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Au Tchad, plus de 400 combattants rebelles condamnés à la prison à vie

Deux ans après la mort du président Idriss Déby Itno, tué au front où il était monté pour galvaniser ses troupes face à l’incursion d’un groupe rebelle venu de Libye, la justice tchadienne a rendu son verdict ce mardi. Elle a estimé que les 400 combattants du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), faits prisonniers après l’échec de leur offensive, en avril 2021, se sont rendus coupables d’«acte de terrorisme, mercenariat, enrôlement d’enfants dans l’armée et atteinte à la vie du chef de l’Etat». A ce titre, ils ont été condamnés en masse à la prison à perpétuité.

Leur procès a duré plus d’un mois. Il s’est déroulé à huis clos, loin des regards, dans l’enceinte de la prison de Klessoum, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de la capitale, N’Djamena. «Le verdict d’un procès truffé de vices de forme et dont l’issue était connue d’avance n’entamera en rien notre détermination, a réagi Adoum Chouwimi, l’un des porte-parole du Fact en Europe. La lutte pour laquelle nous avons dû recourir aux armes se poursuivra inexorablement jusqu’à ce que le peuple tchadien connaisse effectivement la liberté, la justice et l’égalité.»

Le leader du Fact, Mahamat Mahadi Ali, a également été condamné à la prison à vie par contumace. «C’est une mascarade qui n’obéit à aucune loi, aucune convention internationale, a-t-il commenté au micro de la radio Deutsche Welle, depuis sa base arrière libyenne. Tout cela ressort d’une volonté de vouloir criminaliser notre lutte. Ce verdict est un non-événement.» Il intervient trois mois après que 262 Tchadiens – sur 401 accusés dont 80 mineurs – arrêtés lors d’une manifestation antirégime qui a tourné au bain de sang le 20 octobre, ont été condamnés à de lourdes peines de détention.