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Au «Parisien», les journalistes dénoncent un traitement «partisan» de la réforme des retraites dans leurs pages

Un traitement jugé «partisan, voire orienté». La Société des journalistes (SDJ) du Parisien a fait part à la direction du quotidien de la «grande préoccupation» de la rédaction quant à la manière dont était traitée ces dernières semaines l’actualité en lien avec la réforme des retraites, selon un communiqué interne envoyé mercredi. «Le bureau de la SDJ a rencontré ce mardi matin Nicolas Charbonneau [directeur de la rédaction, ndlr] pour évoquer avec lui le traitement de la séquence de la réforme des retraites et des mouvements sociaux qui l’accompagnent. Nous lui avons fait part de la grande préoccupation de la rédaction quant à un traitement jugé partisan, sinon orienté, dans un journal traditionnellement respectueux de toutes les sensibilités républicaines et démocratiques», est-il écrit dans ce communiqué, dont l’AFP a obtenu copie jeudi.

Le texte souligne que toutes les grandes interviews de une du quotidien avaient été faites «soit avec des membres du gouvernement» (Gabriel Attal, Elisabeth Borne, Gérald Darmanin, Olivier Dussopt, Bruno Le Maire), soit «en tout cas uniquement avec des partisans de cette réforme largement contestée dans l’opinion et au Parlement». Au-delà des interviews, la SDJ s’est notamment émue des éditos dans «leur grande majorité favorables» à la réforme, ou encore du traitement des premières journées de mobilisation contre la réforme selon des angles «critiques».

Nicolas Charbonneau «assume»

Dans des propos de Nicolas Charbonneau rapportés par la SDJ, il récuse «absolument» le terme de «partisan». «J’assume des choix et je revendique une forme d’engagement : pas au service du gouvernement mais dans la lignée des valeurs que l’on défend», comme la défense de la République, la laïcité, la lutte contre les communautarismes ou le conspirationnisme, a expliqué le directeur de la rédaction du Parisien, dans les propos rapportés par la SDJ.

Le groupe Les Echos-Le Parisien est détenu par le géant du luxe LVMH, dont Bernard Arnault est PDG. Fin mars, la SDJ des Echos avait protesté contre le départ surprise du directeur de la rédaction, Nicolas Barré, voyant une «éviction brutale par l’actionnaire». Les Echos-Le Parisien avait officialisé le départ de Barré, en annonçant qu’il était «appelé à occuper de nouvelles fonctions au sein de la rédaction». Il a depuis été nommé «directeur éditorial des Echos», l’intérim à la tête de la rédaction étant assuré par son directeur délégué, François Vidal.

Une autre SDJ, celle de France 3 rédaction nationale, s’est récemment émue de la couverture de la réforme des retraites, dénonçant un «mauvais traitement», dans un communiqué en ligne.