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Au procès de l’attentat de Nice, la douleur et les difficultés des victimes étrangères

La quatrième semaine d’audience a permis d’entendre le témoignage de plusieurs parties civiles venues d’Ukraine, de Suède ou encore d’Australie pour raconter leur 14 juillet 2016 et ses conséquences.

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Anneli Kruusberg est venue spécialement de Tallinn, en Estonie, pour parler de son fils Rickard, Olena et Mykola Bazelevsky d’Odessa (Ukraine) pour rendre hommage au leur, Mykhaylo. Deux garçons morts à 21 ans et à 22 ans, le 14 juillet 2016, sur la promenade des Anglais, loin de leur famille. De son côté, Sanchia Lambert, 44 ans, a « beaucoup hésité », car elle et son compagnon, John, ayant esquivé le camion, s’en sont tirés « sans la moindre égratignure », mais elle a finalement fait le voyage depuis Stockholm (Suède) pour venir raconter ses « cicatrices invisibles ». Adelaide Stratton, 28 ans, dont il avait fallu, à l’inverse, réparer le corps en lambeaux, a, pour sa part, tenu à parcourir 16 000 kilomètres en avion depuis Sydney (Australie), tout comme sa grande sœur, Jemima, et ses parents, Chantelle et David, pour être là, à la barre de la cour d’assises spécialement composée de Paris.

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La quatrième semaine du procès de l’attentat de Nice, du mardi 27 au vendredi 30 septembre, a souligné l’une des particularités de ce dossier en ce qui concerne les victimes : sa dimension internationale. Sur les 86 morts de la promenade des Anglais, 33 étaient étrangers, de dix nationalités différentes, touristes ou étudiants en programme d’échange, souvent – soit plus du tiers, une proportion plus importante que lors des attentats du 13-Novembre. D’ailleurs, la webradio, qui permet aux parties civiles de suivre l’audience à distance, est diffusée à l’étranger et bénéficie d’un service de traduction en anglais, ce qui n’était pas le cas pendant « V13 ».

Ces victimes étrangères, directes ou indirectes, ont toutes déposé longuement à la barre, plus que la moyenne – trop, parfois, au goût du président de la cour, Laurent Raviot –, comme pour ne pas avoir traversé l’Europe ou la planète pour rien. Le temps consacré à la traduction, phrase après phrase, par des interprètes pas toujours au niveau, a certes rallongé leur propos, mais c’est surtout qu’elles avaient des choses particulières à dire. « En tant que victimes internationales, on a un traumatisme unique », a résumé Jemima Stratton, la sœur d’Adelaide.

Nombreux méandres administratifs

Evidemment, vivre ou venir d’ailleurs ne dispense pas des conséquences habituelles d’un attentat. Comme de nombreuses parties civiles, Adelaide Stratton est désormais « hypervigilante » et « regarde toujours où se trouve la sortie la plus proche », où qu’elle aille ; Sanchia Lambert a connu la « culpabilité du survivant » et les « crises de panique » ; les proches de victimes décédées resteront hantés par la vision d’un corps abîmé vu à la morgue. Le stress post-traumatique, la dépression, le chagrin ne connaissent pas de frontières et se déclinent dans tous les langues.

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