’œuvre des collections françaises. Dans la foule, rien ne permet de les distinguer. À un détail près : ils sont les seuls à ne pas brandir un smartphone et à faire des selfies devant…