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Au Musée Maillol, l’art porté au nu

A l’occasion de l’exposition « Hyperréalisme. Ceci n’est pas un corps », l’établissement parisien invitait, en novembre, ses visiteurs à admirer les œuvres dans le plus simple appareil. Une expérience insolite visant à élargir le public.

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Maria, 22 ans, a d’abord ôté ses chaussures. Puis l’étudiante aux cheveux courts a retiré sa combinaison verte et ses dessous, qu’elle a rapidement enfouis dans un grand sac-poubelle noir. Son voisin a lui aussi défait son costume, s’est discrètement appliqué du déodorant, avant de rejoindre le public très particulier qui, ce 17 novembre au soir, visitait l’exposition « Hyperréalisme. Ceci n’est pas un corps », au musée Maillol, à Paris (jusqu’au 5 mars 2023).

Dans le plus simple appareil, seuls, en couple ou entre potes, les visiteurs avaient répondu à l’invitation de ­l’Association des naturistes de Paris. « Pas de portable, pas d’appareil photo ! », prévient un membre de l’organisation, sans avoir à hausser le ton. Dans les allées, l’ambiance est décontractée, les corps se croisent sans se toucher. Chacun montre son « cul et [ses] bonnes manières », comme dirait Jacques Brel. « C’est comme prendre un pot entre amis », résume Emmanuel (la plupart des personnes interrogées n’ont pas souhaité donner leur nom), 50 ans, tout nu et tout sourire.

Près de 800 personnes se sont ruées sur les trois soirées réservées aux naturistes au Musée Maillol. Au point que Tempora, la société belge organisatrice de l’exposition, n’exclut pas d’ouvrir de nouveaux créneaux de visite dénudée en janvier. « On touche un public différent, se félicite Emilie Derom, porte-parole de Tempora. Les naturistes confirmés qui s’adonnent à leur pratique ou des amis qui viennent là par défi finissent tous par regarder des œuvres. »

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Dans leur élément

Président de ­l’Association des naturistes de Paris, Laurent Luft est lui aussi aux anges. Depuis quatre ans, ce sympathique prosélyte cherche à sortir le naturisme urbain des horaires de piscine consacrés. En 2018, ses adhérents ont pu visiter l’exposition « Discorde, fille de la nuit », au Palais de Tokyo. Dans la rétrospective Louis de Funès à la Cinémathèque, ils ont tenu leur revanche sur l’intraitable gendarme de Saint-Tropez qui chassait le sein nu sur la plage de Pampelonne.

« Il y a un effet miroir, c’en est quasi troublant. » Philippe, 65 ans, naturiste

Mais c’est dans « Hyperréalisme », cette exposition consacrée aux artistes reproduisant la figure humaine, notamment nue, de façon si réaliste qu’elle semble plus vraie que nature, que les nudistes se sentent vraiment dans leur élément. « Il y a un effet miroir, c’en est quasi troublant », sourit Philippe, 65 ans, naturiste de longue date, qui visite l’exposition pour la deuxième fois. « On est presque le sujet de l’expo », rebondit Leo, jeune chirurgien ­plastique de 31 ans, venu là avec deux amis.

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