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Au musée, elles sortent les femmes de leurs réserves

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Les femmes artistes oubliées_ Rosa Bonheur
YANN KEBBI POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE »
Par Zineb Dryef

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EnquêteLes expositions consacrées aux artistes de sexe féminin se multiplient. Le fruit du combat mené par des femmes commissaires et des conservatrices soucieuses de donner enfin leur place à celles que l’histoire de l’art a laissées de côté.

Le portrait, superbe, montre une inconnue, visage fermé, installée confortablement dans son fauteuil, le bras levé exposant ses poils sous l’aisselle. Cette femme, c’est l’artiste marxiste Irene Peslikis, figure marquante du féminisme américain des années 1960. C’est elle que les Parisiens peuvent voir sur les affiches annonçant la première grande exposition ­française consacrée à la peintre Alice Neel, au Centre Pompidou. Deux femmes, toutes deux activistes, toutes deux artistes et inconnues du grand public en France. Un rêve de Guerrilla Girls.

Longtemps jugé radical, ce groupe d’artistes féministes, dont les membres souhaitent rester anonymes, milite depuis 1985 contre toutes les discriminations dans le monde de l’art. L’une de ses affiches les plus célèbres, qui montre le corps nu de La Grande Odalisque, d’Ingres, la tête couverte d’un masque de gorille, s’adressait ainsi au Metropolitan Museum de New York dont la collection comptait alors 95 % d’artistes hommes : « Les femmes doivent-elles être nues pour entrer au Met ? »

Aujourd’hui, si l’égalité hommes-femmes n’est toujours pas de mise dans les collections des musées, les artistes femmes sont néanmoins de plus en plus nombreuses à être exposées. En France comme aux Etats-Unis, ces deux dernières années, il est impossible d’échapper à la profusion d’expositions qui leur sont consacrées. Après « Peintres femmes 1780-1830 » et « Pionnières » au Musée du Luxembourg, à Paris, après « Elles font l’abstraction » et « Georgia O’Keeffe » au Centre Pompidou, après « Valadon et ses contemporaines » au monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse, après « Toyen, l’écart absolu » au Musée d’art moderne de Paris (MAM), le public peut découvrir cet automne, dans la capitale, Alice Neel au Centre Pompidou, Zoe Leonard au Musée d’art moderne, Rosa Bonheur au Musée d’Orsay et Joan Mitchell à la Fondation Louis Vuitton.

Un rééquilibrage « naturel »

Le phénomène est partout, dans les grandes comme les petites institutions. Il est d’une telle ampleur, au regard de l’histoire très masculine de l’art, qu’on ne peut que s’interroger : s’agit-il d’une logique de rééquilibrage ou d’une bonne conscience à peu de frais ? Voire d’un effet de mode ou d’une stratégie marketing ? « Faire des expositions d’artistes femmes et raconter leurs parcours, cela bouleverse l’histoire de l’art et de nos représentations », défend la commissaire Camille Morineau, dont la dernière exposition, « Pionnières, artistes dans le Paris des Années folles », a été présentée au Musée du Luxembourg au printemps.

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