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Au Pérou, le président déchu Pedro Castillo placé en détention, la vice-présidente, Dina Boluarte, investie à la tête du pays

Une motion de destitution pour « incapacité morale » a été largement approuvée mercredi contre le chef de l’Etat péruvien, quelques heures après sa tentative de dissolution du Parlement.

Le Pérou s’enfonce dans une profonde crise politique. Destitué par le Parlement mercredi 7 décembre, le président Pedro Castillo a été placé en détention. Il a été remplacé à la tête du pays par sa vice-présidente, Dina Boluarte.

« J’assume [le pouvoir] conformément à la Constitution du Pérou, à partir de ce moment et jusqu’au 26 juillet 2026 », lorsque devait prendre fin le mandat de M. Castillo, a déclaré lors d’une cérémonie devant le Parlement Dina Boluarte, une avocate de 60 ans.

Elue en juillet 2021 aux côtés du désormais ancien président de gauche et issue du même parti d’inspiration marxiste (Peru libre) que lui, elle est la première femme à diriger le pays.

La destitution de Pedro Castillo pour incapacité morale a été approuvée par 101 des 130 parlementaires, dont 80 dans l’opposition.

Quelques heures avant le vote, le président avait annoncé dissoudre le Parlement et former un « gouvernement d’exception ». « Le système judiciaire, le pouvoir judiciaire, le ministère public, le Conseil national de la justice, la Cour constitutionnelle sont déclarés en réorganisation », avait déclaré Pedro Castillo dans une adresse à la nation, demandant « à toutes les personnes en possession d’armes illégales » de les « remettre à la police nationale dans un délai de soixante-douze heures ».

Dina Boluarte avait alors dénoncé la tentative de « coup d’Etat » de son désormais prédécesseur, qui « aggrave la crise politique et institutionnelle que la société péruvienne devra surmonter en respectant strictement la loi ». « C’est un coup d’Etat voué à l’échec, le Pérou veut vivre en démocratie », avait également réagi Francisco Morales, président de la Cour constitutionnelle, auprès de la radio RPP.

De son côté, l’ambassadrice américaine à Lima, Lisa Kenna, l’avait exhorté à se conformer « à la Constitution ». A l’issue du vote des parlementaires, la diplomatie américaine a immédiatement fait savoir qu’elle ne considérait plus Pedro Castillo comme le président du pays en exercice.

Six enquêtes en cours contre Pedro Castillo

M. Castillo « est en état d’arrestation », a déclaré à la presse plus tard dans la journée la procureure Marita Barreto, confirmant une information de plusieurs médias péruviens. Des images publiées plus tôt dans la journée par l’administration judiciaire l’avaient montré assis dans un fauteuil, entouré de procureurs et de policiers. Une source judiciaire a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) qu’une enquête pour « rébellion » a été ouverte contre l’ancien président.

La situation était tendue mercredi en fin d’après-midi aux abords de la préfecture de Lima où l’ancien chef de l’Etat a été placé en détention. Des supporteurs du président déchu affrontaient la police.

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M. Castillo fait l’objet de six enquêtes pour corruption ou trafic d’influence, dont sont également accusés sa famille et son entourage politique. Mercredi après-midi, la situation restait floue concernant sa femme et ses enfants, alors que des rumeurs font état d’un possible asile à l’ambassade du Mexique à Lima.

Elu en juillet 2021, M. Castillo avait échappé à deux précédentes motions de destitution, dont la dernière en mars 2022. A l’époque, l’opposition l’accusait d’être intervenu dans une affaire de corruption présumée impliquant son entourage. Elle lui reprochait aussi d’avoir commis une « trahison » en se déclarant ouvert à un référendum sur la question d’offrir ou non un accès à l’océan Pacifique à la Bolivie, voisine, privée d’accès à la mer. Depuis son élection, le Pérou connaissait des crises ministérielles à répétition, avec la formation de quatre gouvernements en huit mois, fait inédit dans le pays.

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Cette même destitution pour « incapacité morale » a déjà fait chuter deux présidents en exercice au Pérou : Pedro Pablo Kuczynski (droite) en 2018 et Martin Vizcarra (centre) en 2020. L’éviction de M. Vizcarra avait déclenché des manifestations violemment réprimées qui avaient fait deux morts et une centaine de blessés. Son départ avait conduit le Pérou à avoir trois présidents en cinq jours.

Le Monde avec AFP

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