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Au procès de l’attentat de Nice, les avocats des parties civiles divisés sur la culpabilité des accusés

Une centaine d’avocats ont plaidé, pendant sept jours, sans toujours éviter les écueils de l’exercice. Cette séquence a surtout exposé au grand jour leurs profondes divergences dans l’analyse des débats.

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« Ô temps, suspends ton vol ! Ohhh temps, suspends ton vol… » Dès les premiers mots, on avait compris qu’il allait falloir s’armer de patience au moment d’aborder les plaidoiries des parties civiles du procès de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice. « Ô temps, suspends ton vol… », avait dit l’avocat qui ouvrait, mercredi 23 novembre, cette longue plaidoirie chorale qui s’est étirée sur sept journées. Ce jour-là, onze robes noires s’étaient succédé à la barre.

A la fin de cette séquence, jeudi 1er décembre, on en avait écouté près d’une centaine. Le ministère public a été plus modeste : les trois magistrats du parquet national antiterroriste ont estimé qu’une seule journée suffirait pour dérouler leur réquisitoire, prévu le 6 décembre. Les avocats des huit accusés se contenteront pour leur part de trois journées.

Ce déséquilibre dans la répartition des temps de parole est la conséquence du nombre de victimes de l’attentat de la promenade des Anglais : 86 morts, plus de 400 blessés, et près de 2 500 parties civiles représentées par quelque 130 avocats, dont une centaine ont plaidé. L’exercice était impossible : forcément trop long, évidemment inégal, fatalement redondant.

Robes noires et robes rouges

Comme au procès des attentats du 13 novembre 2015, cette séquence a réveillé les interrogations sur ce que doit et peut être une plaidoirie d’avocats de parties civiles au procès d’une tuerie de masse. Afin de tenter de structurer cette répétition de prises de paroles, une soixantaine d’avocats se sont donc inspirés de ce qui avait été fait lors de ce premier méga procès terroriste en s’organisant au sein d’une grande plaidoirie collective.

En ouverture, une quinzaine d’avocats ont décidé de porter l’accusation en appui du ministère public, troquant, deux jours durant, leur robe noire contre la rouge de l’avocat général. Leurs confrères ont ensuite réservé leurs mots aux victimes, en planchant sur quelques grands thèmes qui avaient émergé lors des témoignages des parties civiles.

Mais tous ne partagent pas la même sensibilité, ni la même analyse des trois mois qui se sont écoulés depuis l’ouverture des débats : « Certains avocats de parties civiles sont convaincus de la culpabilité des accusés, d’autres moins, d’autres pas du tout », a résumé Me Claire Josserand-Schmidt, qui a préféré, avec une trentaine d’avocats, plaider de façon individuelle en clôture de cette séquence.

Plaidoiries lunaires

Les deux premiers jours de la plaidoirie collective étaient donc consacrés au fond du dossier, dans une sorte de pré-réquisitoire porté par une quinzaine d’avocats regroupés au sein d’un informel « pôle pénal ». Mais dans leur volonté d’accabler les accusés, certains se sont lancés dans une surenchère incompréhensible, portant la charge bien au-delà de ce que fera le ministère public.

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