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Un centre missionnaire français donne de l'espoir aux victimes des mines terrestres au Mali

L'homme a baissé une jambe. Son champ de vision scrute le sol. Il pose le second, grimace et prend le premier. Les mains tiennent des barres parallèles. gauche et droite. Seydou Sidibe marche à 41 ans, ce qui est un miracle. La dernière fois qu'il a marché sur le sol, il l'a perdu dans un nuage de poussière. C'est ce que je lui ai dit.

Seydou s'est réveillé à l'hôpital. Comme des milliers de Maliens depuis le début de la guerre en 2012, il a été isolé après la détonation d'un engin explosif improvisé (EEI) qui a attaqué sans discrimination civils et militaires. Cachées dans le sable et sous des tas de pierres, ces machines à tuer ont le vent en poupe depuis 2017. La menace se propage vers l'ouest en 2021.

Des explosifs artisanaux de plus en plus sophistiqués

L'État malienet les forces internationales, les djihadistes, n'ont cessé de perfectionner ces mines artisanales. Ils ont modifié les dosages d'engrais, ajouté du sucre ou du chocolat comme liant, distribué des boulons et des clous et créé des télécommandes pour faire fonctionner les barils à distance. Recette héritée d'Al-Qaïdaen Afghanistan.

De 2013 à mai 2022, le Service de déminage des Nations Unies (UNMAS) a recensé 1 409 engins piégés utilisés au Mali. Ils ont perdu 848 tués et 2 291 blessés. Certaines de ces victimes sont envoyées dans la capitale, Bamako. Après amputation, ils se rendent au Centre Père Bernard Verspiren. Le centre porte le nom d'un père missionnaire français de Roubaix qui a travaillé pour le développement rural de 1950 à 2003. } Réinsertion Mali (HRM) est responsable de la rééducation des patients et de la fabrication des prothèses.

Ici, Seydu Sidibé a réappris à marcher. Aujourd'hui, après un mois d'essais hebdomadaires, il est prêt à décoller avec ses nouvelles jambes. Un dernier tour autour du parcours, se déplaçant entre les pneus, escaladant des échelles, descendant des collines, s'agenouillant et priant - des nécessités quotidiennes. Il doit encore utiliser des béquilles, mais il progresse rapidement et se précipite vers Gao, où l'attendent ses amis. "Il y aura toujours quelqu'un de pire que toi. Certaines personnes ont perdu les deux jambes, mais j'en ai encore une", dit-il avec un sourire invincible.

Un tiers des victimes de mines terrestres sont des civils

Au Mali, les civils représenteront 35 % en 2022, contre 25 % en 2021. rizière. L'armée paie le prix le plus lourd. Surtout ceux opérant à Mopti, qui a la plus forte incidence d'incidents (32%) et la plus forte proportion de victimes (69%). L'adjudant Traoré est l'un d'entre eux. C'est Mopti qui a vu sa camionnette heurter une mine terrestre. Lui et son chauffeur ont été grièvement blessés. Il ajuste sa prothèse de jambe. Son équilibre est instable, il lui manque un œil et il est perdu dans une explosion.``Combien de camarades ont connu le même sort ? "J'ai toujours du mal à marcher dans le sable",, il s'énerve. Une étape obligatoire pour lui de retourner sur le terrain.

"Depuis juillet 2020, nous avons appareillé 56 sinistrés,explique Gaël Le Guilloux, directeur des opérations du centre. La prothèse est financée par la Fondation française et sera appareillée à 94 victimes de mines d'ici la fin du projet en juin 2023. Ce ne sont pas les seuls patients traités ici. La plupart des amputés sont victimes d'accidents de la circulation et de maladies comme le diabète.

Mais l'imminence Les attentats de Bamako devraient augmenter le bilan des EEI. L'inquiétude grandit : ce qui désespère Seydou."Même au village, on ne sait plus qui est qui", confie-t-il. Vous pouvez être ami avec quelqu'un. Seydou s'appuie contre la balustrade. S'il avait ses bourreaux devant lui, que leur dirait-il ? "Regarde mes pieds, regarde Dieu. Si tes actions sont bonnes, tu seras récompensé. S'il a tort, attends-toi au jugement."

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Crises politiques et sécuritaires

Le Mali fait face à deux coups d'État militaires en 2020 et 2020 2021. La crise politique s'est accompagnée d'une grave crise sécuritaire depuis le déclenchement de l'insurrection séparatiste et actions djihadistes dans le nord en 2012. La semaine dernière, le Niger et Au moins 16 personnes ont été tuées lors d'une attaque contre un camp de nomades par des militants islamistes présumés dans la région de Ménaka, au nord-est du Mali, frontalière, le mercredi 27 juillet. Au moins 15 soldats maliens et trois autres ont été tués Des civils ont été tués dans trois attaques coordonnées par des ``terroristes'', portant le nombre d'attaques au Mali à 11 en moins d'une semaine.