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Autoroutes : pourquoi les tarifs des péages vont augmenter de près de 5 % quand ils auraient pu diminuer de moitié

Le Canard Enchaîné a révélé mercredi 25 janvier que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire n'aurait pas pris en compte un rapport de l'Inspection générale des Finances (IGF) pointant les superprofits des gestionnaires des réseaux autoroutiers. 

L'État a-t-il enterré un rapport préconisant de baisser drastiquement le tarif des péages ? C'est  ce que révèle un article du Canard Enchaîné dans son dernier numéro : "Bruno Le Maire a étouffé un rapport de l'Inspection des Finances qui décortiquait les superprofits des concessionnaires d'autoroutes et proposait de baisser les péages de… 60 % sur les deux tiers du réseau", écrit le palmipède. 

Le ministre de l'Economie aurait eu ce rapport de 60 pages dès février 2021. L'IGF s'y inquiète de "la rentabilité très supérieure à l'attendu des gestionnaires des deux plus gros réseaux autoroutiers". Il s'agit de APRR-Area et ASF-Escota. Elle atteindrait 12 % quand l'Etat ciblait 7,6 % au moment de la privatisation des autoroutes en 2006.

Une hausse au 1er février

Pour éviter que les concessionnaires ne s'en mettent plein les poches, l'Inspection des finances proposait une baisse drastique des tarifs de 50 % en moyenne. Alors même que les tarifs des péages vont augmenter en moyenne de 4,75 % le 1er février prochain. 

Après ces révélations, l'indignation est unanime. Nicolas Dupont-Aignan estime que cela "s'apparente à du racket" et propose de "nationaliser les  autoroutes et supprimer les péages".  Le député socialiste Boris Vallaud demande à voir le rapport car "cet article pose de nombreuses questions". Marine Le Pen dénonce "la passivité complice de Bruno Le Maire".

Un "manque d'implication du ministre" de l'Economie

Les auteurs du rapport pointent le "manque d'implication" du ministre de l'Economie" en particulier sur "toutes les négociations liées aux concessions, aux contrats et à leurs avenants". Et ce, alors que les concessionnaires touchent "11 milliards d'euros par an de péages". 

Dans l'entourage de Bruno Le Maire, cité par BFMTV, on balaye ces accusations, estimant que les préconisations du rapport "ne tiennent pas juridiquement". Il apparaît impossible de prélever l'excédent ou d'imposer une baisse drastique des tarifs. En revanche, il serait possible d'envisager un fin anticipée des concessions en 2026. Sans être certain de gagner la bataille judiciaire que les concessionnaires ne manqueraient pas d'engager...